Téhéran pourrait accélérer son programme nucléaire militaire, selon les SR iraniens

Cette image satellite fournie par Maxar Technologies le 8 janvier 2020 montre l'installation du réacteur à eau lourde d'Arak, au sud de la capitale Téhéran. (Photo. AFP/ Archives)
Cette image satellite fournie par Maxar Technologies le 8 janvier 2020 montre l'installation du réacteur à eau lourde d'Arak, au sud de la capitale Téhéran. (Photo. AFP/ Archives)
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Publié le Mercredi 10 février 2021

Téhéran pourrait accélérer son programme nucléaire militaire, selon les SR iraniens

  • Téhéran viole progressivement ses engagements dictés par l'accord nucléaire
  • Le ministre du renseignement aurait aussi avoué qu’un militaire iranien a «facilité» le meurtre de Fakhrizadeh

TEHERAN: Le ministre iranien des renseignements a averti l’Occident que son pays pourrait accélérer son processus d’acquisition d’une arme nucléaire si les sanctions internationales accablantes contre Téhéran ne sont pas levées, a rapporté mardi la télévision publique.

Les remarques de Mahmoud Alavi marquent une rare occasion où un responsable du gouvernement affirme que l'Iran pourrait inverser sa trajectoire par rapport à son programme nucléaire. Téhéran insiste depuis longtemps sur le fait que le programme est conçu uniquement à des fins pacifiques.

Une fatwa, ou avis religieux, émise dans les années 90 par le guide suprême du pays, Ayatollah Ali Khamenei, proscrit les armes nucléaires.

«Notre programme nucléaire est certes pacifique, et d’ailleurs la fatwa du chef suprême interdit les armes nucléaires, mais s’ils poussent l’Iran dans cette direction, ce ne serait pas sa faute, ce serait la leur», a avisé Alavi.

Néanmoins, Alavi précise que l'Iran n'a pas l'intention d’envisager la fabrication d’une arme nucléaire, surtout dans les «circonstances actuelles».

Khamenei qui, à 81 ans, a toujours le dernier mot sur toutes les questions d'État en Iran, a exhorté dimanche les États-Unis à lever toutes les sanctions s'ils veulent que l'Iran respecte ses engagements dans le cadre de son accord nucléaire de 2015 avec les puissances mondiales. Toutefois, le président Joe Biden affirme que les États-Unis ne feraient certainement pas le premier pas.

En décembre dernier, après le meurtre du scientifique qui dirigeait l’ancien programme nucléaire militaire du pays, le parlement a voté une loi qui interdit l’accès aux inspecteurs nucléaires de l’AIEA, une grave violation de l’accord sur le nucléaire iranien.

Le ministre du renseignement aurait aussi avoué qu’un membre des forces armées iraniennes a «facilité» le meurtre du scientifique, que l’Iran impute à Israël.

Le ministre n'a pas expliqué ce qu'il voulait dire, et il n'était pas clair si le soldat était responsable de l'explosion qui a tué Mohsen Fakhrizadeh. Israël, souvent soupçonné d'avoir tué des scientifiques nucléaires iraniens dans la dernière décennie, a refusé à plusieurs reprises de commenter l’attaque.

C'est la première fois que l'Iran reconnaît qu'un membre de ses forces armées pourrait être impliqué dans le meurtre de Fakhrizadeh, qui dirigeait AMAD. Ce programme, selon Israël et l'Occident, était une opération militaire chargée d’examiner la possibilité de mettre en œuvre une arme nucléaire.

L'Agence internationale de l'énergie atomique, l’organisme qui assure le rôle de surveillance des armes nucléaires auprès de l'ONU, affirme que le «programme nucléaire structuré» de Téhéran a pris fin en 2003. Les agences de renseignement américaines ont même approuvé cette évaluation dans un rapport de 2007.

Cependant, Israël insiste que l’Iran maintient l’ambition de développer des armes nucléaires, et pointe du doigt son programme de missiles balistiques et les recherches qui concernent d’autres technologies.

En décembre, le président iranien Hassan Rohani a promis de venger le meurtre de        Fakhrizadeh, affirmant que son pays déciderait du moment et du lieu de toute action de représailles.

En réponse à la campagne de «pression maximale» de l'ancien président Donald Trump, Téhéran viole progressivement ses engagements dictés par l'accord nucléaire. Ceci s’accompagne de menaces de nouvelles provocations dans le but d’accroitre son influence et obliger Biden à prioriser le retour à l’accord, au moment où il s’affaire à démanteler l'héritage de Trump.

