Les camps de détention en Syrie abritent femmes et enfants de 57 pays

Un membre des forces de sécurité kurdes garde un groupe de détenus au camp d’Al-Hol, le 29 janvier (Photo, AFP).
Un membre des forces de sécurité kurdes garde un groupe de détenus au camp d’Al-Hol, le 29 janvier (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 09 février 2021

Les camps de détention en Syrie abritent femmes et enfants de 57 pays

  • «Ces enfants et ces femmes vivent dans ce qu'on peut seulement décrire comme des conditions horribles de sous-êtres humains» selon une experte de l’ONU
  • «Ce n'est pas un camp de réfugiés. C'est un camp dans lequel les personnes sont détenues sans procédure juridique, sans aucun choix, dans des conditions inhumaines»

GENEVE: Des dizaines de milliers de femmes et d'enfants originaires de 57 pays vivent dans des camps de détention sordides dans le nord-est de la Syrie, a déclaré lundi une experte des Nations unies, appelant ces Etats à immédiatement les rapatrier.

Il s'agit des camps d'Al-Hol et de Roj administrés par les forces kurdes qui hébergent « plus de 64 000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants », a expliqué Fionnuala Ni Aolain par liaison vidéo devant la presse à Genève.

« Ces enfants et ces femmes vivent dans ce qu'on peut seulement décrire comme des conditions horribles de sous-êtres humains. Et nous faisons part de nos préoccupations selon lesquelles le seuil des tortures, des traitements inhumains et dégradants d'après le droit international a pu avoir été atteint dans ces camps », a poursuivi la rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l'homme dans la lutte contre le terrorisme.

Des jeunes détenus du camp (Photo, AFP).

« La plupart » de ces personnes « sont extrêmement vulnérables. La situation de beaucoup d'entre elles est préoccupante concernant (le respect) de nombreux droits humains, ce qui requiert de ces Etats d'agir de manière appropriée », a-t-elle martelé, avant de dire qu'on pouvait comparer les conditions de détention y régnant à celles en vigueur dans le camp américain de Guantanamo à Cuba.

Ni Aolain a souligné que son appel avait reçu le soutien d'une dizaine d'autres experts indépendants des Nations unies, qui ne parlent pas au nom en leur nom mais rendent compte de leurs conclusions à l'ONU.

Elle a révélé qu'elle avait transmis ses exigences dans des courriers détaillés à chacun des pays concernés, parmi lesquels la France, la Belgique, la Suisse, l'Allemagne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni le Canada, la Chine, l'Australie, l'Inde, le Pakistan, la Russie et la Turquie.

« C'est la première fois que ces 57 Etats sont nommés ensemble », a assuré l'Irlandaise, ajoutant que « ce n'est pas un club dont vous aimeriez faire partie ».

Des familles, suspectées d’avoir des liens avec des membres de l’Etat Islamique, attendent leur libération (Photo, AFP).

En juin 2020, a-t-elle dit, plus de 80% des personnes vivant dans le camp d'Al Hol étaient des femmes et des enfants.

48% étaient des Irakiens et 37% des Syriens.

Les étrangers présents sont des familles de jihadistes du groupe Etat islamique.

Les Irakiens et les Syriens ont quant à eux majoritairement fui les combats entre l'EI et les forces kurdes.

« Ce n'est pas un camp de réfugiés. C'est un camp dans lequel les personnes sont détenues sans procédure juridique, sans aucun choix, dans des conditions inhumaines », a conclu Ni Aolain.

Au moins 14 personnes ont été tuées depuis début 2021, dont trois par décapitation, dans le camp d'Al-Hol, a pour sa part affirmé Cheikhmous Ahmed, un responsable au sein de l'Administration semi-autonome kurde chargé des déplacés, accusant « les cellules de l'EI dans le camp ».

La plupart des pays, notamment européens, ayant des ressortissants dans ces camps rechignent à les reprendre. Certains, dont la France, ont rapatrié un nombre limité d'enfants orphelins de jihadistes.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.