Haftar et l'envoyé de l'ONU discutent des moyens d'accélérer le processus de paix en Libye

Jan Kubis, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye. (Photo, ONU)
Jan Kubis, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye. (Photo, ONU)
Le général Khalifa Haftar, commandant de l'armée nationale libyenne basée à l'est. (Photo, AFP)
Le général Khalifa Haftar, commandant de l'armée nationale libyenne basée à l'est. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 20 février 2021

Haftar et l'envoyé de l'ONU discutent des moyens d'accélérer le processus de paix en Libye

  • Kubis effectue sa première visite en Libye depuis sa nomination par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres en janvier
  • L’envoyé spécial a également rencontré les membres du Conseil présidentiel intérimaire pour discuter des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la feuille de route politique

NEW YORK: Dans le cadre des efforts visant à unir les factions libyennes rivales pendant que le pays se prépare pour les élections nationales du 24 décembre, Jan Kubis, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, a rencontré vendredi à Benghazi, le général Khalifa Haftar, commandant de l'Armée nationale libyenne (ANL) installée à l'Est.

La mission de soutien des Nations Unies en Libye a déclaré que Haftar et Kubis étaient d'accord sur l'importance pour toutes les parties en Libye de travailler ensemble pour que les élections se déroulent comme prévu. Ils ont également discuté des moyens d'accélérer la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu dans le pays et de la réouverture d'une route côtière importante reliant Tripoli avec Benghazi à l’ouest.

Depuis 2015, la Libye est divisée entre deux autorités rivales: le gouvernement d'accord national (GAN) dans l'ouest du pays et la Chambre des représentants soutenue par l'ANL à l'est.

Jeudi, Kubis et son équipe se sont rendus à Tripoli afin de rencontrer deux membres du Conseil présidentiel libyen intérimaire composé de trois personnes: le président désigné Mohamed Almenfi et Abdullah El-Lafi.

Ils ont discuté des moyens par lesquels l’ONU peut soutenir la mise en œuvre de la feuille de route politique du Forum de dialogue politique libyen (FDPL), qui a été approuvée à Tunis en novembre, notamment la tenue d’un vote de confiance officiel à la Chambre des représentants.

Kubis effectue sa première visite en Libye depuis sa nomination comme envoyé spécial par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres en janvier. Auparavant, le diplomate slovaque était l’envoyé de l’organisation au Liban.

Les délégués du FDPL se sont réunis à Genève ce mois-ci pour élire une autorité de transition chargée de guider le pays vers le «but sacré»; la tenue des élections nationales en décembre.

L’élection d'un Conseil présidentiel intérimaire et d'un Premier ministre a été saluée comme une étape importante dans un processus politique qui cherche à réunir le pays divisé et à mettre fin à sa guerre prolongée.

Kubis a en outre rencontré le ministre de la Défense du GAN et d’autres hauts fonctionnaires du ministère de la Défense, au cours desquels ils ont discuté de la situation sécuritaire dans le pays et de la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu.

Lors des entretiens avec le chef de la commission électorale, Kubis a assuré que l'ONU est entièrement prête à fournir tout le soutien technique nécessaire dans le but d’assurer le succès du processus démocratique en Libye.

Il reste à voir quels effets les discussions que Kubis a eues cette semaine auront sur les progrès des efforts qui visent à déployer des observateurs du cessez-le-feu et à inciter les mercenaires   et les autres troupes étrangères à quitter la Libye.

Le porte-parole de l'ONU, Farhan Haq, a confié que même s'il n'y a pas encore de nouvelles sur le départ des combattants étrangers, «c'est quelque chose dont nous discutons avec les parties sur le terrain».

Haq a également ajouté: «M. Kubis poursuivra son travail sur ce point, tout comme il a continué à travailler avec les différentes parties sur le terrain par rapport à la question du déploiement d'observateurs du cessez-le-feu.

«Nous ne sommes pas encore prêts à procéder au déploiement, mais c'est quelque chose qui est discuté par les différentes parties et au sein de la Commission militaire mixte».

