Liban: La démission du gouvernement ne calme pas la rue

L’allocution de Diab a été rythmée par des manifestations lors desquelles des feux d’artifice ont été utilisés contre les forces de l’ordre avec (Photo, AFP).
L’allocution de Diab a été rythmée par des manifestations lors desquelles des feux d’artifice ont été utilisés contre les forces de l’ordre avec (Photo, AFP).
Lors de son allocution, M. Diab a estimé que son gouvernement avait œuvré dans le sens des demandes du peuple. (AFP PHOTO/HO/DALATI AND NOHRA)
Lors de son allocution, M. Diab a estimé que son gouvernement avait œuvré dans le sens des demandes du peuple. (AFP PHOTO/HO/DALATI AND NOHRA)
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Publié le Mardi 11 août 2020

Liban: La démission du gouvernement ne calme pas la rue

  • « Ils ont caché les preuves, ils ont menti au peuple. Ils savaient que nous constituions une menace pour eux, et que la victoire de notre gouvernement signifierait le changement et la fin de cette classe »
  • Le cabinet de Hassan Diab avait été formé en janvier après la démission de celui de Saad Hariri sous la pression d'un mouvement de contestation populaire inédit

Le Premier ministre libanais Hassan Diab a annoncé lundi la démission de son gouvernement lors d’un discours télévisé. Lors de son allocution, M. Diab a estimé que son gouvernement avait œuvré dans le sens des demandes du peuple, mais que « les responsables politiques au pouvoir gangrenés par la corruption ont empêché tout changement ». Sans nommer des personnes en particulier, il a accusé la classe politique actuelle d’être responsable des maux qui sévissent au pays du Cèdre.
Pendant son discours, des heurts se déroulaient dans le centre ville de Beyrouth, aux abords du Parlement, pour la troisième soirée consécutive.
Des manifestants lançaient des pierres et des pétards sur les forces de sécurité qui répliquaient avec du gaz lacrymogène. Les manifestants réclament le renouvellement de la classe politique, accusée depuis des mois de corruption et d'incompétence.
« Nous étions seuls dans ce combat. C’est un vrai réseau de politiciens corrompus qui s’est érigé contre nous. Ils ont utilisé toutes leurs armes, pour limiter nos actions. Ils ont caché les preuves, ils ont menti au peuple. Ils savaient que nous constituions une menace pour eux, et que la victoire de notre gouvernement signifierait le changement et la fin de cette classe », a-t-il déclaré.

L’explosion massive qui a fait au moins 160 morts, plus de 6.000 blessés et détruit une partie de la capitale Beyrouth le 4 août, était la catastrophe de plus dans un pays mis à genoux par une crise économique inédite, aggravée par l'épidémie de Covid-19.

Six jours après ce drame, les autorités n'ont toujours pas répondu à la principale question : pourquoi une énorme quantité de nitrate d'ammonium était entreposée au port, au beau milieu de la ville ? Un incendie dans l'entrepôt où étaient stockées 2.750 tonnes de nitrate depuis six ans sans « mesures de précaution », de l'aveu même de Hassan Diab, a provoqué l'explosion.

« Aujourd’hui, ce tremblement de terre qui a secoué notre pays, n’a fait que raviver la flamme des problèmes auxquels nous faisions déjà face, a ajouté M. Diab. Il ne faut pourtant pas que cette catastrophe se fasse oublier avec le temps, et que la vérité soit altérée. Nous voulons ouvrir la voie à la construction d’un pays nouveau, et chaque libanais est invité à y participer ».

Depuis dimanche, cinq membres du gouvernement avaient annoncé leur démission. La vice-première ministre Zeina Acar, et le ministre des Finances Ghazi Wazni ont annoncé leurs décisions lundi, juste après celle de la ministre de la Justice Marie-Claude Najm. La ministre de l'Information Manal Abdel Samad et le ministre de l'Environnement Damianos Kattar avaient claqué la porte dimanche.

Des heurts au centre-ville

Le cabinet de Hassan Diab avait été formé en janvier après la démission de celui de Saad Hariri sous la pression d'un mouvement de contestation populaire inédit. Son équipe devra à présent expédier les affaires courantes, en attendant la nomination d'un nouveau Premier ministre et la formation d'un nouveau cabinet.

Samedi, M. Diab avait indiqué qu'il était prêt à rester dans ses fonctions pendant deux mois, jusqu'à l'organisation d'élections anticipées dans un pays dominé par le mouvement armé du Hezbollah, un allié de l'Iran et du régime de Bachar al-Assad en Syrie.

Lors des manifestations samedi et dimanche, réprimées par les forces de sécurité, les protestataires ont appelé à la « vengeance » et réclamé des comptes à une classe politique totalement discréditée, et qui n'a apporté aucune aide significative à la population après l'explosion.

La communauté internationale, qui depuis des années réclame au pouvoir libanais des réformes et une lutte contre la corruption, a bien montré, lors d'une visioconférence dimanche co-organisée par la France et l'ONU, qu'elle ne lui faisait plus confiance. Elle a annoncé qu'elle allait « directement » distribuer à la population les 252,7 millions d'euros d'aide aux victimes de l'explosion. Elle a également exigé une enquête « transparente » sur les causes de la catastrophe qui a fait près de 300.000 sans-abri.

« Tous veut dire tous », ont clamé ces derniers jours les manifestants, appelant au départ de tous les dirigeants. Des effigies de nombreux d'entre eux, dont Michel Aoun et Hassan Nasrallah, ont été symbpliquement pendues lors des rassemblements.  

« Il y a une seule personne qui contrôle ce pays, c'est Hassan Nasrallah », a affirmé l'un des neuf députés ayant annoncé leur démission, Nadim Gemayel. « Pour élire un président, désigner un Premier ministre (...) il faut le feu vert et l’autorisation de Hassan Nasrallah. »

Alors que les Libanais continuent d'enterrer leurs morts, les secouristes ont désormais perdu tout espoir de retrouver des survivants de l'explosion. Au grand désespoir des familles des disparus qui accusent les autorités d'avoir tardé à organiser les recherches. Moins de 20 personnes sont toujours portées disparues.

« Nous réclamons la poursuite des recherches », a lancé sur les réseaux sociaux Emilie Hasrouty, dont le frère serait enseveli sous les décombres.

Depuis samedi après-midi, des heurts opposent dans le centre-ville les manifestants aux forces de sécurité, qui ont usé de bombes lacrymogènes et balles en caoutchouc.

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Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com