Dans un Liban en crise et débordé par la Covid, la course aux médicaments

Qu'il s'agisse de la Covid-19, des maladies chroniques voire des antidouleurs ou de simples vitamines, les Libanais font la queue devant les pharmacies, pour finir souvent par en ressortir bredouille (Photo, AFP).
Qu'il s'agisse de la Covid-19, des maladies chroniques voire des antidouleurs ou de simples vitamines, les Libanais font la queue devant les pharmacies, pour finir souvent par en ressortir bredouille (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 février 2021

Dans un Liban en crise et débordé par la Covid, la course aux médicaments

  • Après la saturation des hôpitaux, des Libanais se sont précipités pour acheter préventivement des bouteilles d'oxygène, devenues ensuite quasi introuvables
  • Certains médicaments autrefois disponibles en vente libre ne seront plus vendus que sur ordonnance. Les autorités ont demandé aux importateurs de rationner les quantités distribuées aux pharmacies

BEYROUTH: Faisant le tour des pharmacies, Abbas peine à trouver de l'aspirine. D'autres cherchent quasi désespérément du lait infantile. Dans un Liban miné par les crises et les pénuries, les médicaments, y compris pour combattre le Covid-19, se font rare.

«J'ai demandé deux médicaments, sans succès», s'agace Abbas Souleimane, 37 ans, en sortant d'une pharmacie de Beyrouth. Le seul choix qui lui reste est de se tourner vers le marché noir, qui prolifère y compris sur les réseaux sociaux.

«Même mon shampooing, je ne le trouve plus!», ironise-t-il. «Le pays est en totale perdition.»

Confronté à un effondrement économique et à une propagation du coronavirus, le Liban connait une sévère pénurie de médicamentsla plupart importés.

Qu'il s'agisse de la Covid-19, des maladies chroniques voire des antidouleurs ou de simples vitamines, les Libanais font la queue devant les pharmacies, pour finir souvent par en ressortir bredouille.

Après la saturation des hôpitaux, des Libanais se sont précipités pour acheter préventivement des bouteilles d'oxygène, devenues ensuite quasi introuvables. Ce qui a poussé les gens à lancer des SOS sur Facebook.

Deux entreprises vendant de l'aspirine ont mis elles sur le marché en janvier plus de 500 000 boîtes, contre 200 000 par mois en moyenne en 2020, explique Karim Gebara, président du syndicat des importateurs pharmaceutiques.

«Malgré cela, le médicament n'est plus disponible». 

«Indisponible»

Et quand, dans les médias ou sur les réseaux sociaux, un médicament est vanté pour son efficacité supposée contre le virus, la demande monte aussitôt en flèche.

Comme c'est le cas dernièrement de l’ivermectine. Des posts sur les réseaux sociaux, dans différentes langues et plusieurs pays, présentent cet antiparasitaire comme un traitement éprouvé contre la Covid-19. 

Mais son efficacité n’est pas démontrée à ce jour et il n’est pas possible d’affirmer scientifiquement qu'il prévient ou guérit la maladie. Malgré cela, au Liban comme ailleurs, il est devenu le dernier «produit miracle» qu'on s'arrache.

«Cela a entraîné l'apparition d'un marché noir impossible à enrayer», dit M. Gebara.

Malgré tout, un importateur a finalement obtenu une licence du ministère de la Santé. Difficile à trouver, ce médicament est désormais vendu au prix officiel de 8 000 livres libanaises (environ un dollar), mais ce montant atteint 300 000 livres (35 dollars) sous le manteau.

Dans la pharmacie Mazen à Beyrouth, qu'il s'agisse de ce produit ou d'un autre, les clients ont souvent droit à la même réponse: «indisponible».

«Les gens ont peur des pénuries, ce qui les pousse à constituer des réserves à la maison», explique le propriétaire, Mazen Bissat.

Il donne l'exemple d'un antidouleur très populaire dont il reçoit 300 boîtes chaque mois. Mais il n'en vend que dix quotidiennement. «Si nous ne fixons pas de limites, tout le stock va disparaître en deux ou trois jours».

Rationnement, retards 

Face à la crise, certains médicaments autrefois disponibles en vente libre ne seront plus vendus que sur ordonnance. Et les autorités ont demandé aux importateurs de rationner les quantités distribuées aux pharmacies.

Mais, parmi les autres facteurs derrière les pénuries, il y a aussi la contrebande, jugent des experts.

Des voyageurs ont été arrêtés au départ de l'aéroport de Beyrouth avec d'énormes quantités de médicaments. Et un produit vendu au Liban à un prix subventionné a été retrouvé ... sur un marché de la République démocratique du Congo (RDC), selon des médias libanais.

M. Gebara évoque aussi «les retards de la Banque du Liban concernant les transferts financiers vers l'étranger». «Si une usine pharmaceutique à l'étranger ne reçoit pas son versement à temps, l'envoi de la cargaison au Liban est retardé».

Dans un pays touché par des pénuries de devises étrangères et des restrictions bancaires draconiennes, les importations s'avèrent compliquées, même si les médicaments font partie des produits subventionnés par la Banque centrale, et que les importateurs bénéficient de facilités.

Avec une révision des subventions attendue, des fournisseurs sont en outre soupçonnés d'emmagasiner leurs produits dans le but de faire une marge supplémentaire d'ici quelques mois.

Fin janvier, le ministère de l'Economie a saisi d'importantes quantités de lait infantile chez un importateur, accusé d'attendre les nouveaux tarifs.

Nadine, la trentenaire, court les pharmacies de la capitale. «Il n'y a pas de lait infantile», même ce produit «est devenu un business fructueux».


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.