Thoraya Obaid: une référence avant-gardiste pour les jeunes Saoudiennes

Thoraya Obaid a été nommée à des postes clés des Nations unies qui lui ont ouvert les yeux sur «un monde qui réclame justice et émancipation» pour les femmes. (Fourni)
Thoraya Obaid a été nommée à des postes clés des Nations unies qui lui ont ouvert les yeux sur «un monde qui réclame justice et émancipation» pour les femmes. (Fourni)
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Publié le Mercredi 10 mars 2021

Thoraya Obaid: une référence avant-gardiste pour les jeunes Saoudiennes

  • Thoraya Obaid a affirmé au cours d’une réunion aux Nations unies que «lorsque les hommes soutiennent les femmes, le ciel est la seule limite» et que, «main dans la main, ils peuvent déplacer des montagnes»
  • Son père a veillé à ce qu'elle suive des études, dix ans avant que cela ne devienne la règle pour les filles du pays.

NEW YORK: Lorsque Thoraya Obaid a fêté son 76e anniversaire il y a quelques jours, elle a réalisé qu'elle n’avait que treize ans de moins que son pays.

«Le 23 septembre 1932, un décret du roi Abdel Aziz a annoncé la création de l'État-nation actuel qu'est le royaume d'Arabie saoudite», a-t-elle déclaré mardi lors d'une réunion au siège des Nations unies à New York. «Ainsi, mon histoire est aussi celle de mon pays.»

La réunion virtuelle a été convoquée par le représentant permanent du Royaume aux Nations unies, Abdallah al-Mouallimi, pour célébrer la Journée internationale de la femme et pour fêter les réformes engagées en Arabie saoudite qui visent à autonomiser les femmes et à garantir qu'elles aient leur mot à dire sur l'avenir de leur nation.

«Il m'arrive de dire, pour plaisanter, que je suis “le dinosaure dans la pièce” parce que je fais partie de la génération qui a vécu avant la découverte du pétrole et qui a connu un contexte bien différent. Cette époque a été témoin de l’intégration des femmes dans la vie publique, progressivement mais sûrement», a souligné Mme Obaid.

Cette femme a pourtant ouvert elle-même certaines portes de la vie publique. Elle est ainsi devenue, en 2001, la première Saoudienne à la tête d'une agence onusienne lorsqu'elle a été nommée sous-secrétaire générale des Nations unies et responsable du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap). Auparavant, elle occupait le poste de directrice de division pour les États arabes et l'Europe au sein de la même agence.

Thoraya Obaid, pionnière dans la défense des droits des femmes, a mis en place en 1975 le premier programme de développement des femmes en Asie occidentale et elle a contribué à la création de partenariats entre les Nations unies et les organisations non gouvernementales (ONG) de la région pour résoudre les problèmes relatifs aux femmes.

Pendant les trente-cinq années qui ont suivi, elle a occupé des postes stratégiques à la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (Cesao), où elle a dirigé le bureau des affaires sociales chargé de la promotion des droits de la femme, et à la Ligue arabe où elle a contribué à l'élaboration de stratégies pour le développement social. Par ailleurs, elle a été présidente de l'équipe spéciale des Nations unies sur l'égalité des sexes à Amman et membre de la mission de cette équipe spéciale en Afghanistan.

Mme Obaid a en outre fait partie des 30 femmes saoudiennes qui ont été désignées comme membres du Conseil de la Choura du Royaume en 2013; un Conseil jusqu'alors entièrement masculin.

Lors de l'événement organisé par les Nations unies, Mme Obaid a déclaré en visioconférence que lorsqu’elle a rejoint le Cesao en 1975, les Nations unies célébraient pour la première fois la Journée internationale de la femme. Elle a ainsi eu le privilège d’«aider les femmes confrontées à différents contextes de marginalisation, de violence, de guerres, de conflits et d'exclusion. Cela m'a ouvert les yeux sur un monde qui réclamait justice et autonomisation.»

Établissant des parallèles entre son parcours et celui de son pays, elle a qualifié son évolution personnelle, ainsi que celle des femmes saoudiennes dans leur ensemble, de «déterminée, sélective et, en effet, progressive» dans la mesure où cette évolution a eu le courage de contester le statu quo qui prévalait à l'époque.

