Le Soudan dispose d'un nouveau gouvernement, incluant d'anciens rebelles

Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a dévoilé lundi soir un nouveau gouvernement comprenant sept ministres issus de groupes rebelles (Photo, AFP).
Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a dévoilé lundi soir un nouveau gouvernement comprenant sept ministres issus de groupes rebelles (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 09 février 2021

Le Soudan dispose d'un nouveau gouvernement, incluant d'anciens rebelles

  • «Cette formation vise à éviter l'effondrement du pays. Nous savons qu'il y aura des défis mais nous sommes certains que nous pourrons avancer» a expliqué le Premier ministre soudanais
  • Des rebelles ont sévi au Soudan pendant le régime de Béchir --au pouvoir pendant trente ans-- contre ce qu'ils estimaient être la marginalisation de leurs régions

KHARTOUM: Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a dévoilé lundi soir un nouveau gouvernement comprenant sept ministres issus de groupes rebelles actifs sous l'ancien régime, comme prévu par l'accord de paix signé en octobre.

« Nous sommes parvenus à un consensus pour vingt-cinq ministères et nous avons reporté l'annonce concernant le ministre de l'Education dans l'attente de consultations supplémentaires », a expliqué Hamdok lors d'une conférence de presse.

« Cette formation vise à éviter l'effondrement du pays (...) Nous savons qu'il y aura des défis mais nous sommes certains que nous pourrons avancer », a-t-il relevé, précisant que le nouveau gouvernement comptait se concentrer sur la remise en état de l'économie.

Chef du gouvernement de transition mis en place après la chute de l'autocrate Omar el-Béchir, destitué par l'armée en avril 2019 sous la pression d'un soulèvement populaire, Hamdok avait dissous son cabinet tard dimanche soir pour en former un nouveau plus inclusif.

Des rebelles ont sévi au Soudan pendant le régime de Béchir --au pouvoir pendant trente ans-- contre ce qu'ils estimaient être la marginalisation de leurs régions.

Le gouvernement de transition et le Front révolutionnaire soudanais (FRS), coalition de cinq groupes rebelles et quatre mouvements politiques, ont signé un accord de paix en octobre. Hamdok tente toujours de convaincre les deux derniers groupes rebelles à discuter de paix.

Trois représentants des anciens groupes armés rebelles ont été nommés la semaine dernière au Conseil de souveraineté, chargé de piloter la transition politique dans le pays.

Le nouveau gouvernement comprend notamment Gibril Ibrahim, ancien chef rebelle du Mouvement pour la Justice et l'Egalité, qui devient ministre des Finances.

Piliers de paix

Mariam al-Sadeq al-Mahdi, fille du dernier Premier ministre élu démocratiquement du Soudan et qui a été renversé par le coup d'Etat de Béchir en 1989, obtient le portefeuille des Affaires étrangères.

Outre les sept ministres issus de groupes rebelles, deux proviennent de l'armée et les dix-sept autres de la mouvance des Forces pour la liberté et le changement (ALC), moteur de la révolution populaire.

Hamdok a assuré que ce gouvernement poursuivrait la mise en oeuvre des autres piliers prévus dans l'accord de paix, en particulier celle d'un Parlement de transition d'ici le 25 février.

Le nouveau gouvernement va prendre ses fonctions dans un contexte de crise économique aiguë, de tensions avec le voisin éthiopien et de récentes violences ethniques dans la région du Darfour.

Des heurts sanglants entre tribus arabes et non-arabes ont éclaté en janvier dans les Etats du Darfour-Sud et du Darfour-Ouest, faisant environ 250 morts.

L'économie a été laminée sous Béchir par des décennies de sanctions américaines, de mauvaise gouvernance et de conflits armés.

L'inflation galopante, le faible niveau de réserves de devises et un marché noir florissant figurent parmi les défis les plus urgents.

Plusieurs régions y compris Khartoum ont connu ces dernières semaines des manifestations dénonçant l'état désastreux de l'économie.

Sur le front diplomatique, les relations avec l'Ethiopie ont été émaillées de tensions autour de la région frontalière d'El-Fashaga, où des cultivateurs éthiopiens se sont installés sur des terres revendiquées par Khartoum.

Ces tensions interviennent à un moment délicat pour les relations entre les deux pays qui tentent, avec l'Egypte, de parvenir à un accord sur la construction controversée en Ethiopie du Grand barrage de la Renaissance sur le Nil bleu. 


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk