Elife, un partenariat franco-tunisien pour l'emploi des jeunes dans le numérique

Le programme Elife a pour objectif de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés des gouvernorats de l’intérieur du pays dans les métiers du numérique. (Archive / RIJASOLO / AFP)
Le programme Elife a pour objectif de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés des gouvernorats de l’intérieur du pays dans les métiers du numérique. (Archive / RIJASOLO / AFP)
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Publié le Jeudi 01 avril 2021

Elife, un partenariat franco-tunisien pour l'emploi des jeunes dans le numérique

  • Le programme Elife a pour objectif de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés des gouvernorats de l’intérieur du pays dans les métiers du numérique
  • «La Tunisie est dans une situation paradoxale: beaucoup trop de jeunes issus de formations supérieures dans le numérique peinent à s’insérer professionnellement. En face, les entreprises du secteur ont des difficultés à recruter»

PARIS : Le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), établissement public français d’enseignement supérieur et de recherche, devient partenaire de la Fondation Tunisie pour le développement (FTD), afin de mettre en œuvre le programme Elife, avec l’appui de l’Agence française de développement (AFD).

Initié par la FTD, en partenariat avec l’université Esprit, le programme Elife a pour objectif de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés des gouvernorats de l’intérieur du pays dans les métiers du numérique. Quatre spécialités sont priorisées: le développement logiciel, la business intelligence, l’informatique embarquée et le community management. Le programme est opérationnel dans deux centres, à Siliana et à Béja, et sera intégré dans huit autres centres qui seront créés ces prochains mois dans les autres régions du pays. L’AFD soutient financièrement ce projet, via une subvention de 2,9 millions d’euros qui permet l’acquisition des équipements informatiques nécessaires aux dix centres du programme Elife. 

«La Fondation Tunisie pour le développement et la France entretiennent depuis des années un partenariat exemplaire qui a permis de réaliser d’importants projets dans le cadre du programme Elife. Cette assistance financière a joué un rôle crucial dans le démarrage effectif du programme et nous espérons que notre partenariat avec l’AFD perdurera afin d’écrire ensemble d’autres belles histoires», a déclaré Badreddine Ouali, président de la FTD, lors de la signature de la convention de partenariat, le 23 mars. 

Sollicité par Arab News en français, Armel Guillet, directeur de Cnam Entreprises, une structure B2B qui gère les prestations et interventions à destination des entreprises et des institutions, répond à nos questions sur l’apport du Cnam dans le programme Elife. 

Comment est né le partenariat entre le Cnam et la Fondation Tunisie pour le développement dans le cadre du programme Elife? Quels en sont les objectifs?

La Fondation Tunisie pour le développement s’est rapprochée du Cnam pour voir dans quelle mesure nous pourrions les accompagner sur le programme Elife. Le Cnam est un établissement public d’enseignement supérieur qui, au-delà de sa présence sur tout le territoire français, dispose d’implantations à l’étranger et développe des partenariats dans de nombreux pays. La Tunisie est l’un de ces pays avec lequel le Cnam a des échanges fréquents depuis de nombreuses années. La Fondation Tunisie avait besoin d’un partenaire reconnu à l’international, capable d’accompagner les acteurs impliqués sur le programme Elife, dans une logique d’amélioration du dispositif mis en œuvre.

 

Elife
Armel Guillet, directeur de Cnam Entreprises (photo fournie)

 

La Tunisie est dans une situation paradoxale: beaucoup trop de jeunes issus de formations supérieures dans le numérique peinent à s’insérer professionnellement. En face, les entreprises du secteur numérique expriment des difficultés à recruter et à fidéliser des jeunes diplômés présentant les compétences adaptées à leurs besoins. C’est ce constat qui a conduit à mettre en place, avec l’appui de l’AFD, le programme Elife. Pour garantir le succès de ce programme, les différents partenaires ont jugé nécessaire de renforcer la phase de professionnalisation du dispositif. Il fallait pour cela un opérateur capable d’apporter son expertise sur l’adéquation entre la formation et les besoins des entreprises. Cet opérateur devait aussi être capable d’analyser les compétences techniques acquises et les compétences transversales, que l’on désigne souvent sous le terme soft skills, essentielles pour s’insérer avec succès dans les entreprises. Enfin, il devait être en mesure de proposer des outils aux acteurs des formations déployées. Le Cnam a été sollicité car il pouvait répondre à ces trois besoins.

Plus concrètement, en quoi consiste le rôle du Cnam?

Il intervient à un moment où la deuxième promotion vient de débuter. C’est un moment charnière qui nous permettra à la fois de tirer les enseignements de la première promotion, d’analyser les écarts avec la seconde et d’en tirer les enseignements pour faire évoluer et optimiser le dispositif.

Quelles opérations ont déjà été réalisées dans les centres Elife en Tunisie?

Le Cnam a mis en place une équipe d’enseignants-chercheurs et d’intervenants capables de mener une analyse à 360°. Le travail se fait en partie depuis la France, pour des raisons sanitaires, mais aussi sur place, grâce à des intervenants locaux, qui peuvent aller sur le terrain. Cela nous permet de recueillir des données auprès des étudiants, des formateurs et des entreprises.

 

partenariat
Elife, un partenariat franco-tunisien pour une meilleure employabilité des jeunes dans le numérique

 

Nous allons travailler selon trois axes. Le premier sera l’optimisation du programme pour permettre aux étudiants de disposer de tous les atouts pour s’insérer avec succès dans l’emploi. C’est l’enjeu de la phase de professionnalisation. Les deux autres axes concernent le suivi et l’évaluation du programme, et la conception d’outils pour accompagner le déploiement lors de l’ouverture des nouveaux centres Elife.

Elife sera-t-il adapté aux besoins des structures en formation? 

Le déploiement du programme sur les différents sites se fait sous la responsabilité de la Fondation Tunisie avec l’appui de l’AFD et Esprit comme opérateur de formation. Le Cnam n’intervient pas directement sur cette partie. En revanche, comme partenaires du programme, notre rôle est d’apporter les outils d’analyse pour que le programme atteigne ses objectifs et de formuler des préconisations pour qu’il se déploie dans les meilleures conditions possibles. La jeunesse tunisienne le mérite. Le Cnam est sensible à cette dimension, qui est au cœur de notre mission.

À propos du Cnam

Créé il y a plus de deux cents ans, le Cnam est un établissement précurseur en matière de formation tout au long de la vie. Il accueille chaque année en France et à l’international plus de 50 000 apprenants dans de nombreux cycles de formation certifiants ou diplômants. 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com