Elections israéliennes: le schisme dans la Liste commune risque de fragiliser les votes arabes

Un agent frontalier passe devant des publicités électorales de la Liste commune et la Liste arabe unie avant les élections législatives, dans la ville bédouine de Rahat, près de la ville de Beer-Sheva, dans le sud d'Israël, le 7 mars 2021. (Photo, AFP)
Un agent frontalier passe devant des publicités électorales de la Liste commune et la Liste arabe unie avant les élections législatives, dans la ville bédouine de Rahat, près de la ville de Beer-Sheva, dans le sud d'Israël, le 7 mars 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 09 mars 2021

Elections israéliennes: le schisme dans la Liste commune risque de fragiliser les votes arabes

  • À deux semaines des législatives en Israël, la désunion du bloc qui représente la majorité des 1,5 million de citoyens palestiniens du pays, risque de fragiliser son poids politique
  • Le secrétaire général de l’UAL confirme à Arab News que le parti a été effectivement «expulsé» de la Liste commune en raison de son désir de s’affirmer politiquement dans une position plus indépendante

ATLANTA: À deux semaines seulement des élections législatives en Israël, un schisme dans les rangs de la Liste commune, le bloc qui représente la majorité des 1,5 million de citoyens palestiniens du pays, risque de fragiliser son poids politique.

La Liste arabe unie (UAL), connue sous le nom de «branche sud» du Mouvement islamique en Israël, s'est retirée de l'alliance quadripartite en février en raison de différends au sujet de questions politiques et sociales. Les autres membres comptent le Front démocratique pour la paix et l’égalité, le Mouvement arabe pour le renouveau, ainsi que l’Alliance nationale démocratique (Balad).

Lors des dernières élections en mars 2020, la Liste a remporté 15 sièges à la Knesset, un record pour un bloc politique arabe. Les analystes prévoient qu'il perdra cinq ou six de ces sièges au prochain parlement à cause du conflit.

Les chefs de l’UAL ont déclaré que le conflit avec la Liste découle de sa décision d’offrir à Benny Gantz, le chef de la coalition Kakhol lavan, un soutien politique arabe à ses efforts pour former un gouvernement après les élections de l’année dernière.

Au lieu de former son propre cabinet avec le soutien de la Liste commune tel que convenu, Gantz a préféré former un gouvernement conjoint avec le premier ministre de droite, Benjamin Netanyahu. La communauté palestinienne a perçu cet acte comme à la fois un reproche et une trahison aux parties arabes qui avaient soutenu sa candidature au poste de premier ministre.

Cependant, Jamal Zahalka, ancien député et chef de Balad, déclare que la cause de la rupture est le refus du chef de l'UAL, Mansour Abbas, de se conformer à une décision conjointe de la Liste commune. L’objectif était de voter pour dissoudre la Knesset, ce qui a ouvert la voie au scrutin de ce mois.

«Abbas a évoqué la possibilité de faire basculer son vote dans l'une ou l'autre direction des partis politiques israéliens, et ce en échange d'avantages économiques aux communautés palestiniennes», confie Zahalka à Arab News. «Les partis politiques palestiniens sont marginalisé, ils ne devraient pas s'engager dans des négociations politiques qui pourraient les affaiblir à long terme», ajoute-t-il.

Ibrahim Hijazi, le secrétaire général de l’UAL, confirme à Arab News que le parti a été effectivement «expulsé» de la Liste commune en raison de son désir de s’affirmer politiquement dans une position plus indépendante.

D’après lui, il n'existe pas de différences réelles entre la droite ou la gauche politique israélienne dans les dossiers tel que le traitement raciste des citoyens palestiniens d'Israël, la fin de l'occupation israélienne des territoires palestiniens, ou la construction de colonies israéliennes illégales.

«L’éventail du gouvernement israélien est intrinsèquement raciste et anti-arabe d’un bout à l’autre», dit-il. Les Arabes palestiniens ne devraient pas par conséquent s'aligner avec la gauche israélienne comme l'a fait la Liste commune, ajoute-t-il, c’était un point de discorde majeur.

Les votes de la Liste commune en faveur des lois qui soutiennent la communauté LGBTQ en Israël est une autre source de discorde, dit Hijazi, car que elles ne sont pas conformes aux valeurs sociales des communautés arabes en Israël.

Il ajoute que son parti a forgé des alliances avec un certain nombre de dirigeants communautaires à travers le pays. Il croit remporter entre quatre et six sièges aux élections de ce mois-ci.

L'historien palestinien Mahmoud Yazbak, professeur d'histoire palestinienne à l'Université de Haïfa, confirme les propos de Hijazi. Depuis 1948, les gouvernements israéliens successifs déroulent des politiques racistes conçues pour marginaliser les Palestiniens et asphyxier leur vote.

«Les partis arabes palestiniens en Israël se retrouvent donc à la périphérie du système politique israélien, et n’ont aucun pouvoir réel», dit-il. Le succès électoral historique de la Liste commune en mars de l'année dernière lui a donné une occasion de faire pencher la balance du pouvoir vers le parti qui tente de former le gouvernement, explique-t-il.

Pour capitaliser sur cette nouvelle influence politique, «l’objectif principal de la Liste commune était d’écarter Netanyahu du pouvoir parce qu’il est le plus raciste et le plus anti-arabe parmi les premiers ministres israéliens», déclare Yazbak.

Les gouvernements israéliens négligent sciemment la communauté palestinienne sur le plan social, politique et économique, précise-t-il. La montée en puissance du crime organisé et le taux élevé de meurtres dans les communautés palestiniennes sont le résultat convoité des politiques israéliennes qui tentent de démanteler la cohésion politique et sociale des Palestiniens.

«Les gouvernements israéliens successifs au cours des 20 dernières années ont encouragé implicitement les gangs de rue, les trafiquants de drogue et les activités criminelles de type mafieux dans les zones palestiniennes», a-t-il déclaré.

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.