Malgré son acquittement, Trump reste menacé par les enquêtes

Donald Trump face à ses partisans, le 6 janvier à Washington (Photo, AFP).
Donald Trump face à ses partisans, le 6 janvier à Washington (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 16 février 2021

Malgré son acquittement, Trump reste menacé par les enquêtes

  • Le puissant chef des républicains Mitch McConnell a lui-même brandi la menace de poursuites judiciaires contre l'ex-président
  • Nancy Pelosi a annoncé la création prochaine d'une commission d'enquête indépendante, « sur le modèle » de celle créée après les attaques du 11 septembre 2001

WASHINGTON: Poursuites judiciaires ou commission d'enquête : acquitté par le Sénat dans un procès en destitution, Donald Trump pourrait quand même avoir à rendre des comptes sur les événements du 6 janvier au Capitole.  

« Encore responsable »

Devant le Sénat, les procureurs démocrates ont cherché à démontrer que le 45e président des Etats-Unis avait incité à la violence avec des mois de « mensonges », niant sa défaite à la présidentielle du 3 novembre contre Joe Biden, puis son discours devant des milliers de partisans à Washington, le jour de l'assaut du Capitole.  

« Battez-vous comme des diables », leur avait-il lancé, tandis que les parlementaires certifiaient la victoire de son rival démocrate. 

Donald Trump nie toute responsabilité dans ces évènements, et ses avocats ont souligné qu'il avait, à une reprise pendant ce discours, appelé à manifester « pacifiquement ». 

Bien qu'il l'ait acquitté au Sénat, car il estimait que la chambre haute n'avait pas les compétences pour le juger, le puissant chef des républicains Mitch McConnell a lui-même, dans la foulée, brandi la menace de poursuites judiciaires.

« Il n'y a aucun doute, aucun, que le président Trump est, dans les faits et moralement, responsable, a-t-il déclaré dans l'hémicycle. « Il est encore responsable de tout ce qu'il a fait pendant qu'il était en fonction. Il n'a encore échappé à rien du tout. »

Selon un sondage Quinnipiac publié dimanche, 45% des Américains pensent que Donald Trump est responsable des violences et devrait faire face à des poursuites pénales. 

Poursuites en justice 

Dans les faits, une condamnation devant les tribunaux semble difficile. 

« Je doute vraiment que (les poursuites) puissent survivre sinon au procès, en tout cas à un jugement en appel. Je pense que le dossier s'effondrerait », a déclaré dimanche sur Fox News Jonathan Turley, professeur de droit constitutionnel à l'université George Washington. 

Une condamnation apparaît d'autant plus compliquée que le discours du président du 6 janvier pourrait être protégé par le Premier amendement de la Constitution, qui garantit la liberté d'expression.

Le procureur général du District de Columbia, où se trouve Washington, Karl Racine a toutefois mis en garde qu'il pourrait s'appuyer sur une loi locale permettant des poursuites « contre les individus qui encouragent à l'évidence » à la violence. Dans ce cadre, Donald Trump risquerait six mois de prison, avait-il expliqué sur MSNBC le 17 janvier. 

De son côté, le procureur fédéral de Washington, Michael Sherwin, a déjà inculpé des dizaines de personnes pour leur rôle dans les violences. Et certaines victimes pourraient en théorie demander des poursuites contre l'ex-président.

Mais le milliardaire pourrait être protégé en partie par le fait qu'il était président à l'époque des faits.  

Pressions en Géorgie

Une autre voie judiciaire passe par l'Etat-clé de la Géorgie, remporté par Joe Biden. 

La procureure du comté de Fulton, qui couvre en partie Atlanta, Fani Willis, a annoncé le 10 février l'ouverture d'une enquête préliminaire sur « les tentatives d'influencer les opérations électorales » de cet Etat du Sud. 

Elle a notamment demandé à plusieurs hauts responsables de conserver les documents qui « attestent de tentatives d'influencer » des agents électoraux. Parmi eux : le secrétaire d'Etat de la Géorgie, le républicain Brad Raffensperger. 

Dans un appel téléphonique rendu public le 3 janvier, Donald Trump lui demandait de « trouver » près de 12 000 bulletins de vote à son nom, de quoi rattraper son retard sur Joe Biden dans cet Etat. 

Une commission comme pour le 11-Septembre

La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a annoncé dimanche la création prochaine d'une commission d'enquête indépendante, « sur le modèle » de celle créée aux Etats-Unis après les attaques du 11 septembre 2001. 

Elle sera chargée d'enquêter sur « l'attentat de terrorisme intérieur mené le 6 janvier 2021 contre le Capitole », a-t-elle écrit. 

De nombreux parlementaires, républicains comme démocrates, avaient appelé à la création d'une telle commission, sans partager forcément les mêmes objectifs. 

Elle permettrait d'exposer « au grand jour à quel point le président Trump est responsable et a, de façon abjecte, violé son serment présidentiel », avait affirmé dimanche sur la chaîne ABC le sénateur démocrate Chris Coons. 

Une commission est nécessaire « pour comprendre ce qu'il s'est passé et s'assurer que cela ne se reproduise jamais », avait déclaré le sénateur Lindsey Graham, grand allié du milliardaire républicain, dimanche sur Fox. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.