Syrie: des enfants radicalisés et sous emprise à rapatrier «au plus vite»

Heidi De Pauw, directrice générale de Child Focus (Capture d’écran, AFP).
Heidi De Pauw, directrice générale de Child Focus (Capture d’écran, AFP).
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Publié le Samedi 27 mars 2021

Syrie: des enfants radicalisés et sous emprise à rapatrier «au plus vite»

  • Des fillettes en niqab, des visiteurs traités de «mécréants» et accueillis avec des pierres : les enfants de jihadistes du camp syrien d'Al-Hol sont de plus en plus radicalisés
  • «Dans ces camps il y a les terroristes de demain», a averti De Croo le 4 mars pour justifier son engagement, unique en Europe, à «tout faire» pour rapatrier tous les enfants belges

BRUXELLES: Des fillettes en niqab, des visiteurs traités de « mécréants » et accueillis avec des pierres : les enfants de jihadistes du camp syrien d'Al-Hol sont de plus en plus radicalisés et doivent être « rapatriés au plus vite » en Europe, estime une personnalité belge impliquée dans le dossier. 

Dans un entretien, Heidi De Pauw, directrice générale de l'association Child Focus, qui s'est rendue trois fois à Al-Hol en deux ans, assure que les forces kurdes lui ont avoué, lors de sa dernière visite en décembre, « avoir perdu le contrôle » du camp, situé dans le nord-est de la Syrie.

C'est le groupe Etat islamique (EI) qui a pris le relais, surtout parmi les étrangers du camp, dit-elle : « On se croirait à Raqqa », l'ancien fief de l'EI en Syrie.

Ses propos font écho à ceux tenus récemment par le Premier ministre belge Alexander De Croo.

« Dans ces camps il y a les terroristes de demain », a averti De Croo le 4 mars pour justifier son engagement, unique en Europe, à « tout faire » pour rapatrier tous les enfants belges de 12 ans et moins --avec une approche « au cas par cas » réservée aux mères.

« Un embryon de nouvel Etat islamique se constitue là-bas », a estimé de son côté le député belge Georges Dallemagne, qui accompagnait De Pauw en décembre à Al-Hol.

Ce camp accueille, selon les ONG (qui le comparent à un « Guantanamo bis »), quelque 62 000 personnes, en grande majorité des jihadistes syriens et irakiens avec leurs familles.

Au sein de cette population sont également recensés environ 10 000 « étrangers » (Français, Allemands, Néerlandais, Belges etc.), détenus dans la partie dite internationale. Il s'agit quasi exclusivement de femmes et d'enfants, déplacés de Baghouz (sud-est) il y a deux ans après la chute de cette dernière poche de résistance des jihadistes de l'EI.

« Faire des bébés »

Heidi De Pauw y décrit la présence de « tribunaux appliquant la charia ». « Toutes les femmes qu'on a croisées portaient le niqab noir, même des petits filles de 3 ou 4 ans », et « beaucoup de femmes ont aussi organisé des écoles islamiques », poursuit-elle.

En juin 2019, la dirigeante de Child Focus avait accompagné une mission belge ayant permis de ramener six enfants et adolescents, des orphelins ou victimes d'un enlèvement parental. Soit une petite partie de la quarantaine de mineurs belges qui seraient encore en Syrie, d'après une étude récente de chercheurs belges.

Lors de ce déplacement, trois mois après la chute de Baghouz, De Pauw avait pu approcher des femmes à Al-Hol. « Celles-ci voulaient vraiment saisir l'occasion de s'exprimer face à des visiteurs venus d'Europe ». 

En décembre, plus rien de tel, « on a ressenti immédiatement la tension ». « A un moment les enfants se sont retournés contre nous en nous traitant de ‘kouffar’ (mécréants) et en commençant à nous jeter des pierres », raconte-t-elle, « c'est triste de voir qu'on peut être radicalisé à ce point à 9-10 ans ».

Aucun contact n'a été possible avec les femmes, déplore De Pauw, redoutant une porosité croissante entre ces « radicalisées » et les sympathisants de l'EI à l'extérieur qui repassent à l'offensive en perpétrant des attentats.

Autre indice de pratiques relevant de l'islamisme radical, selon elle : des gardes kurdes ont expliqué que des adolescentes devaient se marier dès la puberté « pour faire des bébés ».

« On a nous a dit que des femmes elles-mêmes approchaient des hommes irakiens, syriens, mais également des employés d'ONG pour tomber enceintes ».

Pourtant « ce n'est vraiment pas un endroit pour les enfants », « il n'y a pas d'accès à l'école, pas assez de nourriture, très peu d'eau potable. Il fait hyper chaud en été, très très froid en hiver, et chaque famille n'a pas sa propre tente ».

« Il faut rapatrier les enfants au plus vite pour des raisons humanitaires et sécuritaires », conclut-elle.


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.