Sahara occidental: le Polisario rend l'ONU responsable de l'impasse

Haut responsable du Polisario, Khatri Addouh (Photo, AFP)
Haut responsable du Polisario, Khatri Addouh (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 27 février 2021

Sahara occidental: le Polisario rend l'ONU responsable de l'impasse

  • Les indépendantistes du Front Polisario ont accusé samedi les Nations unies d'être responsables du « blocage politique » et de faire le jeu du Maroc au Sahara occidental
  • «Le Maroc n'aurait pas pu faire ce qu'il a fait sans le soutien de la communauté internationale, le soutien de l'ONU»,

TINDOUF: Ayant repris les armes mi-novembre, les indépendantistes du Front Polisario ont accusé samedi les Nations unies d'être responsables du « blocage politique » et de faire le jeu du Maroc au Sahara occidental, un territoire disputé depuis 30 ans. 

« Le Maroc n'aurait pas pu faire ce qu'il a fait sans le soutien de la communauté internationale, le soutien de l'ONU, du Conseil de sécurité ainsi que du secrétaire général de l'ONU », a affirmé un haut responsable du Polisario, Khatri Addouh, dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf en Algérie, à l'occasion du 45e anniversaire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).  

Après presque 30 ans de cessez-le-feu, les tensions ont ressurgi en novembre 2020 quand le Maroc a déployé ses troupes dans la zone tampon de Guerguerat, dans l'extrême sud du territoire, après qu'un groupe de militants sahraouis a bloqué la seule route vers la Mauritanie voisine. 

Depuis, frustré par l'impasse du processus onusien, le Polisario a repris les hostilités et se dit « en état de guerre de légitime défense ». 

Il reste très difficile de savoir de source indépendante ce qui se passe sur le terrain, difficile d'accès. 

Les négociations de paix quadripartites (Maroc, Polisario, Algérie et Mauritanie) menées sous l'égide de l'ONU sont au point mort depuis mars 2019. 

« Laxisme »  

« Le Front Polisario a tenté durant 29 ans d'éviter la guerre en faisant des concessions, mais il s'est confronté à une absence totale de coopération tant de la part de la partie marocaine que de l'ONU », a critiqué M. Addouh, cité par l'agence officielle sahraouie SPS. 

Le responsable du Polisario a attribué à l'ONU la responsabilité du « blocage politique » de la question sahraouie en raison de son « laxisme » face au Maroc. 

Lors d'une rencontre jeudi avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune, le secrétaire général du Polisario, Brahim Ghali, avait déploré « le silence de la communauté internationale ». Il a exhorté les organisations internationales de défense des droits humains à se rendre dans l'ancienne colonie espagnole « pour protéger les citoyens sahraouis sans défense ».  

« Le peuple sahraoui poursuivra sa lutte pour imposer la justice et libérer le territoire sahraoui de la présence marocaine », a promis samedi Brahim Ghali, qui est aussi président de la RASD, autoproclamée le 27 février 1976, dans un discours prononcé au camp de réfugiés d'Aousserd. 

Comme à chaque anniversaire, le Polisario a présenté ses forces armées lors d'une parade militaire en présence des dirigeants sahraouis. 

Des colonnes de soldats, portant des masques sanitaires, ont présenté les armes, tandis qu'une femme entièrement enveloppée dans le drapeau sahraoui défilait devant eux.     

Référendum d'autodétermination  

La question du statut du Sahara occidental, considéré comme un « territoire non autonome » par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Polisario au Maroc. 

Le Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame un référendum d'autodétermination prévu par l'ONU, tandis que le Maroc propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Rabat contrôle environ 80% de ce vaste territoire désertique, où de grands chantiers de développement marocains ont été lancés ces dernières années. 

Peu avant son départ de la Maison Blanche, Donald Trump a reconnu la souveraineté marocaine sur l'ensemble du Sahara occidental en contrepartie d'une normalisation des relations de Rabat avec Israël. 

Les Sahraouis placent désormais leurs espoirs dans la nouvelle administration Biden pour qu'elle revienne sur cette décision qui « viole toutes les décisions et résolutions de toutes les instances internationales ». 

« En réalité, Trump ne fait que rajouter des problèmes à l'administration qui lui succède, c'est-à-dire celle de Biden », a estimé Khatri Addouh, en marge des festivités à Tindouf. 

Depuis, l'ONU, qui compte sur place une mission aux prérogatives limitées, la Minurso (Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental), a indiqué que sa position était « inchangée », comme plusieurs pays impliqués dans le dossier. 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.