Rechute de l'économie britannique, le Brexit percute le commerce extérieur

Des camions entrent dans le port de Douvres, dans le sud-est de l'Angleterre, après le départ de la Grande-Bretagne de l'Union européenne. Les exportations de marchandises britanniques vers l'Union européenne se sont effondrées d'un record de 41% en janvier après que la nation a finalisé son divorce du bloc, selon des données officielles le 12 mars 2021. (Glyn KIRK / AFP)
Des camions entrent dans le port de Douvres, dans le sud-est de l'Angleterre, après le départ de la Grande-Bretagne de l'Union européenne. Les exportations de marchandises britanniques vers l'Union européenne se sont effondrées d'un record de 41% en janvier après que la nation a finalisé son divorce du bloc, selon des données officielles le 12 mars 2021. (Glyn KIRK / AFP)
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Publié le Vendredi 12 mars 2021

Rechute de l'économie britannique, le Brexit percute le commerce extérieur

  • Le PIB britannique a reculé de 2,9% en janvier après une hausse de 1,2% en décembre
  • Les écoles ont rouvert lundi en Angleterre, et les commerces non essentiels devraient suivre le 12 avril

LONDRES : L'activité au Royaume-Uni s'est contractée en janvier, notamment à cause des mesures pour lutter contre un variant très contagieux du coronavirus, tandis que le commerce extérieur a enregistré une chute record avec la sortie du marché unique européen.

Le PIB britannique a reculé de 2,9% en janvier après une hausse de 1,2% en décembre, d'après des chiffres publiés vendredi par l'Office national des statistiques (ONS). 

Il se trouve encore 9% sous son niveau de février 2020, avant le choc de la pandémie.

"L'économie a été frappée de façon importante en janvier quoique un peu moins que certains ne le craignaient, avec les magasins, restaurants, coiffeurs, écoles touchées" par les restrictions à l'activité, commente Jonathan Athow, statisticien de l'ONS.

Il souligne aussi que le secteur manufacturier a enregistré sa première chute de production depuis avril, notamment dans l'automobile.

L'an dernier, le PIB avait subi une contraction record de près de 10% au Royaume-Uni, pays européen le plus endeuillé par la pandémie, et membre du G7 à la plus forte chute de son économie.

Pour Paul Dales, de Capital Economics, janvier devrait être le "point le plus bas pour cette année sachant que la campagne de vaccination et la réouverture de l'économie devraient stimuler un rebond de l'activité".

"D'ici le début de l'année prochaine, nous pensons que (...) le PIB aura retrouvé son niveau d'avant la pandémie", ajoute-t-il.

Les écoles ont rouvert lundi en Angleterre, et les commerces non essentiels devraient suivre le 12 avril, avant une levée totale des restrictions prévues pour l'instant d'ici fin juin par le gouvernement britannique.

Par ailleurs, l'impact du Brexit était notable dans les chiffres du commerce extérieur publiés en parallèle par l'ONS, avec des exportations de biens qui ont plongé de 19,3% en janvier à cause d'une dégringolade de près de 41% des exportations vers l'UE.

De leur côté, les importations de biens se sont écroulées de 21,6% en janvier, à cause d'un plongeon de 29% des achats de biens en provenance de l'UE.

Stocks, confinement et Brexit 

En prix et volumes, c'est "la plus forte chute en un mois depuis que ces chiffres ont commencé à être mesurés en janvier 1997", note l'ONS.

Les chiffres du commerce extérieur publiés vendredi "sont le premiers depuis la fin de la période de transition après la sortie de l'UE", souligne l'ONS, faisant aussi valoir que le confinement avait joué dans les perturbations dans le commerce international.

Les chiffres de janvier souffrent également d'un effet comparatif défavorable, rappelle aussi l'ONS, car en novembre et décembre le commerce extérieur britannique avait à l'inverse bénéficié un afflux d'importations et exportations, les entreprises tentant de faire des stocks en prévision de la sortie effective du marché unique et de potentielles perturbations début 2021.

Le gouvernement de Boris Johnson, artisan du Brexit, a aussitôt temporisé ces chiffres. "Une combinaison unique de facteurs, y compris l'accumulation de stocks l'an dernier, des confinements liés au Covid à travers l'Europe, les entreprises s'adaptant à notre nouvelle relation commerciale, ont entraîné inévitablement un recul des exportatioons vers l'UE en janvier comparé à il y a un an", a souligné un porte-parole de Downing Street.

Ces chiffres "ne reflètent pas toute la relation UE-Royaume-Uni post-Brexit (...) et les volumes de fret entre le Royaume-Uni et l'Union européenne ont retrouvé leur niveau normal début février", ajoute-t-il.

La sortie du marché unique européen est entrée en vigueur au 1er janvier et a eu un fort impact sur le commerce extérieur, entre goulots d'étranglements dans des ports déjà sous pression avec la pandémie et les restrictions aux déplacements qui ont eu lieu en janvier, et des retards de commandes accumulés depuis le début de la pandémie.

A cela se sont ajoutées de multiples tracasseries administratives, des coûts et taxes supplémentaires et parfois inattendus qui ont pesé sur les échanges transfrontaliers.

"Une partie du déclin peut être attribuée au confinement, aux accumulations de stocks et aux problèmes du début" de la sortie de l'UE, mais "il est clair que la transition du Brexit a été loin d'être fluide", constate Danni Hewson, économiste de AJ Bell. 

"Les marchés vont regarder de près si les frictions actuelles se traduisent en changements de long terme", ajoute-t-elle.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com