La Turquie inaugure des écoles dans une Syrie ravagée par la guerre

Les travaux de construction en cours à la station Maspero de la troisième ligne du métro du Caire, lors de la visite du ministre français des Transports. En arrière-plan se trouvent le siège du ministère des Affaires étrangères (à d.) et le principal bâtiment de la radio et de la télévision Maspero (à g). (AFP/photo d’archives)
Les travaux de construction en cours à la station Maspero de la troisième ligne du métro du Caire, lors de la visite du ministre français des Transports. En arrière-plan se trouvent le siège du ministère des Affaires étrangères (à d.) et le principal bâtiment de la radio et de la télévision Maspero (à g). (AFP/photo d’archives)
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Publié le Lundi 08 février 2021

La Turquie inaugure des écoles dans une Syrie ravagée par la guerre

  • Le gouvernement turc a relié le nord de la Syrie à l'État turc en termes d’approvisionnement en électricité et en eau, de sécurité et d’aide humanitaire en général
  • En établissant une présence claire au sein des territoires syriens, Ankara espère persuader les millions de réfugiés actuellement en Turquie de rentrer en Syrie

ISTANBUL: Ankara a annoncé qu’elle compte ouvrir une école professionnelle de soins de santé et une faculté de médecine dans la ville de Cobanbey, ou Al-Ra’i, en Syrie, près de la frontière turque.

La décision surprise a été publiée vendredi soir dans le Journal officiel de la Turquie.

Cobanbey, dans le nord de la Syrie à Alep, est une ville à prédominance turkmène, actuellement sous contrôle de l'opposition syrienne. La faculté de médecine sera affiliée à l’Université turque des sciences de la santé.

Certains experts estiment que de telles mesures renforcent l’infrastructure sociale endommagée de la région, alors que d’autres considèrent qu’Ankara pourrait se voir accusée de la part de la Syrie d’ingérence étrangère et de violation de sa souveraineté territoriale.

La Turquie construit depuis 2018 des facultés universitaires hospitalières en Syrie, notamment à Afrin, Al-Bab et Idlib, afin d’encourager le retour des réfugiés syriens. La livre turque est aussi utilisée dans les districts de Cobanbey et Al-Bab.

Un campus universitaire a été créé à Al-Bab par l’Université Harran de Turquie pour dispenser un enseignement trilingue en turc, arabe et anglais.

La Fondation turque Diyanet a ouvert une école primaire capable d’accueillir 1100 élèves dans la province d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie, en novembre 2020.

Le ministère turc de la Santé a pour sa part fini d’ériger trois hôpitaux à Al-Bab, Marea et Cobanbey avec une capacité totale de 475 lits.

En établissant une présence claire au sein des territoires syriens, Ankara espère persuader les millions de réfugiés actuellement en Turquie de rentrer en Syrie, mais sans succès.

Selon Samuel Ramani, analyste à l'Université d'Oxford au Moyen-Orient, les Syriens qui vivent dans les zones contrôlées par les rebelles doivent se réjouir des projets d'infrastructure et de l’aide humanitaire turques. En effet, l’assistance qui arrive par le biais d'organisations internationales telles que l'ONU priorise le régime d'Assad et la Russie.

«Mais le gouvernement syrien va résister à l’intervention humanitaire de la Turquie et affirmer qu’il s’agit d’une violation de sa souveraineté, et (Ankara) devra faire face aux frictions avec la Russie et l’Iran à ce sujet», a-t-il déclaré à Arab News.

Pour Ramani, même si la Turquie sape la souveraineté d'un gouvernement reconnu par l'ONU en Syrie, la communauté internationale ou les institutions juridiques ne peuvent pas faire grand-chose.

«Ankara pourrait même invoquer la norme de «Responsabilité de protéger» d’une manière ou d’une autre pour justifier ses actions, car c’est elle qui protège la sécurité humaine et la santé des civils syriens au moment où le gouvernement syrien d'Assad ne respecte pas ses responsabilités souveraines en matière de protection des civils» ajoute Ramani.

L'agence de presse officielle syrienne SANA a rapporté dimanche que «la Syrie rejette catégoriquement la décision du régime turc d'ouvrir une faculté et un institut, un acte dangereux et une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations Unies».

«Cette décision illégale perpétue les pratiques du régime turc qui continue de relancer et prolonger la crise en Syrie», indique le rapport SANA d’après une source officielle du ministère des Affaires étrangères et des Expatriés.

«La Syrie affirme que les attaques du régime turc contre sa souveraineté, comme la construction du fameux mur de séparation et l'adoption de la politique de turquisation dans les écoles, en plus de faire circuler la livre turque et d'ouvrir un bureau pour la Poste turque, ne sont que des prétextes. Le régime s’en sert pour justifier ses pratiques terroristes», poursuit la source.

Jomana Qaddour, chercheuse principale non-résidente au Conseil de l'Atlantique, affirme que le gouvernement turc a relié le nord de la Syrie à l'État turc en termes d’approvisionnement en électricité et en eau, de sécurité et d’aide humanitaire en général.

«Bien qu'il y ait un besoin urgent de projets éducatifs accrédités en Syrie, puisque bons nombres d'étudiants ont été privés d’éducation pendant des années, il est important que toute initiative dans ce sens intègre les éducateurs locaux ainsi que les besoins de la population locale. L’identité locale doit se refléter dans toute contribution, c’est un critère nécessaire pour que les Syriens l’acceptent», a-t-elle déclaré à Arab News.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com