La corruption coûte au Maroc près de 7 milliards d’euros par an

Des manifestants du mouvement Rif Al-Hirak Al-Shaabi, lors d'une manifestation contre la corruption, la répression et le chômage à Imzouren, ville du nord du Maroc, le 11 juin 2017 (Photo, AFP).
Des manifestants du mouvement Rif Al-Hirak Al-Shaabi, lors d'une manifestation contre la corruption, la répression et le chômage à Imzouren, ville du nord du Maroc, le 11 juin 2017 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 15 février 2021

La corruption coûte au Maroc près de 7 milliards d’euros par an

  • En 2020, l’indice de perception de la corruption de Transparency International classe le Maroc à la 86e place sur les 180 pays qui figurent dans l’indice
  • Les personnes impliquées dans l’affaire rocambolesque de la Caisse nationale de sécurité sociale ont détourné la coquette somme de 11 milliards d’euros dans les années 1980

CASABLANCA: 7 milliards d’euros… C’est ce que coûte annuellement la corruption au Maroc, soit près de 7% de son produit intérieur brut (PIB). Il y a trois ans, le chef du gouvernement l'avait estimé à 5% du PIB. L'Association marocaine pour la protection des biens publics (AMPBP) parle de plus de 5%. Un fléau qui gangrène le Royaume et qui s’aggrave de plus en plus.

Malgré les annonces des autorités du pays, le lancement de plusieurs stratégies et l’instauration d’une instance de lutte contre la corruption, cette dernière perdure. Les efforts du gouvernement pour en venir à bout semblent inefficaces.

Rappelons qu’en 2011, en marge des manifestations du printemps arabe, le Parti islamiste de la justice et du développement (PJD) avait fait de la lutte contre la corruption et de la reddition des comptes son fer de lance et l’un des principaux axes de son programme électoral.

Une décennie plus tard, rien ou presque n’a été fait dans ce sens. Pire, le Maroc recule dans les classements mondiaux relatifs à la lutte contre la corruption.

Soupçons de passation de marchés en période Covid-19

L’indice de perception de la corruption 2020 de Transparency International classe le Maroc à la 86e place sur les 180 pays qui figurent dans l’indice. Le Royaume recule ainsi de six rangs par rapport à l’année 2019. En outre, avec un score de 40 sur 100, il perd trois points comparé à l’année dernière.

Un score peu reluisant pour un pays dont la corruption est devenu «endémique et profonde», note l’organisation internationale. «Lors de la pandémie de Covid-19, le pays a imposé un état d'urgence qui a conduit à la restriction des mouvements et à la fermeture des frontières nationales», précise-t-elle.

Bien que le gouvernement ait pris des mesures exceptionnelles en réponse à l'urgence sanitaire, en particulier pour ce qui concerne les marchés publics, ces mesures manquaient de contrôle et permettaient des exemptions spéciales dont le gouvernement n'a pas été tenu de rendre compte», fait également savoir Transparency International. 

Sur ce point, d’ailleurs, beaucoup de voix se sont élevées, notamment au Parlement marocain, pour exprimer des soupçons concernant la passation de marchés publics par le ministère de la Santé en période de Covid-19. Une commission d’enquête parlementaire a été créée, mais ses investigations n’ont pu se poursuivre en raison du refus du ministère de la Santé et de celui de l’Économie et des Finances de lui remettre des documents qui, selon des sources proches du dossier, seraient compromettants.

Une table de réunion à plus de 75 000 euros

Au Maroc, ces affaires de détournements de deniers publics, de pots de vin, de fraude, d’extorsion de spoliation des terres de l’État ainsi que des biens publics font partie du quotidien des Marocains; chaque jour, de nouvelles affaires de corruption sont rapportées par les journaux.

La dernière en date concerne l’acquisition par le ministère de la Justice marocain d’une table de réunion à plus de 75 000 euros, l’équivalent d’un appartement de moyen standing à Casablanca. L’inspection générale des finances avait émis un rapport d’enquête accablant sur des achats effectués par ce ministère, à l’exemple de cette table de réunion ou de poubelles valant 600 euros.