Haq a aussi ajouté que le travail se poursuivait avec toutes les parties en Libye pour préparer l'arrivée des observateurs et s'assurer qu'ils soient en mesure de mener à bien leur tâche.

«La Commission militaire mixte s'est réunie la semaine dernière pour examiner les prochaines étapes de la mise en oeuvre de l'accord de cessez-le-feu, en particulier les délais», a déclaré Haq. «Et, comme vous le savez… cette semaine, M. Kubis fait le suivi de cette question avec les différentes parties sur le terrain.

«Nous essayons donc, de concrétiser le cessez-le-feu et d’étoffer l’accord de cessez-le-feu, puis nous pourrons avoir un calendrier pour leur déploiement».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Algérie: Abdelmadjid Tebboune largement réélu président avec un score record

Une photo diffusée par la page Facebook de la présidence algérienne montre le président algérien sortant Abdelmadjid Tebboune quittant un bureau de vote après avoir voté à Alger le 7 septembre 2024.  (Photo by ALGERIAN PRESIDENCY FACEBOOK PAGE / AFP)
Une photo diffusée par la page Facebook de la présidence algérienne montre le président algérien sortant Abdelmadjid Tebboune quittant un bureau de vote après avoir voté à Alger le 7 septembre 2024. (Photo by ALGERIAN PRESIDENCY FACEBOOK PAGE / AFP)
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  • M. Tebboune, 78 ans, a été réélu avec un score très élevé de 94,65% mais une participation inférieure à 50%.
  • Le bilan de M. Tebboune souffre "d'un déficit de démocratie", indique à l'AFP Hasni Abidi, du centre d'études Cermam, y voyant un signe de fragilité lors d'un deuxième mandat.

ALGER : Controversé à son arrivée en 2019, le président Abdelmadjid Tebboune, reconduit pour un second mandat samedi en Algérie, a changé son image d'homme d'appareil pour se poser en figure rassurante, mais il reste critiqué pour un manque de libertés.

M. Tebboune, 78 ans, a été réélu avec un score très élevé de 94,65% mais une participation inférieure à 50%.

En décembre 2019, cet ancien ministre s'était adjugé la présidence avec 58% des suffrages et à peine 40% de participation, dans un scrutin qui se tenait au beau milieu du mouvement prodémocratie Hirak et d'appels au boycott.

D'allure affable, cet homme au visage rond et fine moustache a cherché dès son arrivée à surmonter l'hostilité des protestataires du Hirak, parvenus en avril 2019 à chasser du pouvoir, avec la puissante armée, son prédécesseur, Abdelaziz Bouteflika, après 20 ans de règne.

M. Tebboune a dit s'inscrire dans la lignée d'un "Hirak béni", félicitant les manifestants d'avoir sauvé le pays de l'effondrement qu'aurait constitué un cinquième mandat de Bouteflika (mort en septembre 2021). Il a même gracié des dizaines de détenus d'opinion.

Rapidement néanmoins, les autorités ont éteint le Hirak avec des interdictions de rassemblement liées au Covid-19 et l'incarcération de ses principaux animateurs.

Cinq ans plus tard, le bilan de M. Tebboune souffre "d'un déficit de démocratie", indique à l'AFP Hasni Abidi, du centre d'études Cermam, y voyant un signe de fragilité lors d'un deuxième mandat.

L'ONG Amnesty International a accusé récemment le pouvoir algérien de continuer d'"étouffer l'espace civique en maintenant une répression sévère", avec de "nouvelles arrestations arbitraires" et "une tolérance zéro à l'égard des opinions dissidentes".

Des rapporteurs spéciaux de l'ONU ont appelé M. Tebboune à respecter les libertés d'association et de réunion, après la dissolution d'ONG et la fermeture de médias indépendants.

- "Décennie mafieuse" -

Sans mentionner ce dossier, M. Tebboune a fait campagne sur le redressement de la "troisième économie d'Afrique", après la dernière "décennie mafieuse" de Bouteflika et son entourage.

S'appuyant sur la manne budgétaire que représente la flambée des prix du gaz depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, il a promis des hausses des salaires et retraites, face à des revendications de pouvoir d'achat, et des investissements pour créer des emplois.

