Qu'est-ce que le bitcoin, la reine des cryptomonnaies?

Les bitcoins s'achètent désormais sur des plateformes d'échange, en utilisant des monnaies traditionnelles. Les fonds sont ensuite détenus sur un portefeuille virtuel protégé. (AFP)
Les bitcoins s'achètent désormais sur des plateformes d'échange, en utilisant des monnaies traditionnelles. Les fonds sont ensuite détenus sur un portefeuille virtuel protégé. (AFP)
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Publié le Lundi 08 février 2021

Qu'est-ce que le bitcoin, la reine des cryptomonnaies?

  • De nombreuses autres cryptomonnaies ont depuis été lancées (ethereum, tether, polkadot, ripple...). Aujourd'hui, il en existe plus de 8 000, selon le site spécialisé CoinMarketCap
  • Historiquement, les particuliers pouvaient «miner», c'est-à-dire utiliser la puissance d'un ordinateur pour résoudre une énigme informatique, et être récompensés en bitcoins

LONDRES : Le prix du bitcoin, première cryptomonnaie décentralisée, a atteint un nouveau sommet historique lundi à 44 700 dollars. Plus de dix ans après sa création, qu'est-ce qui fait sa particularité et suscite l'appétit des investisseurs, des particuliers à Wall Street en passant par Tesla ?

Qu'est-ce que le bitcoin ?

Né après la crise financière de 2008, le bitcoin promouvait initialement un idéal libertaire et ambitionnait de renverser les institutions monétaires et financières traditionnelles. 

C'est le 31 octobre 2008 qu'est publié sur internet le livre blanc fondateur. Son auteur : Satoshi Nakamoto, un pseudonyme. L'identité de la personne ou du groupe qui se cache derrière demeure inconnue.

Dans le document de huit pages, M. Nakamoto présente l'objectif de sa cryptomonnaie : «effectuer des paiements en ligne directement d'un tiers à un autre sans passer par une institution financière».

Le 3 janvier 2009, le premier bloc est créé : 50 bitcoins sont générés.

De nombreuses autres cryptomonnaies ont depuis été lancées (ethereum, tether, polkadot, ripple...). Aujourd'hui, il en existe plus de 8 000, selon le site spécialisé CoinMarketCap.

Il y a actuellement environ 18,6 millions de bitcoins en circulation. La masse monétaire augmente progressivement avec l'émission de nouvelles unités. En revanche, un plafond a été fixé à sa création: le nombre de bitcoins ne pourra jamais dépasser 21 millions.

Comment en obtenir ?

Il existe deux moyens d'obtenir des bitcoins. 

Historiquement, les particuliers pouvaient «miner», c'est-à-dire utiliser la puissance d'un ordinateur pour résoudre une énigme informatique, et être récompensés en bitcoins.

Mais avec la flambée des cours, le nombre de «mineurs» s'est accru et les probabilités d'être l'heureux élu se sont considérablement réduites. Aujourd'hui, miner demande du matériel dernier cri et les dépenses d'électricité engendrées par l'activité peuvent largement excéder les gains.

Les bitcoins s'achètent désormais sur des plateformes d'échange, en utilisant des monnaies traditionnelles. Les fonds sont ensuite détenus sur un portefeuille virtuel protégé.

Pour éviter les piratages, certains utilisateurs choisissent de placer leurs fonds dans un portefeuille déconnecté.

Combien vaut-il?

En 2013, le bitcoin, qui ne valait quasi-rien au départ, dépasse les 1.000 dollars et commence à attirer l'attention des institutions financières. Quelques mois plus tard, il affronte sa plus grave crise avec le piratage de la plateforme MtGox dirigée par Mark Karpelès, où s'échangeaient jusqu'à 80% des bitcoins en circulation.

Le cours s'effondre et il faudra attendre plus de trois ans avant qu'il n'avoisine de nouveau les 1.000 dollars. En 2017, on assiste à une flambée: le bitcoin atteint 19 511 dollars le 18 décembre, son record absolu jusqu'à sa hausse des dernières semaines.

Dans les jours qui suivent, la «bulle» éclate et le bitcoin retombe lourdement: il n'a dépassé les 10.000 dollars que mi-2019, avant de renouer avec les 15.000 dollars en novembre 2020.

Depuis, l'intérêt combiné d'investisseurs particuliers, de fonds d'investissements et d'entreprises a fait flamber son cours. Le constructeur de véhicules électriques Tesla a annoncé le 8 février avoir déjà investi 1,5 milliard de dollars dans la cryptomonnaie.

Que peut-on acheter avec ?

A ses débuts, le bitcoin était majoritairement utilisé sur le «dark net» (face cachée de l'Internet dont le contenu n'est pas indexé par les moteurs de recherche classiques) pour acheter des produits illicites.

Au fil du temps, alors que sa renommée n'a cessé de grandir, quelques restaurants et boutiques ont commencé à accepter les bitcoins, le plus souvent dans les grandes villes. 

La dernière ruée sur le bitcoin a été déclenchée par l'annonce en octobre de Paypal : le géant des paiements en ligne propose désormais à ses utilisateurs américains d'acheter, vendre ou utiliser le bitcoin comme monnaie.

Dans la foulée de son investissement, Tesla a promis que ses véhicules seraient bientôt achetables en bitcoin.

Mais pour l'instant, la première cryptomonnaie intéresse surtout les investisseurs, particuliers comme institutionnels.

Sa volatilité reste un frein à son adoption comme moyen de paiement. Autre obstacle : le temps de validation de la transaction. Selon l'engorgement du réseau, la confirmation du paiement peut prendre entre quelques minutes et plusieurs heures.

Certains de ses partisans ont même abandonné l'idée d'utiliser le bitcoin comme moyen de paiement, et voient plutôt dans la première cryptomonnaie un futur or numérique : un moyen de conserver de la valeur hors d'atteinte des banques centrales.


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.