11 milliards d’euros subtilisés de la Caisse nationale de sécurité sociale 

«Le problème, au Maroc, c’est la reddition des comptes. Chaque jour, on entend parler de détournements de deniers publics, de favoritisme, d’affaires de corruption de plusieurs millions d’euros, preuves à l’appui parfois. On crée des commissions d’enquête et on enterre ces dossiers. Il faut que l’appareil judiciaire soit véritablement indépendant pour inculper ces responsables et donner l’exemple», nous révèle un militant associatif qui a requis l’anonymat.

D’ailleurs, l’une des affaires qui avait défrayé la chronique est celle de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Une histoire rocambolesque dans laquelle les onze accusés, des responsables de cet organisme, ont détourné la coquette somme de 11 milliards d’euros dans les années 1980.

«Onze personnes ont volé l’équivalent de 12% du PIB du Maroc. C’est du jamais vu. Le procès a duré plus de vingt ans et le verdict a été une énorme déception. Le principal inculpé, Rafik Haddaoui, ancien ministre de l’Emploi et ancien directeur général de la caisse, a écopé de quatre ans de prison avec confiscation de ses biens et la restitution de 60 millions d’euros à l’État», explique notre source. Un procès qui a accouché d’une souris, comme celui de la banque marocaine Crédit immobilier et hôtelier (CIH), où il est question de détournements dépassant 1,5 milliard d’euros.

Lorsque la corruption tue!

Endémique et structurelle, la corruption touche au Maroc tous les secteurs sociaux et économiques du pays, affectant considérablement le développement du pays et empêchant une meilleure répartition des richesses. Elle peut également tuer. L’exemple le plus récent est celui de l’incident de Tanger, survenu le lundi 8 février 2021, qui a causé le décès de vingt-neuf ouvriers, des inondations ayant submergé le sous-sol d’une villa qui abritait une usine de textile dite «clandestine».

Selon nos informations, le propriétaire de l’usine a pu bénéficier de toutes les autorisations nécessaires pour exercer, alors même qu’aucune mesure de sécurité n’a été respectée. Ce fut également le cas en 2008 à Casablanca, lorsqu’un incendie avait ravagé l’usine Rosamor, tuant cinquante-six personnes qui s’étaient retrouvées bloquées en raison de l’absence d’issues de secours.


Les bénéfices du CAC 40 en baisse sur fond de guerre commerciale

Cette photographie montre les informations financières de l'indice CAC40 (en bas à gauche), l'indice français qui suit les 40 plus grandes valeurs françaises, affichées sur un immeuble de bureaux dans le quartier financier de La Défense à Paris, le 7 avril 2025. (AFP)
Cette photographie montre les informations financières de l'indice CAC40 (en bas à gauche), l'indice français qui suit les 40 plus grandes valeurs françaises, affichées sur un immeuble de bureaux dans le quartier financier de La Défense à Paris, le 7 avril 2025. (AFP)
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  • Les disparités sont fortes au premier semestre pour les entreprises du CAC 40, qui ont globalement vu leurs bénéfices nets reculer sur fond de guerre commerciale
  • Pour les 37 entreprises sur 40 qui ont publié leurs résultats semestriels jusqu'à jeudi soir inclus, le bénéfice net cumulé tombe à 45 milliards d'euros

PARIS: Automobile et luxe à la peine, aérien, défense et industrie en progression: les disparités sont fortes au premier semestre pour les entreprises du CAC 40, qui ont globalement vu leurs bénéfices nets reculer sur fond de guerre commerciale, d'après un décompte réalisé jeudi par l'AFP.

Pour les 37 entreprises sur 40 qui ont publié leurs résultats semestriels jusqu'à jeudi soir inclus, le bénéfice net cumulé tombe à 45 milliards d'euros, en baisse de 32% par rapport au premier semestre 2024 pour ces mêmes entreprises.