Dans le cadre de ces mesures, Téhéran a commencé à enrichir de l'uranium à des niveaux quasi militaires. L’Iran a révélé des expériences sur des métaux uranifères, un élément important dans la fabrication d’une ogive nucléaire. Toutefois, l'Iran insiste sur le fait que toutes les violations du pacte sont facilement réversibles.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le Qatar dit «avoir besoin de temps» pour parvenir à un accord de cessez-le-feu

20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
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  • Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens
  • Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu

DOHA: Le Qatar, pays médiateur, a dit mardi "avoir besoin de temps" pour que les discussions indirectes en cours à Doha entre Israël et le Hamas aboutissent à un accord de cessez-le-feu après 21 mois de guerre à Gaza.

Au troisième jour de négociations indirectes entre Israël et le Hamas à Doha en vue d'une trêve assortie de la libération d'otages israéliens, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari a indiqué que les médiateurs parlaient "séparément" avec les deux délégations "pour établir un cadre pour les discussions".

"Je ne pense pas pouvoir donner de calendrier à ce stade, mais je peux dire qu'on a besoin de temps pour ça", a-t-il dit à des journalistes qui l'interrogeaient sur l'issue des discussions.

Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens.

Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu.


Le prince héritier saoudien rencontre le ministre iranien des affaires étrangères dans le cadre de la diplomatie régionale

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
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  • Les dirigeants discutent des liens et de la stabilité régionale
  • Le prince Mohammed exhorte au dialogue et à la diplomatie comme moyens de résoudre les différends

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Jeddah mardi, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Leur rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts continus visant à renforcer les liens entre les deux pays et à naviguer dans un paysage régional turbulent.

Au cours de la réunion, le prince Mohammed et M. Araghchi ont passé en revue l'état des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran et ont échangé leurs points de vue sur les récents développements dans la région.

Le prince héritier a souligné que le Royaume espérait que l'accord de cessez-le-feu actuel entre l'Iran et Israël contribuerait à jeter les bases d'une sécurité et d'une stabilité régionales renforcées.

Réaffirmant le soutien de longue date de l'Arabie saoudite aux solutions diplomatiques, le prince héritier a souligné l'importance du dialogue pour résoudre les différends régionaux et réduire les tensions.

Pour sa part, M. Araghchi a exprimé sa gratitude pour la position du Royaume dans la condamnation de l'agression israélienne et a salué l'engagement personnel du prince Mohammed dans la promotion de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient.

Plusieurs hauts responsables saoudiens ont assisté à la réunion, notamment le ministre de la défense, le prince Khalid bin Salman bin Abdulaziz, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan bin Abdullah, et le conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban.

Plus tôt dans la journée, le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu son homologue iranien à La Mecque, où les deux responsables ont également discuté des relations bilatérales et exploré les moyens d'encourager la coopération régionale.

Leurs entretiens ont porté sur l'évolution de la situation dans la région et sur les efforts mutuels visant à préserver la sécurité et la stabilité.


Yémen: le cargo attaqué lundi en mer Rouge «toujours encerclé» par des assaillants

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
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  • The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas
  • L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO

DUBAI: Un cargo attaqué en mer Rouge au large du Yémen lundi soir est "toujours encerclé" par ses assaillants, après avoir subi une panne d'électricité et d'importants dégâts, a indiqué mardi une agence de sécurité maritime.

The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas.

L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO (United Kingdom Maritime Trade Operations), qui dépend de la marine britannique, dans un communiqué.

Ces deux attaques successives font craindre que les Houthis soutenus par l'Iran ne reprennent leur campagne dans cette voie maritime essentielle pour le commerce mondial.

Depuis fin 2023, les Houthis ont attaqué au large du Yémen des dizaines de navires qu'ils estiment liés à Israël, puis des bateaux américains, affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens de Gaza, en proie à 21 mois de guerre entre Israël et le Hamas.

L'agence de sécurité maritime britannique Ambrey a indiqué que deux membres de l'équipage de l'Eternity étaient blessés et deux autres portés disparus suite à l'attaque survenue au large du port de Hodeida, tenu par les rebelles, précisant que le navire "correspondait au profil visé par les Houthis".

Le secrétaire du Département des travailleurs migrants des Philippines, Hans Cacdac, a identifié le navire attaqué comme étant le MV Eternity C, précisant que 21 des 22 membres d’équipage étaient Philippins.

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen.

En représailles aux attaques houthies, Israël a bombardé plusieurs sites des rebelles au Yémen, dont le port de Hodeida et ses environs, ciblés à nouveau dimanche et lundi avant l'aube.

Lundi, les Houthis ont indiqué avoir riposté par des tirs de missiles en direction d'Israël. L'armée israélienne a dit avoir détecté deux missiles tirés depuis le Yémen.

En mai, les rebelles, qui contrôlent de larges pans du Yémen, pays en guerre depuis 2014, avaient averti qu'ils continueraient à cibler les navires israéliens ou liés à Israël, malgré la trêve avec les Etats-Unis.