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Abdallah al-Mouallimi, représentant permanent de l'Arabie saoudite auprès des Nations unies, suit le discours prononcé par Thoraya Obaid en visioconférence. (Fourni)

«L'éducation des filles a été officiellement institutionnalisée en 1961», précise-t-elle. «Mais si on ferme les yeux afin d’imaginer des petites filles allant à l'école, il y a soixante ans, puis avançant à grands pas pour en arriver là où elles se trouvent aujourd'hui, on peut affirmer que cette évolution a été particulièrement rapide, avec ses hauts et ses bas, ses difficultés, ses défis et ses succès– naturellement, tout changement brusque entraîne des conséquences.»

L'éducation de Mme Obaid a commencé bien avant. Elle a évoqué le rôle considérable que son père a joué à cet égard. En septembre 1951, dix-neuf ans après la création de son pays, il rêvait de contribuer à sa croissance. Défiant le statu quo, il décide d'envoyer sa fille dans un pensionnat en Égypte. Elle n'avait pas encore 7 ans. Lorsqu’elle a eu 17 ans, il a soutenu son rêve d'étudier aux États-Unis «en dépit des contraintes sociales qu'il a rencontrées».

«Lorsque nos pères, épaulés par nos mères, ont compris que l'éducation était un facteur déterminant pour l'autonomisation de leurs filles, ils ne se référaient pas à la Déclaration universelle des droits de l'homme à l'époque», affirme Mme Obaid. «Ils se référaient plutôt au premier mot que le prophète Mahomet, que la paix soit sur lui, a reçu. Le tout premier mot du Coran: “Lisez, au nom de Dieu”.»

«C’est cet ordre divin qui a permis à nos pères et à nos dirigeants d'avoir le courage de remettre en question le statu quo et de s'aventurer aux côtés de leurs filles dans un monde nouveau où elles ont droit à l'éducation tout comme leurs frères.»

Outre le soutien de son père et de son mari, elle affirme que la confiance que lui ont accordée trois autres hommes a fait toute la différence dans sa vie et dans son pays.

«C'est le roi Faisal qui m'a accordé la première bourse d'études aux États-Unis pour une Saoudienne, en 1962; le roi Abdallah m'a nommée en 2000 au poste de directrice exécutive du Fnuap; et Kofi Annan (ancien secrétaire général des Nations unies), qui m'a choisie parce qu'il a vu que je pouvais apporter à cette agence une nouvelle perspective sur la culture, la parité hommes-femmes et les droits de l'homme.»

Elle a par ailleurs souligné que «lorsque les hommes soutiennent les femmes, le ciel est la seule limite. En travaillant main dans la main, les hommes et les femmes peuvent déplacer des montagnes pour parvenir à la justice et à l'égalité.»

Bien que progressive et parfois soumise aux défis posés par la société saoudienne, l'évolution du rôle des femmes dans le Royaume a été la plus rapide dans sa dernière phase dirigée par le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane, selon Mme Obaid.

« En permettant à la femme de conduire ou en supprimant les conditions de tutelle, le pays semble se lancer dans une course pour rejoindre à nouveau le reste du monde et oser relever le défi de participer activement au nouveau monde et au puissant du Groupe des 20 (G20)», ajoute-t-elle.

Mme Obaid a mis en avant les efforts du prince héritier afin de réformer le système juridique saoudien. Elle a affirmé qu'une fois appliquée cette réforme «fera une grande différence dans l'autonomisation des femmes et de tous les citoyens, et ce dans un nouveau contexte de justice, d'égalité et de droits bien définis».

Citant le prince héritier, elle a affirmé que la réforme du système juridique «permettra de sauvegarder les droits, de consolider les principes de justice, de transparence, des droits de l'homme, et de parvenir à un développement global. Cette réforme permettra également de renforcer la compétitivité du Royaume au niveau mondial par le biais de références qui respectent à la fois les institutions, les procédures, les objectifs, la transparence et la spécificité».

