La campagne de vaccination au Maroc serait-elle compromise ?

Un Marocain âgé attend son tour pour le vaccin dans un centre de vaccination de la ville de Salé le 12 février 2021. FADEL SENNA / AFP
Un Marocain âgé attend son tour pour le vaccin dans un centre de vaccination de la ville de Salé le 12 février 2021. FADEL SENNA / AFP
Short Url
Publié le Mardi 30 mars 2021

La campagne de vaccination au Maroc serait-elle compromise ?

  • Le Maroc recevra entre fin mars et début avril 2021, au moins 4,5 millions de doses de vaccins supplémentaires provenant de diverses origines: du russe Spoutnik V, du chinois Sinopharm, et du laboratoire anglo-suédois AstraZeneca
  • Victime de la géopolitique du vaccin, le Maroc entend désormais verrouiller toutes ses sources d’approvisionnement en vaccins en renforçant davantage sa diplomatie étrangère, particulièrement avec les Russes

CASABLANCA: La campagne de vaccination au Maroc risque-t-elle aujourd’hui d’être compromise ? C’est la question que se posent les Marocains depuis au moins une semaine. Et pour cause, le pays est officiellement en rupture de stock de vaccins anti Covid-19. Le ministère de la Santé a envoyé cette semaine une note aux responsables des sites de vaccination du pays, leur demandant de ne plus recevoir des personnes se faisant vacciner pour la première dose. Seuls ceux qui doivent se faire inoculer leur deuxième dose peuvent désormais prendre des rendez-vous.

L’inquiétude des Marocains a été renforcée, lorsque, le 21 mars 2021, le Serum Institute of India (SII), fabricant indien du vaccin anglo-suédois AstraZeneca, a annoncé des retards de livraison au Maroc, «en raison de la forte demande intérieure en Inde». Une annonce qui a été largement commentée par les observateurs qui n’ont pas caché leur crainte de voir la campagne de vaccination interrompue, alors même que le Maroc a été classé dans le top 10 mondial des pays les plus avancés dans leur campagne de vaccination – pendant plusieurs semaines –, dépassant même plusieurs pays développés. Des médias marocains ont imputé ce retard à l’Union européenne (UE) qui aurait fait pression sur le Serum Institute of India, «pour détourner les commandes marocaines à son profit».

Quoi qu’il en soit, le Maroc a déjà entamé une stratégie de diversification de ses sources d’approvisionnement, anticipant ainsi ces problèmes et tensions internationales. Les autorités sanitaires du pays ont donné leur feu vert, mi-mars 2021, pour l’utilisation des vaccins russe Spoutnik V et américain Johnson & Johnson. Deux vaccins qui peuvent être administrés facilement, car ils ne présentent pas de contraintes logistiques pour le pays.

4 à 5 millions de doses livrées sous peu

Selon nos sources, le Maroc recevra entre fin mars et début avril 2021, quatre nouvelles livraisons de divers vaccins. Le pays se fera livrer un million de doses du vaccin Spoutnik V, deux millions du vaccin chinois Sinopharm, un million et demi de doses du vaccin d’AstraZeneca produit en Corée du Sud, dans le cadre du dispositif de solidarité internationale Covax, initié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une autre partie des vaccins d’AstraZeneca sera livrée depuis l’usine indienne du SII. Les quantités n’ont pas encore été décidées, mais  on parle d’une commande comprise entre 500 000 et un million de doses. En tout, ce sont 4 à 5 millions de nouvelles doses de vaccin qui seront expédiées au Maroc sous peu, ce qui permettra à la campagne de vaccination nationale de poursuivre son cours normal.

En outre, toute la machine diplomatique du pays est en marche pour assurer au Maroc des approvisionnements réguliers et sûrs en vaccins. La diaspora marocaine a également été active sur ce dossier. L’une des chevilles ouvrières du partenariat établi entre le Maroc et le laboratoire AstraZeneca, est Samir Machour, le vice-président senior et dirigeant de  la qualité au sein de la société Samsung Biologics en Corée du Sud. Il serait derrière l’accord signé le 18 septembre 2020 entre le Maroc et AstraZeneca, ce qui a permis au pays de sécuriser des millions de doses pour bien entamer sa campagne de vaccination.

Les Chinois n’ont pas honoré leurs engagements

Le Maroc a également été victime de la géopolitique du vaccin. Rappelons que le laboratoire chinois Sinopharm s’était engagé à livrer pas moins de 40 millions de doses au Maroc. Or, pour le moment, le pays n’en a reçu qu’1,5 million. Le bilan est un peu meilleur, mais encore loin des attentes, avec le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca, puisque le pays n’a reçu que 7 millions de doses sur les 25 millions promises initialement. De surcroît, les Chinois s’étaient engagés à fournir au Maroc tous les moyens nécessaires pour produire le vaccin Sinopharm sur le sol marocain. Le Royaume chérifien devait servir de plate-forme africaine pour les Chinois. Mais, rien ne s’est passé comme prévu. Dans ces conditions, le Maroc entend désormais verrouiller toutes ses sources d’approvisionnement en vaccins en renforçant davantage sa diplomatie étrangère, particulièrement avec les Russes.

L’objectif d’atteindre une immunité collective de 80% de la population, soit 25 millions de Marocains, «serait atteint dans à peu près trois mois, en léger retard par rapport à l’objectif fixé par les autorités», nous confie une source proche du dossier. En attendant, les Marocains devront prendre leur mal en patience et subir, encore une fois, un mois de Ramadan sous le signe des restrictions. Selon notre source, un confinement nocturne plus strict sera imposé durant ce mois sacré.


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Short Url
  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
Short Url
  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Short Url
  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com