L'Australien Mathias Cormann va prendre la tête de l'OCDE

L'ancien ministre des Finances australien, Mathias Cormann, assiste à une conférence de presse au Parlement à Canberra, le 22 août 2018 (Photo, AFP/Fichier)
L'ancien ministre des Finances australien, Mathias Cormann, assiste à une conférence de presse au Parlement à Canberra, le 22 août 2018 (Photo, AFP/Fichier)
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Publié le Vendredi 12 mars 2021

L'Australien Mathias Cormann va prendre la tête de l'OCDE

  • L'ancien ministre des Finances australien, 50 ans, a été élu vendredi «à une courte majorité» par les ambassadeurs des 37 Etats membres de l'OCDE
  • Le choix de Mathias Corman s'explique aussi «par le fait que l'OCDE a besoin d'être projetée dans l'espace Pacifique qui est la région la plus dynamique du monde avec les problématiques géopolitiques les plus structurantes»

PARIS: Il n'était pas favori, il inquiète les ONG de défense de l'environnement, mais l'Australien Mathias Cormann va devenir le nouveau secrétaire général de l'OCDE, qui entend peser dans une région Asie-Pacifique dominée par la Chine. 

L'ancien ministre des Finances australien, 50 ans, a été élu vendredi « à une courte majorité » par les ambassadeurs des 37 Etats membres de l'OCDE, s'imposant face à la Suédoise Cécilia Malmström, ancienne commissaire européenne au Commerce, selon des sources proches interrogées. 

« C'est une immense déception (...). C'est peu dire que nous n'avons pas confiance dans sa capacité à conduire l'OCDE pour qu'elle affronte la crise climatique », a réagi l'ONG Greenpeace sur Twitter. 

Le vote doit être validé formellement mardi par le Conseil, l'organe directeur de l'Organisation de coopération et de développement économiques. Le nouveau secrétaire général succédera au Mexicain Angel Gurria, qui a enchaîné trois mandats de 5 ans, et prendra ses fonctions le 1er juin.  

La lutte contre le changement climatique, en particulier au moyen de la fiscalité, sera au coeur de son mandat à la tête de ce « club des riches » - les membres de l'OCDE pèsent 60% du PIB mondial - qui s'est ouvert ces dernières années sur l'Amérique latine mais ne compte encore que quatre pays d'Asie et Océanie: la Corée, le Japon, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. 

Fondée en 1948 pour administrer le plan Marshall pour la reconstruction de l'Europe, financé par les États-Unis, l'OCDE a réussi sous le mandat d'Angel Gurria à faire reculer les paradis fiscaux et le secret bancaire, et conduit actuellement de vastes négociations pour réformer la fiscalité des multinationales.  

Dix candidats étaient sur la ligne de départ il y a six mois, dont deux anciennes commissaires européennes et un proche de l'ancien président Donald Trump, qui a jeté l'éponge après la défaite de ce dernier. 

« Il s'agit de la nomination d'un candidat australien au plus haut poste d'un organisme international depuis des décennies », s'est félicité dans un communiqué le Premier ministre australien Scott Morrison. 

« Au moment où l'économie mondiale se remet de la Covid-19, le rôle de l'OCDE dans la politique économique, fiscale et climatique internationale sera plus décisive que jamais », a-t-il souligné. 

Des « gages » sur l'environnement 

Mathias Cormann partait avec un lourd handicap: un bilan jugé peu flatteur sur l'environnement. Sans attendre l'élection, plusieurs ONG de protection de l'environnement avaient exprimé leur »grande préoccupation » quant à l'éventualité de sa nomination.  

Dans un communiqué vendredi, l'intéressé a réaffirmé sa détermination à « encourager et promouvoir une action ambitieuse et efficace à l'échelle mondiale en matière de changement climatique afin de parvenir à zéro émission nette dans le monde d'ici 2050 ». 

Ce fervent défenseur des bienfaits du libre-échange, né en Belgique, y plaide également pour « finaliser une approche multilatérale de la fiscalité du numérique ». Il défend l'idée de « saisir les opportunités et mieux gérer les risques dans l'économie numérique » et de « promouvoir des politiques basées sur le marché et un ordre international fondé sur des règles ». 

Sur la question climatique, les ONG ont rappelé qu'il avait estimé l'an passé que l'objectif de neutralité carbone était « téméraire et irresponsable » et qu'il avait approuvé, en tant que ministre des Finances, un projet gazier de nature à fortement augmenter les émissions annuelles de gaz à effet de serre de l'Australie.  

Toutefois, soutenu notamment par les Etats-Unis, il a su « donner des gages en matière environnementale », a indiqué une source haut placée dans l'organisation. « De toute façon il n'a pas le choix, car l'OCDE doit se positionner sur le changement climatique. » 

Le choix de Mathias Cormann s'explique aussi « par le fait que l'OCDE a besoin d'être projetée dans l'espace Pacifique qui est la région la plus dynamique du monde avec les problématiques géopolitiques les plus structurantes ». Et où la Chine pèse d'un poids écrasant. 

La politique volontariste de l'Australie face aux mastodontes technologiques américains, au moment où l'OCDE tente d'accoucher d'une réforme de la fiscalité du secteur numérique, aurait aussi pesé en faveur de l'élection de son candidat. 

Lequel a également, de même source, bénéficié d'un manque de consensus, y compris entre Européens, autour de la candidature de Cécilia Malmström. 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com