La résistance iranienne appelle à des sanctions plus sévères contre le régime

 Le CNRI dénonce « le déni et la duplicité qui font partie intégrante de la nature du régime iranien » (Photo, AFP).
Le CNRI dénonce « le déni et la duplicité qui font partie intégrante de la nature du régime iranien » (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 03 mars 2021

La résistance iranienne appelle à des sanctions plus sévères contre le régime

  • Le Conseil national de la résistance iranienne appelle l’Europe et les États-Unis « à ne pas céder au chantage et aux attitudes de Téhéran»
  • Les responsables du CNRI ont révélé de nouvelles informations sur la manière dont le régime construit discrètement une arme nucléaire

CHICAGO: Les leaders du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) ont appelé la communauté internationale lors d’une conférence de presse mardi à renforcer les sanctions contre l’Iran et à ne pas céder au «chantage et aux attitudes de Téhéran».

Les responsables du CNRI ont révélé de nouvelles informations sur la manière dont les mollahs iraniens construisent discrètement une arme nucléaire, tout en cherchant à lever les sanctions sur ses programmes.

Le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), publié le 23 février, indique la présence de particules d'uranium de nature anthropogène dans deux sites en Iran. Le régime avait bloqué l'accès à ces sites aux inspecteurs de l'AIEA pendant des mois.

«La révélation d’aujourd’hui montre que la tromperie, le déni et la duplicité font partie intégrante de la nature du régime iranien. Ni l’Europe ni les États-Unis ne doivent céder au chantage et aux attitudes de Téhéran», déclare Ali Safavi du CNRI à Arab News après la conférence de presse. «Ces pays devraient le tenir responsable des violations systématiques et flagrantes de ses propres engagements, même dans le cadre de l'accord nucléaire iranien, gravement vicié. Les sanctions ne devraient pas être levées à moins que le régime ne rende compte de ses tromperies nucléaire, et qu’il ne mette fin à ses actions malveillantes au Moyen-Orient et à son oppression du peuple iranien».

L'émissaire américain et ancien sous-secrétaire d'État chargé du contrôle des armements et de la sécurité internationale, Robert Joseph, et l’écossais Struan Stevenson, ancien membre éminent du Parlement européen, se sont aussi joints au CNRI à la conférence de presse.

«La découverte de particules d'uranium sur deux sites suspects démontre très clairement que le régime n’a pas cessé et ne cessera jamais de violer l'accord», a affirmé Joseph, soulignant que le régime iranien n’est pas digne de confiance.

«Ce régime viole ouvertement les clauses de l'accord aujourd'hui afin de forcer l'administration américaine à revenir dans l'accord. La leçon ici est de ne pas être soumis au chantage du régime, car si vous vous laissez faire chanter, vous n'aurez que plus de chantage à l'avenir, et un autre accord forcement vicié».

Joseph a en outre avoué que le retour à l’accord n’atteindrait pas l’objectif de l’administration du président Joe Biden de jeter les bases d’un accord plus large et plus global avec Téhéran.

De son côté, Stevenson a critiqué l’incapacité de l’UE à résoudre les problèmes et a exhorté Biden à mettre un terme aux efforts de renégociation avec le régime iranien.

«Josep Borrell, le plus haut diplomate de l’UE, n’a même pas prononcé un seul mot de critique au sujet d’un diplomate iranien emprisonné le mois dernier pour avoir tenté de tuer des centaines de personnes en Europe avec une bombe », a déclaré Stevenson.

«J’espère sincèrement que l’administration Biden ne suivra pas l’exemple d’apaisement impudique de Borrell. Ce serait vraiment une défaite humiliante pour l'Amérique et un coup d'État de propagande pour le régime spéculatif. Les États-Unis, l'UE et l'ONU doivent tenir le régime iranien responsable de ses actes d'agression. Toute concession à la dictature théocratique sera sans aucun doute considérée comme un acte de faiblesse par l'Occident».

Le CNRI a surveillé le programme secret de développement des armes nucléaires de l’Iran et a affirmé que des nouvelles informations publiées mardi avaient été fournies par des sources de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran à l’intérieur du pays.

Ces informations comprennent des détails sur le rôle et la fonction du site dans le programme d’armes nucléaires de Téhéran et les experts impliqués à l’époque ainsi que leurs activités actuelles.

Le régime iranien n’a pas encore répondu aux questions de l’AIEA concernant la présence éventuelle de matières nucléaires à ces endroits, ont dévoilé des responsables du CNRI.

Dans sa déclaration liminaire au Conseil des gouverneurs de l'AIEA hier, le directeur de l'AIEA, Rafael Grossi, a exprimé les profondes inquiétudes de l'agence concernant la découverte de matières nucléaires dans des endroits non déclarés en Iran.

«Le fait est que le régime des mollahs cherche sans relâche à acquérir une arme nucléaire comme moyen stratégique de garantir sa survie, c’est pour cette raison, il n’a jamais abandonné sa quête pour l’arme nucléaire. Cette ambition s'est poursuivie sans cesse au cours des trois dernières décennies », a souligné Safavi.

Un site, situé au nord de la ville d'Abadeh, dans la province du Fars, a été construit par des entreprises dominées par le Corps des gardiens de la révolution islamique au milieu des années 1990 sous la supervision du ministre de la Défense de l'époque.

Le site fait partie d'un projet géré par la principale agence en charge de la recherche et du développement des armes nucléaires, l'Organisation de l'innovation et de la recherche défensive, connue sous son acronyme persan SPND.

Ce site a été construit pour un projet baptisé Marivan pour l’utilisation de l’une des subdivisions du SPND, appelée Centre de recherche et d’expansion des technologies sur les explosions et l’impact.

Le centre est complètement investi dans la recherche et la construction de détonateurs nucléaires à haute explosion.

Saeed Borji, l'un des meilleurs spécialistes en explosifs à fort impact du régime qui a travaillé pendant des années directement sous la supervision du général de brigade Mohsen Fakhrizadeh, figure clé du projet d’armes nucléaires de Téhéran, a été impliqué dans le projet Marivan.

Borji occupe actuellement un autre rôle avec des experts les plus chevronnés. On prétend même qu’il mène toujours des recherches sur les explosifs et les champs d’impact du programme d’armes nucléaires sous couverture.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.