Cette somme des bénéfices nets part du groupe ne prend pas en compte d'éventuels résultats ajustés publiés par les entreprises et exclut Pernod Ricard, dont l'exercice comptable est décalé et donc pas comparable.

Le chiffre d'affaires cumulé est de 725 milliards d'euros, en légère baisse de près de 2%.

La première moitié de 2025 a été marquée par l'incertitude sur les droits de douane imposés par Donald Trump sur les produits européens, et a vu l'euro s'apprécier fortement par rapport à plusieurs devises, notamment face au dollar.

"C'est plutôt l'incertitude qui a pesé" avec le risque "qu'il y ait une guerre commerciale", souligne auprès de l'AFP Lionel Melka, gérant à Swann Capital.

Mais "globalement, (...) les résultats sont plutôt solides", avec, d'un côté, "les secteurs où les attentes étaient basses" comme le luxe ou la consommation, et, de l'autre, "les secteurs qui vont bien — défense, banque — là c'est bon comme prévu".

- Les banques résilientes -

Ce semestre "reste décevant", notamment en comparaison avec la situation américaine, juge pour sa part Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM: "il y a ce décrochage français et européen qui est perceptible".

D'autre part, "en début d'année, vous aviez un enthousiasme qui était indéniablement exagéré sur les actions européennes. (...) La réalité c'est qu'on n'est pas sur une période de résultats qui est mirobolante", ajoute-t-il.

Les entreprises de l'aérien et de la défense tirent leur épingle du jeu, portées par les tensions géopolitiques: Airbus a vu ses bénéfices bondir de 85%, Safran de 11%.

Les banques s'en sortent bien également et "sont sur des bonnes dynamiques depuis déjà deux, trois ans", relève Christopher Dembik.

Ensemble, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale réalisent au total 13,5 milliards d'euros de bénéfices, une hausse de 12%.

En face, le secteur automobile se casse la figure. Renault, notamment, enregistre une lourde perte de plus de 11,2 milliards d'euros, due à l'évolution comptable du traitement de son partenaire japonais Nissan et ses mauvais résultats.

Son concurrent Stellantis a lui publié une lourde perte nette de 2,3 milliards d'euros au premier semestre et son nouveau directeur général, l'Italien Antonio Filosa, a prévenu qu'il faudrait prendre des "décisions difficiles" pour "accélérer" fin 2025.

Le luxe a également souffert, avec un bénéfice net en chute de 46% pour Kering (Gucci, Yves Saint Laurent, Balenciaga, ...) et de 22% pour LVMH (Louis Vuitton, Dior, Celine...).

Le plus gros bénéfice revient d'ailleurs à BNP Paribas, qui vole la vedette à TotalEnergies et LVMH, duo en tête au premier semestre 2024.

- Risque de taux de change -

L'incertitude reste forte pour les troisième et quatrième trimestres, en raison notamment de la force de l'euro qui devrait peser sur les entreprises françaises.

Christopher Dembik table plutôt sur "un risque de taux de change, qu'un risque de droits de douane", et cela "va beaucoup plus se matérialiser dans les résultats à venir", dans les investissements, les importations, etc.

Concernant les droits de douane, malgré les questions en suspens, les entreprises avaient anticipé, "on savait que ce serait un tarif douanier important, donc elles avaient quand même prévu les choses", ajoute l'analyste.

Le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont mis fin à l'attente dimanche, en annonçant un accord prévoyant que les produits européens exportés aux États-Unis soient taxés à 15%.


Le FMI relève ses prévisions de croissance pour l'Arabie saoudite en 2025 à 3,6 %

La croissance du Royaume devrait dépasser la moyenne mondiale de 3 % l'année prochaine et dépasser celle de la plupart des États voisins du Golfe. (Shutterstock)
La croissance du Royaume devrait dépasser la moyenne mondiale de 3 % l'année prochaine et dépasser celle de la plupart des États voisins du Golfe. (Shutterstock)
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  • Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé sa prévision de croissance économique pour l’Arabie saoudite en 2025 à 3,6 %, contre 3 % en avril
  • Le FMI indique que cette révision reflète une expansion plus soutenue que prévu du secteur non pétrolier

RIYAD : Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé sa prévision de croissance économique pour l’Arabie saoudite en 2025 à 3,6 %, contre 3 % en avril, soulignant la vigueur du secteur hors pétrole et la levée attendue des coupes de production de l’OPEP+.