Il a cherché à se rapprocher de la population, notamment des jeunes. Fin mars, il se félicitait dans une interview de son nouveau surnom affectueux de "aâmmi Tebboune" ("Tonton Tebboune") circulant sur les réseaux sociaux, assurant entretenir "une relation paternelle avec la jeunesse".

Mais pour M. Abidi, la participation toujours faible reflète une désaffection des jeunes qui représentent plus de la moitié des 45 millions d'Algériens: "leur message est sans appel, c'est un désaveu. Ils ne se retrouvent pas dans l'offre politique disponible".

Pendant son premier quinquennat, M. Tebboune s'est efforcé, selon l'expert, de rehausser le prestige d'une fonction présidentielle déstabilisée par les dernières années Bouteflika, victime d'un AVC en 2013.

"La présidence est passée d'institution fantôme à centre de pouvoir réel et pôle de médiation entre factions", selon M. Abidi.

- "Epine dorsale" -

Mais M. Tebboune, également ministre de la Défense, n'a jamais contesté le rôle de la puissante armée, qu'il qualifie d'"épine dorsale de l'Etat", se déplaçant presque toujours en compagnie de son chef d'état-major Said Chengriha.

Né le 17 novembre 1945 dans la zone rurale de Mécheria (centre-ouest), son père était un dignitaire religieux et militant indépendantiste contraint de déménager sa famille à plus de 200 km au nord à Sidi Bel Abbès.

Dans sa gestion, ce diplômé de l'Ecole nationale d'administration qui a enchaîné les postes de préfet dans les années 1980, s'appuie sur sa grande connaissance de l'appareil d'Etat.

Brièvement ministre des Collectivités locales en 1991, il s'est effacé du champ politique pendant la décennie noire (1992-2002) de guerre civile, avant que Bouteflika ne le sorte de sa "retraite anticipée" en 1999.

Après plusieurs portefeuilles ministériels, il a de nouveau disparu pendant 10 ans, avant son retour au gouvernement en 2012 jusqu'en mai 2017 quand il est nommé Premier ministre.

Un poste d'où il sera limogé trois mois plus tard pour s'être attaqué aux oligarques proches de Bouteflika, dont la majorité ont été emprisonnés pour corruption.

Ce gros fumeur, marié et père de trois garçons et deux filles, a dû renoncer à la cigarette après avoir contracté le Covid en octobre 2020 et une hospitalisation de deux mois en Allemagne.


Présidentielle en Algérie: un candidat dénonce des "violations" durant le scrutin

L'islamiste modéré algérien Abdelaali Hassani salue en arrivant au bureau de vote lors de l'élection présidentielle, à Alger, le 7 septembre 2024. (Photo par AFP)
L'islamiste modéré algérien Abdelaali Hassani salue en arrivant au bureau de vote lors de l'élection présidentielle, à Alger, le 7 septembre 2024. (Photo par AFP)
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  • La direction de campagne du candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelaali Hassani, évoque des "pressions sur certains responsables de bureaux de vote pour gonfler les résultats", notamment le taux de participation.
  • Le président de l'Anie, Mohamed Charfi, a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche, avec trois heures de retard sur son programme, "un taux moyen de participation de 48,03%

ALGER : Le candidat à la présidentielle en Algérie du principal parti islamiste a publié dimanche un communiqué dénonçant "des violations" pendant l'élection pour "gonfler les résultats", au lendemain du scrutin pour lequel le président sortant est le grand favori.

La direction de campagne du candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelaali Hassani, évoque des "pressions sur certains responsables de bureaux de vote pour gonfler les résultats", notamment le taux de participation.

M. Hassani, un ingénieur de 57 ans, chef MSP, principal parti islamiste, était l'un des deux concurrents du président sortant, Abdelmadjid Tebboune.

Le communiqué du MSP a qualifié le "taux moyen de participation" annoncé par l'autorité électorale, Anie, calculé sur la base des relevés de la participation des différentes régions, de "terme bizarre". Le taux de participation correspond habituellement au nombre d'électeurs divisé par le nombre d'inscrits.

