Colère populaire au Liban: moins de manifestants mais des routes bloquées

Des manifestants érigent un mur de briques pour bloquer l'autoroute à l'entrée sud de la ville portuaire de Tripoli, dans le nord du Liban, le 8 mars 2021 (Photo, AFP)
Des manifestants érigent un mur de briques pour bloquer l'autoroute à l'entrée sud de la ville portuaire de Tripoli, dans le nord du Liban, le 8 mars 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 09 mars 2021

Colère populaire au Liban: moins de manifestants mais des routes bloquées

  • Les mises en garde se sont multipliées concernant l'impact des blocages de routes sur le mouvement des ambulances et le transport de matériel médical
  • «Les gens sont pris à la gorge par leurs problèmes de survie quotidiens» dit le politologue Karim Bitar

BEYROUTH: Une poignée de manifestants ont bloqué mardi des routes à travers le Liban avec des pneus et des bennes à ordure en feu, au lendemain d'une forte mobilisation dénonçant des conditions de vie difficiles dans un pays qui s'enfonce dans une profonde crise socio-économique.  

Depuis une semaine, le Liban connaît des troubles quasi-quotidiens, qui ont culminé lundi avec une forte mobilisation et le blocage des principales entrées de Beyrouth durant toute la journée. Toutefois il n'y a pas eu de confrontation majeure entre forces de l'ordre et protestataires.  

Après un soulèvement populaire inédit contre la classe dirigeante accusée de tous les maux fin 2019, la mobilisation s'était essoufflée sous les coups de la pandémie et surtout des préoccupations du quotidien, avec le chômage et l'inflation qui ont explosé et une dégringolade historique de la livre libanaise.  

Mardi matin, après une brève fermeture, l'armée a rouvert l'autoroute de Jal el-Dib et un autre axe vital au nord de Beyrouth, selon l'Agence nationale d'information ANI. Ailleurs dans le pays, dautres axes ont été bloqués notamment à Tripoli (nord) ou dans la région de la Bekaa (est).  

Des blocages sur des routes du nord du pays, notamment dans la région de Byblos, ont provoqué des embouteillages matinaux, a constaté un photographe.  

Les mises en garde se sont multipliées concernant l'impact des blocages de routes sur le mouvement des ambulances et le transport de matériel médical, dans un pays qui bataille contre le coronavirus après avoir enregistré des pics inédits de contamination.  

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Des manifestants brûlent des pneus pour bloquer une route dans la ville de Sidon (Saïda), au sud du Liban, le 8 mars 2021 (Photo, AFP)

Impact sur les hôpitaux  

Firass Abiad, directeur de l'hôpital public Rafic Hariri a averti que son établissement « et d'autres hôpitaux remplis de malades de la Covid » étaient confrontés à « une baisse inquiétante des réserves en oxygène».  

« Les fournisseurs n'ont pas été en mesure d'apporter le gaz dont on a tant besoin, à cause des routes bloquées », a-t-il ajouté. « Sans oxygène, des vies seront perdues».  

Néanmois, la mobilisation actuelle reste loin du mouvement de contestation de 2019 qui a vu des dizaines de milliers de Libanais, et parfois des centaines de milliers, investir les rues pendant plusieurs semaines.  

Interrogé sur la faible mobilisation, le politologue Karim Bitar cite, entres autres facteurs, une certaine « lassitude révolutionnaire », « l'absence de vision claire et de leadership».  

« Les gens sont pris à la gorge par leurs problèmes de survie quotidiens. Les problèmes de changements politiques sont devenus secondaires par rapport à la survie socio-économique», dit-il.  

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Une manifestante près d'un barrage routier dans la région de Jal el-Dib, à l'est de la capitale libanaise Beyrouth, le 8 mars 2021 (Photo, AFP)

La nouvelle poussée de fièvre intervient au moment où la livre libanaise a connu une nouvelle dégringolade, le billet vert frôlant les 11 000 livres -contre un taux officiel maintenu à 1 507 livres pour un dollar.  

Malgré l'urgence, les dirigeants politiques, accusés d'incompétence et de corruption, semblent imperturbables après avoir survécu à la contestation fin 2019.  

Depuis sept mois, la formation d'un nouveau gouvernement piétine, les partis restants absorbés par des marchandages interminables sur la répartition des portefeuilles.  

Son rôle sera pourtant crucial pour le pays en faillite, car il devra enclencher des réformes réclamées par la communauté internationale pour débloquer toute aide financière dont le Liban a cruellement besoin. 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.