Dans sa dernière mise à jour du World Economic Outlook, le FMI indique que cette révision reflète une expansion plus soutenue que prévu du secteur non pétrolier. La croissance du Royaume devrait ainsi dépasser la moyenne mondiale (3 %) l’an prochain, se hissant au-dessus de celle de la plupart des pays du Golfe voisins.

À moyen terme, le FMI anticipe une hausse de la croissance à 3,9 % en 2026, avant une stabilisation autour de 3,5 %.

Le PIB hors pétrole est estimé en croissance de 3,4 % en 2025, légèrement en retrait par rapport aux 4,2 % enregistrés en 2024. Toutefois, les perspectives à moyen terme restent solides, avec une progression approchant 4 % en 2027, pour atteindre environ 3,5 % à la fin de la décennie.

Les conditions sur le marché du travail se sont également améliorées : le taux de chômage des Saoudiens a atteint un niveau record de 7 % en 2024, selon le FMI.

L’inflation demeure maîtrisée—le taux global devrait rester proche de 2 %, grâce à l’ancrage au dollar et au cadre des subventions en vigueur.

Sur le plan budgétaire, le FMI estime que l’augmentation des dépenses publiques en 2025—entraînant un déficit plus élevé que prévu—reste justifiée. Il met en garde contre de nouvelles coupes liées à la baisse des prix du pétrole, qui risqueraient de peser sur la croissance en rendant la politique budgétaire procyclique.

Le Fonds recommande une consolidation budgétaire progressive à moyen terme, notamment via l’augmentation des recettes non pétrolières, la suppression progressive des subventions énergétiques et la rationalisation des dépenses publiques.

Malgré certaines pressions liées à la forte croissance du crédit et aux coûts de financement, le secteur bancaire saoudien demeure résilient, selon le FMI. La Banque centrale saoudienne a introduit un coussin de capital contracyclique et continue de renforcer le cadre réglementaire.

Le rapport souligne l’importance de poursuivre les réformes structurelles pour soutenir la diversification de l’économie hors pétrole. Il appelle à avancer sur la gouvernance, le développement du capital humain, l’accès aux services financiers, la numérisation et le développement des marchés de capitaux — indépendamment des fluctuations des prix du pétrole.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Déjà confronté à des "vents de face", le luxe affronte désormais les droits de douane américains

Le dirigeant du conglomérat de luxe LVMH Bernard Arnault prononce un discours lors de la présentation des résultats financiers 2024 du conglomérat de luxe français LVMH dans le cadre d'une assemblée générale des actionnaires à Paris, le 17 avril 2025. (AFP)
Le dirigeant du conglomérat de luxe LVMH Bernard Arnault prononce un discours lors de la présentation des résultats financiers 2024 du conglomérat de luxe français LVMH dans le cadre d'une assemblée générale des actionnaires à Paris, le 17 avril 2025. (AFP)
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  • Mauvaise passe pour le luxe: déjà confronté à une baisse de la consommation de sacs à mains chics, parfums et tenues de grandes marques, le secteur doit désormais faire face aux droits de douane sur ses exportations vers les Etats-Unis
  • Désormais se greffe aussi la question des droits de douane de 15% sur les exportations vers les Etats-Unis, selon un accord passé dimanche entre le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne

PARIS: Mauvaise passe pour le luxe: déjà confronté à une baisse de la consommation de sacs à mains chics, parfums et tenues de grandes marques, le secteur doit désormais faire face aux droits de douane sur ses exportations vers les Etats-Unis, un de ses principaux marchés.

