Le Hezbollah revient sur sa promesse concernant la formation d’un gouvernement technocrate

Des miliciens du Hezbollah brandissant les drapeaux du parti pro-iranien. La crise économique du Liban constitue la plus grande menace pour sa stabilité depuis la guerre civile de 1975-1990. (Photo, AFP)
Des miliciens du Hezbollah brandissant les drapeaux du parti pro-iranien. La crise économique du Liban constitue la plus grande menace pour sa stabilité depuis la guerre civile de 1975-1990. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 20 mars 2021

Le Hezbollah revient sur sa promesse concernant la formation d’un gouvernement technocrate

  • Le Patriarcat maronite dénonce une «trahison» de l’appel à la neutralité du Liban
  • La banque centrale prend de nouvelles mesures pour freiner la dépréciation de la livre

BEYROUTH: Le Hezbollah a renoncé à un accord précédent pour former un gouvernement libanais de technocrates sans affiliations politiques, affirmant que toute direction non soutenue par des forces politiques «disparaîtra dans une semaine ou deux».

Le changement de cap du parti militant a brisé l’espoir qu’une 18e rencontre entre le président Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri, prévue lundi prochain dans l’intention de mettre fin à l’impasse qui persiste depuis plusieurs mois, sur la formation d’un gouvernement.

Les propos du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, prononcés jeudi dans une allocution télévisée, sapent également les efforts français lancés par le président Emmanuel Macron pour former un gouvernement sans forces politiques afin de gagner la confiance de la communauté internationale et d’aider le Liban à se remettre de ses crises économiques et sanitaires paralysantes.

Mustafa Alloush, une figure de proue du Mouvement du Futur de Hariri, a révélé qu’«il y a une chance de s'entendre sur la formation d’un gouvernement lundi, mais Hariri n'a pas l'intention de former à nouveau un gouvernement politique car l’échec est  inévitable, sur la base de nos expériences antérieures».

Aoun est resté ferme dans ses revendications pour un gouvernement de 20 ministres avec le l'octroi d'un tiers de blocage à l'opposition, tandis que Hariri cherche un gouvernement de 18 spécialistes.

Le désaccord entre les deux hommes s'est intensifié mercredi après un échange de déclarations, Aoun appelant Hariri à démissionner s'il est incapable de former un gouvernement.

Hariri a réagi en demandant à Aoun de fixer une date pour des élections présidentielles anticipées.

L’espoir que la réunion de lundi puisse mettre fin à l’impasse politique a porté la livre libanaise à 11 500 livres par rapport au dollar après avoir dépassé dans ces derniers jours les 15 000 livres au marché noir.

Cependant, la livre a de nouveau perdu de sa valeur vendredi après le discours de Nasrallah.

FAIT MARQUANT

Le discours de Nasrallah a suscité une colère généralisée, une source du patriarcat maronite condamnant la «trahison» de la proposition du patriarche Bechara Al-Rahi qui insiste sur la neutralité du Liban.

Dans son discours, le chef du Hezbollah a blâmé le Fonds monétaire international, sur lequel le Liban dépend pour l’aide, et il a également critiqué les appels à la neutralité du Liban, affirmant que ceux-ci faisaient partie des efforts qui visent à inclure le pays dans «l’axe américano-israélien dans la région».

Nasrallah a en outre ciblé la politique du gouverneur de la banque centrale libanaise Riad Salameh, l'avertissant de la nécessité d'améliorer le taux de change du dollar.

Le chef du Hezbollah a aussi appelé Hassan Diab, le Premier ministre par intérim, à tenir son gouvernement éventuellement prêt «en tant que plan B au cas où un gouvernement ne serait pas formé rapidement».

Nasrallah a également condamné les manifestants qui bloquent les routes, signalant que de telles actions étaient «interdites».

Le chef du Hezbollah a consacré une partie de son discours à la défense des membres du parti qui reçoivent leur salaire en dollars.

Il a affirmé: «En premier lieu, nos combattants ne reçoivent pas de salaire. Une grande partie de ceux qui travaillent au sein des institutions reçoivent leur salaire en livres libanaises seulement. Ceux qui sont payés en dollars sont ceux dont les salaires sont trop bas pour subvenir à leurs besoins. Nous leur avons demandé de consacrer une partie de leurs revenus mensuels pour aider leurs proches».

Le discours de Nasrallah a suscité une colère généralisée, une source du patriarcat maronite condamnant la «trahison» de la proposition du patriarche Bechara Al-Rahi, qui insiste sur la neutralité du Liban.

Sami Gemayel, chef du parti Kataëb, a demandé: «Quel genre de gouvernement vont-ils former si tel est le discours prononcé avant même sa formation?»

Gemayel a appelé «les pays à assumer leurs responsabilités vis-à-vis du Liban car le problème n'est pas seulement interne mais également externe».

Il a également pris Nasrallah pour cible, déclarant: «Les citoyens libanais ne veulent pas d'une guerre civile. Vous cherchez peut-être cette guerre, mais vous ne pouvez pas nous menacer d’une guerre».

Pendant ce temps-là, après une réunion vendredi entre le gouverneur de la banque centrale et le conseiller financier du président, Charbel Cordahi, le bureau des médias du président a déclaré: «Salameh a annoncé que la banque centrale va commencer à travailler sur sa plate-forme électronique, afin que toutes les opérations soient enregistrées et deviennent la principale référence pour le taux de change réel du marché».

La décision de la banque centrale inclut «de permettre aux banques de négocier des devises à partir de la semaine prochaine et à enregistrer les transactions à leur prix réel sur la plateforme».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.