Les enlèvements en Turquie suscitent des craintes sécuritaires

Des étudiants manifestent devant l’université Bogazici à Istanbul le 4 janvier 2021 (AFP)
Des étudiants manifestent devant l’université Bogazici à Istanbul le 4 janvier 2021 (AFP)
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Publié le Mercredi 24 février 2021

Les enlèvements en Turquie suscitent des craintes sécuritaires

  • Les étudiants ont reçu des menaces de mort de leurs ravisseurs, puis abandonnés dans un parc isolé
  • Ces enlèvements sont des avertissements à ceux qui se joignent aux manifestations étudiantes à travers le pays

ANKARA: L’enlèvement de trois étudiants en université dans une rue animée d’Ankara suscite de nouvelles inquiétudes pour la sécurité des citoyens turcs à la suite d’une augmentation récente de cas similaires.

Les étudiants, tous connus pour leur tendance à gauche, ont reçu des menaces de mort de leurs ravisseurs, puis ont été abandonnés dans un parc isolé de la ville le 18 février.

Ces enlèvements sont des avertissements à ceux qui se joignent aux manifestations étudiantes à travers le pays pour s’opposer à la nomination d’une personnalité politique en tant que recteur de la prestigieuse université turque de Bogazici.

Plusieurs personnes ont été enlevées récemment par des individus qui se présentent comme des «fonctionnaires» et effectuent des vérifications de casier judiciaire.

Certaines des victimes, après avoir été maltraitées et torturées, auraient été invitées à espionner pour le compte des services de renseignement, puis auraient été prévenues qu’elles seraient automatiquement arrêtées si elles continuaient à assister aux manifestations.

L’expression «Où que vous alliez, nous vous suivrons» figure parmi les avertissements les plus fréquemment entendus.

L’année dernière, Human Rights Watch, ONG basée à New York, a attiré l’attention sur les enlèvements avec un rapport qui reprend les témoignages de seize personnes enlevées par des agents des renseignements.

«L’enlèvement est un crime grave au regard du droit international et strictement interdit. Il fait l’objet d’enquêtes sur les allégations de disparition forcée et de poursuites des responsables», indique le rapport.

Le Centre des droits de l’homme de l’Association du barreau d’Ankara a également publié un rapport l’année dernière sur la disparition forcée de sept personnes et déposé une plainte pénale auprès du procureur.

Human Rights Association (IHD) suit le problème des enlèvements depuis des années et publie de fréquents rapports depuis 2018.

«Les cas d’enlèvements sont en hausse, en particulier depuis la tentative de coup d’État ratée en 2016. Nous avons tenu plusieurs réunions avec le ministère de l’Intérieur et les commissions parlementaires au sujet de nos conclusions, et nous nous attendons à ce qu’une enquête efficace soit ouverte», explique à Arab News Ozturk Turkdogan, président de l’IHD.

Certains fonctionnaires qui ont été démis de leurs fonctions juste après l’échec de la tentative de coup d’État ont également été kidnappés ces dernières années, et leurs familles sont toujours sans nouvelles.

Selon Ozturk Turkdogan, les disparitions forcées – une pratique courante dans les années 1990 des agents du renseignement contre des civils kurdes et des gauchistes en Turquie – sont très probablement orchestrées par une structure illégale au sein de l’appareil d’État afin de réprimer les voix dissidentes.

«Cela montre que l’État a perdu le contrôle de cette structure. Plusieurs victimes préfèrent garder le silence sur leur expérience pendant la période d’enlèvement, et aucun procès ne s’est encore tenu pour elles qui ont déposé plainte», poursuit-il.

La Cour européenne des droits de l’homme a déclaré que l’État turc était responsable de plusieurs enlèvements dans le passé.

Ozgur Ozel, vice-président du Parti républicain du peuple (CHP), principal parti d’opposition, a récemment exhorté le parlement turc à ouvrir une commission d’enquête sur les disparitions forcées dans le pays.

«Les allégations de torture, de menaces de viol et d’agressions devraient faire l’objet d’une enquête très sérieuse. Si ceux qui les commettent sont des fonctionnaires, ils doivent être identifiés et tenus pour responsables de ces crimes. Cependant, aucun progrès n’a été réalisé jusqu’à présent», explique-t-il à Arab News.

Ozgur Ozel rencontrera les étudiants universitaires qui ont été récemment enlevés à Ankara. «Il est indispensable de mettre ces affaires en lumière pour éviter qu’elles ne se reproduisent», ajoute-t-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.