"Nous affrontons des vents de face, avec les difficultés conjoncturelles de l'économie mondiale", a déclaré Bernard Arnault, le PDG du numéro un mondial LVMH. "S'ajoutent des difficultés géopolitiques et la diminution des voyages touristiques en Europe et aux États-Unis", a-t-il souligné.

Le bénéfice net de LVMH (Louis Vuitton, Dior, Celine...) a chuté au premier semestre de 22% à 5,7 milliards d'euros et les ventes ont reculé de 4% à 39,8 milliards.

Désormais se greffe aussi la question des droits de douane de 15% sur les exportations vers les Etats-Unis, selon un accord passé dimanche entre le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Un accord pas "parfait" mais "nécessaire" dans le "contexte actuel", a défendu Bernard Arnault mardi. Donald Trump avait menacé l'UE de droits de douane de 30%.

Le marché américain représente 25% des ventes de LVMH, qui ouvrira aux Etats-Unis un nouvel atelier Louis Vuitton, sa marque phare, à Dallas fin 2026 ou début 2027. Le groupe possède déjà aux Etats-Unis trois ateliers Louis Vuitton.

Beaucoup de groupes de luxe considèrent que des droits de douane de 15% restent acceptables. C'est "gérable", selon le mot de Kering, qui malgré ses difficultés pour redresser sa marque phare Gucci estime pouvoir augmenter les prix sur "certaines marques" pour compenser, selon sa directrice financière Armelle Poulou.

- Baisse du dollar -

Contrairement à LVMH, le groupe de François-Henri Pinault, propriétaire de Gucci, Yves Saint Laurent, Balenciaga et Bottega Veneta, ne possède pas d'atelier en Amérique du Nord, où il réalise 24% de ses ventes.

"On vend de la culture française, on vend de la culture italienne. Ça n'aurait pas de sens pour moi d'avoir des sacs Gucci italiens fabriqués au Texas", estimait récemment François-Henri Pinault.

Prudent, le gérant de Hermès Axel Dumas préfère "attendre les règles du jeu précises". "Les dernières annonces ont besoin d'être affinées", a-t-il dit, soulignant que les droits de douane étaient à 4,7% en début d'année, auxquels se sont ajoutés en avril de nouveaux "frais d'approche" comme Hermès appelle la surtaxe de 10%.

"Si les 15% c'est les 10% plus les 5% qui existaient, il n'y a pas de raison d'augmenter les prix", estime Axel Dumas. A la suite des droits de douane de 10% imposés en avril, le groupe a relevé sa grille aux Etats-Unis de 5% ce qui n'a pas freiné ses ventes dans la zone "Amériques", en hausse de 6,3% au deuxième trimestre.

Hermès, qui lui semble ne pas rencontrer de "vents de face", a annoncé mercredi des ventes en hausse de 7,1% au premier semestre.

Le britannique Burberry ne se montre pas inquiet non plus. Au premier trimestre de son exercice décalé, il a vu ses ventes dans la région "Amériques" augmenter de 4%. La Grande-Bretagne a négocié des droits de douane de 10% pour les produits exportés aux Etats-Unis.

"Évidemment, 19% de notre chiffre d'affaires provient des États-Unis. Certes, cela représente toujours un obstacle, mais 81% de notre activité n'est pas touchée", a estimé lors d'un échange avec les analystes la directrice financière Kate Ferry.

Au-delà de l'impact comptable, les droits de douane pourraient aussi toucher "la confiance des consommateurs (de luxe) à l'échelle mondiale, en particulier dans les importants marchés chinois (environ un tiers des ventes) et américain (environ 25% des ventes)", estime la banque UBS dans une note.

Ils devraient aussi pousser les amateurs américains de luxe à acheter à l'étranger en raison des différences de prix selon les pays, qui peuvent être "de l'ordre de 10%, en plus du remboursement de la TVA en Europe", selon UBS.

La question des changes est majeure, soulignait Axel Dumas: "On a un dollar qui a beaucoup baissé, ça a autant d'impact, si ce n'est plus, que les droits de douane."