Pour conclure, Mme Obaid a fait valoir que «l'égalité entre les hommes et les femmes concerne la justice sociale et les droits de l'homme, et il incombe aux gouvernements, en tant que responsables de premier plan, de réagir de manière rapide, déterminée et cohérente.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Soudan: craintes de la poursuite des exactions à El-Facher

Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
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  • Des massacres se poursuivent à El-Facher, dernière grande ville du Darfour tombée aux mains des Forces de soutien rapides (FSR) après 18 mois de siège
  • La situation est décrite comme « apocalyptique » par les diplomaties allemande et britannique, tandis que l’ONU réclame des enquêtes rapides sur les atrocités et que plus de 65 000 civils ont fui la ville, désormais en ruines

Port-Soudan: De nouvelles images satellites et l'ONG Médecins sans frontières (MSF) suggèrent samedi la poursuite des massacres dans la ville soudanaise d'El-Facher, près d'une semaine après sa prise par les paramilitaires.

Alors que les informations sur des violences contre les civils se multiplient, les chefs de la diplomatie allemande et britannique ont alerté sur une situation "absolument apocalyptique" et "véritablement terrifiante" sur le terrain.

Après 18 mois de siège, les Forces de soutien rapides (FSR, paramilitaires) de Mohamed Daglo ont pris dimanche El-Facher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle dans leur guerre contre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane.

Selon le Laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale, qui analyse des vidéos et des images satellites, les dernières images datant de vendredi ne "montrent aucun mouvement à grande échelle" à El-Facher, ce qui suggère que la majorité de sa population est "morte, capturée ou cachée".

Le laboratoire a identifié au moins 31 groupes d'objets correspondant à des corps humains entre lundi et vendredi, dans différents quartiers, sur des sites universitaires et des sites militaires. "Les indices montrant que les massacres se poursuivent sont clairement visibles", conclut-il.

- "Tuées, retenues, pourchassées" -

MSF a lui aussi dit craindre samedi qu'un "grand nombre de personnes" y soient toujours "en grave danger de mort" et que les civils soient empêchés par les FSR et leurs alliés "d'atteindre des zones plus sûres" comme Tawila.

Des milliers de personnes ont déjà fui El-Facher pour cette ville située à environ 70 km à l'ouest, et où les équipes de MSF se sont préparées à faire face à un afflux massif de déplacés et de blessés.

Des survivants ont raconté à l'ONG que les personnes ont été séparées selon leur sexe, âge ou identité ethnique présumée, et que beaucoup sont toujours détenues contre rançon. Un survivant a rapporté des "scènes horribles" où des combattants écrasaient des prisonniers avec leurs véhicules.

"Le nombre de personnes arrivées à Tawila est très faible (...) Où sont toutes les personnes manquantes, qui ont déjà survécu à des mois de famine et de violence à El-Facher?" s'interroge Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence chez MSF. "D'après ce que nous disent les patients, la réponse la plus probable, bien qu'effrayante, est qu'elles sont tuées, retenues et pourchassées lorsqu'elles tentent de fuir", relate-t-il.

Au total, plus de 65.000 civils ont fui El-Facher, où des dizaines de milliers de personnes sont encore piégées, selon l'ONU. Avant l'assaut final des paramilitaires, la ville comptait environ 260.000 habitants.

- "Apocalyptique" -

Depuis dimanche, plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent des hommes en uniforme des FSR procédant à des exécutions sommaires à El-Facher, les paramilitaires affirmant que plusieurs de ces enregistrements ont été "fabriqués" par des sites liés à l'armée.

Les paramilitaires ont affirmé jeudi avoir arrêté plusieurs de leurs combattants soupçonnés d'exactions lors de la prise d'El-Facher, l'ONU réclamant vendredi des enquêtes "rapides et transparentes" après des "témoignages effroyables" d'atrocités dans cette localité.

S'exprimant en marge d'une conférence à Bahreïn, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a décrit samedi la situation à El-Facher comme "absolument apocalyptique", évoquant comme l'ONU la "pire crise humanitaire du monde". "Les FSR se sont publiquement engagés à protéger les civils et devront rendre compte de leurs actions", a-t-il ajouté.

"Les informations qui nous parviennent du Darfour ces derniers jours sont véritablement terrifiantes", a déclaré son homologue britannique Yvette Cooper, évoquant les "atrocités commises, exécutions de masse, famine et le viol comme arme de guerre".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle l'est et le nord du pays, et les FSR, désormais maîtres de l'ensemble du Darfour, une région vaste comme la France métropolitaine.

Les pourparlers en vue d'une trêve, menés depuis plusieurs mois par un groupe réunissant les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, sont dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, selon des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.