Le président de l'Anie, Mohamed Charfi, a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche, avec trois heures de retard sur son programme, "un taux moyen de participation de 48,03% à la fermeture des bureaux à 20H00" (19H00 GMT), sans préciser le nombre d'électeurs par rapport aux plus de 24 millions d'inscrits.

Il s'agit de données "provisoires", un nombre définitif est attendu dimanche ainsi que les résultats.

La participation était le véritable enjeu du scrutin car la reconduction du président sortant pour un deuxième mandat ne fait guère de doutes.

En décembre 2019, M. Tebboune avait été élu avec 58% des suffrages mais une participation de seulement 39,83% (60% d'abstention), le plus faible d'une présidentielle dans le pays.

La direction de campagne du MSP a aussi dénoncé le fait que les procès-verbaux de dépouillement n'aient pas été remis aux représentants des candidats, s'insurgeant de "cas de votes par procuration en groupe".


De fortes inondations inhabituelles dans le sud du Maroc et de l'Algérie

Les inondations ont été provoquées par les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le nord-ouest du pays (Photo, AFP).
Les inondations ont été provoquées par les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le nord-ouest du pays (Photo, AFP).
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  • Ces dernières 24 heures, la région de Ouarzazate a reçu 47 millimètres d'eau en trois heures et jusqu'à 170 mm à Taconite, près de Zagora, non loin de la frontière algérienne, selon les services méteo marocains.
  • La protection civile a indiqué avoir procédé à plusieurs sauvetages de familles piégées par des rivières en crue, à Illizi et Béchar notamment.

OUARZAZATE : Des pluies torrentielles et inondations ont touché depuis vendredi des zones normalement arides du Maroc et de l'Algérie, où elles ont fait au moins un mort et un disparu, après la remontée "exceptionnelle" d'une masse d'air tropical, ont indiqué dimanche des sources officielles et un correspondant de l'AFP.

Ces dernières 24 heures, la région de Ouarzazate a reçu 47 millimètres d'eau en trois heures et jusqu'à 170 mm à Taconite, près de Zagora, non loin de la frontière algérienne, selon les services méteo marocains.

Ces fortes pluies se sont abattues sur des régions du Maroc frappées par la sécheresse depuis au moins six ans. En Algérie, elles ont touché des zones désertiques comme le Sahara, d'après des images sur les réseaux sociaux.

Selon la protection civile algérienne, une jeune fille a été emportée par les eaux dans la zone d'Illizi, dans l'extrême sud, et une autre personne, qui se trouvait dans un véhicule, est recherchée à Tamanrasset, toujours dans l'extrême-sud, est recherché.

La protection civile a indiqué avoir procédé à plusieurs sauvetages de familles piégées par des rivières en crue, à Illizi et Béchar notamment.

Depuis vendredi, le sud et le sud-est du Maroc ainsi que certaines zones de l'Atlas sont touchées "par une masse d'air tropical extrêmement instable, en raison de la position exceptionnelle du Front intertropical (FIT) sur le sud du pays", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la Direction générale de la météorologie au Maroc, Lhoussaine Youabd.

"Des masses d'air tropicales humides se sont déplacées vers le nord, rencontrant des masses d'air froid, ce qui a entraîné la formation de nuages instables et violents", a-t-il souligné.

Ces conditions inhabituelles pour ces régions ont provoqué "de fortes averses orageuses et des précipitations importantes, entraînant des crues de rivières" et des inondations, selon le responsable.

A Ouarzazate, des rues ont été inondées. "Nous n'avons pas connu de telles pluies depuis une dizaine d'années", a dit à l'AFP un habitant, Omar Gana.

Le Maroc connaît un grave stress hydrique après six années consécutives de sécheresse, qui avaient réduit le niveau des barrages à moins de 28% fin août.

Les pluies ont été accompagnées de vents violents, atteignant 100 kilomètres/heure à Ouarzazate ou 76 km/h à Marrakech, où ils ont causé "un phénomène optique, donnant au ciel une teinte orange".