Syrie: frappes aériennes turques contre une zone kurde, les premières depuis 17 mois

Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie par le régime de Damas, s'est complexifié au fil des ans, impliquant plusieurs acteurs régionaux et internationaux (Photo, AFP).
Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie par le régime de Damas, s'est complexifié au fil des ans, impliquant plusieurs acteurs régionaux et internationaux (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 21 mars 2021

Syrie: frappes aériennes turques contre une zone kurde, les premières depuis 17 mois

  • «Un avion de combat turc a pris pour cible des positions militaires des Forces démocratiques syriennes dans le village de Saida, près de la localité de Ain Issa»
  • «Les affrontements se poursuivent entre les deux camps depuis 24 heures (...) les forces turques ont du mal à avancer tandis que les FDS ont réussi à détruire un char turc»

BEYROUTH: L'aviation turque a mené samedi soir des frappes aériennes contre une zone tenue par les milices kurdes dans le nord de la Syrie, les premières depuis 17 mois, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

«Un avion de combat turc a pris pour cible des positions militaires des Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les kurdes) dans le village de Saida, près de la localité de Ain Issa», a précisé l'OSDH.

«Il s'agit des premiers raids aériens depuis l'opération "Source de la paix"» lancée en octobre 2019 par Ankara et des groupes syriens alliés contre les FDS dans le nord de la Syrie, a indiqué à le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. 

L'opération, interrompue après deux accords négociés par Ankara avec Washington, puis avec Moscou, avait permis à Ankara de s'emparer d'une bande frontalière de 120 kilomètres de largeur en territoire syrien et d'une trentaine de kilomètres de profondeur.

La ville de Ain Issa et ses environs sont toutefois restés aux mains des forces kurdes. 

Ces raids interviennent alors que les combats font rage aux abords de cette localité stratégique, selon l'OSDH.

«Les affrontements se poursuivent entre les deux camps depuis 24 heures (...) les forces turques ont du mal à avancer tandis que les FDS ont réussi à détruire un char turc», a indiqué à M. Abdel Rahmane. 

Les Unités de protection du peuple (YPG), partie intégrante des FDS, sont considérées par Ankara comme l'extension syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé comme «terroriste» par Ankara et ses alliés occidentaux. 

Mais cette milice kurde a aussi été en première ligne dans la lutte armée contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, avec l'appui de la coalition internationale anti-jihadistes.

Afin d'enrayer l'expansion territoriale des YPG dans le nord de la Syrie, Ankara y a mené depuis 2016 trois offensives militaires visant à la fois l'EI et les combattants kurdes.

Ces opérations lui ont permis de contrôler un territoire de plus de 2 000 km2 dans le nord de la Syrie, notamment la région d'Afrine, l'un des trois cantons de la région «fédérale» kurde autoproclamée en 2016.

Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie par le régime de Damas, s'est complexifié au fil des ans, impliquant plusieurs acteurs régionaux et internationaux. 

La guerre a fait a fait plus de 388 000 morts et des millions de déplacés.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.