Kushner dénonce les critiques palestiniennes de l’accord entre les EAU et Israël

Jared Kushner, haut conseiller du président des États-Unis, à la Maison Blanche à Washington D.C., le 16 mai 2019 (Photo, AFP).    
Jared Kushner, haut conseiller du président des États-Unis, à la Maison Blanche à Washington D.C., le 16 mai 2019 (Photo, AFP).   
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Publié le Mardi 18 août 2020

Kushner dénonce les critiques palestiniennes de l’accord entre les EAU et Israël

  • Jared Kushner: Israël ne procèdera pas à l’annexion de grandes parties de la Cisjordanie sans l’approbation de Trump
  • La crédibilité des Palestiniens est « à un niveau historiquement bas » et ceci affaiblit l’appui qu’ils reçoivent, a affirmé Kushner

CHICAGO: Davantage de pays arabes « normaliseront » leurs relations avec Israël, a prédit l'envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Jared Kushner, dénonçant fortement les Palestiniens et les autres critiques de l’accord de normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes unis.

Lors d’une téléconférence à laquelle a assisté Arab News lundi, il a insisté sur le fait qu’Israël ne procèdera pas à l’annexion de grandes parties de la Cisjordanie sans l’approbation du président américain Donald Trump, et que les Émirats estiment que cet accord donne de l’ « espoir » aux Palestiniens.

Kushner a indiqué que l’arrêt de l’annexion était une condition imposée par les Palestiniens afin de reprendre les négociations, et leur incapacité à répondre positivement compromet le soutien de longue date dont ils jouissent dans le monde arabe. « Nous avons établi une forte relation de confiance avec Israël. Le président Trump est engagé à tenir Israël pour responsables, et Israël a convenu avec nous qu’ils ne procèderont pas à l’annexion sans notre approbation. Nous ne prévoyons pas d’accorder notre consentement avant un certain temps », a-t-il déclaré. « Peu importe ce que vous proposez. Les Palestiniens ont les mêmes arguments que leurs chiens d’attaque. Très franchement, je sens que le monde a commencé à les ignorer, car ils sont tellement prévisibles et illogiques ».

Kushner a mentionné que Trump est « prêt à s’engager à tout moment » avec les Palestiniens pour résoudre le conflit, tout en lançant une mise en garde: « Nous n’allons pas poursuivre les dirigeants palestiniens. Nous les avons contactés et leur avons dit que si vous vouliez vous engager maintenant, l’application de la souveraineté israélienne (annexion) est suspendue. Ils ont répondu qu’ils reviendraient et négocieraient si cela se produisait. Cela s’est maintenant produit. Nous verrons ce qu'ils décident de faire ».

Kushner a affirmé que la crédibilité palestinienne est « à un niveau historiquement bas » et ceci affaiblit l’appui qu’ils reçoivent de nombreux pays arabes, notamment dans le Golfe. « Même ceux qui veulent aider les Palestiniens, estiment qu’il est difficile d’aider ceux qui ne veulent pas s’aider eux-mêmes. Il y a beaucoup de frustration dans la région avec les dirigeants palestiniens », a-t-il ajouté. « C’est soit parce qu’ils sont coincés dans le passé, soit parce qu’ils ne veulent pas faire la paix, soit ils ont peut-être un plan qu’aucun d’entre nous n’a pu découvrir. Je ne vois pas comment leurs actions actuelles aident le peuple Palestinien à avoir une vie meilleure ».

Les 4 priorités de Trump
Kushner a indiqué que Trump a quatre priorités en ce qui concerne le monde arabe : prévenir les agressions et les conflits militaires, vaincre l’État islamique, « mener la bataille à long-terme contre l’extrémisme » et résoudre le conflit israélo-palestinien.

Il a affirmé que Trump avait fait plus d’efforts que d'autres pour parvenir à la paix, mentionnant la conférence « De la paix à la prospérité » à Bahreïn en 2019, qui a accordé 50 milliards de dollars aux Palestiniens. Cependant, a ajouté Kushner, le rejet palestinien des efforts de paix les a marginalisés parmi de nombreux pays du Moyen-Orient. Selon lui, « Ce plan doublerait leur PIB, créerait des millions d’emplois et réduirait leur taux de pauvreté de 50 pourcents ». Et de poursuivre : « Les Palestiniens ont boycotté cette conférence alors que tout le monde y a assisté, ce qui a effectivement changé la donne dans la région et a conduit les gens à se demander ‘qu’est-ce qui ne va pas avec les dirigeants palestiniens ?’ », soulignant que le plan de Trump aboutirait à une solution à deux États.

Disant que le plan peut encore aller de l'avant, Kushner a ajouté : « Israël a fait une offre très généreuse pour un État et des échanges de territoires. En effet, la balle est dans le camp des Palestiniens maintenant, et évidemment Trump les accueille à tout moment pour négocier. Je pense que le président a gagné la confiance de ses partenaires du Golfe plus que ses prédécesseurs ».

Kushner a écarté les critiques des dirigeants palestiniens. « Il y a une offre complète sur la table. Ils peuvent avoir un État palestinien. Ils peuvent avoir l'autodétermination. Ils peuvent avoir la dignité », a-t-il déclaré. « La question de la mosquée Al-Aqsa est plus ou moins réglée. Le roi de Jordanie est le gardien de la mosquée. Si les musulmans veulent venir prier, ils peuvent le faire, donc pour l’instant, cette question est réglée ».

 


Israël dit avoir intercepté un missile tiré du Yémen

Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a indiqué mercredi que les rebelles avaient tiré deux missiles visant des cibles dans la région de Tel-Aviv, dans le cadre de leur "réponse à l'agression israélienne de notre pays". (AFP)
Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a indiqué mercredi que les rebelles avaient tiré deux missiles visant des cibles dans la région de Tel-Aviv, dans le cadre de leur "réponse à l'agression israélienne de notre pays". (AFP)
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  • "Suite aux sirènes qui ont retenti il y a peu dans plusieurs zones" du pays, "un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué
  • Selon cette source, ce tir de missile est le premier à déclencher les sirènes en Israël depuis l'assassinat de Ghaleb al-Rawhi et neuf de ses ministres dans un raid israélien jeudi dans la capitale Sanaa, contrôlée par les rebelles

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré mercredi avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen, où les rebelles houthis ont juré de venger leur Premier ministre, tué la semaine dernière dans une frappe israélienne à Sanaa.

"Suite aux sirènes qui ont retenti il y a peu dans plusieurs zones" du pays, "un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.

Selon cette source, ce tir de missile est le premier à déclencher les sirènes en Israël depuis l'assassinat de Ghaleb al-Rawhi et neuf de ses ministres dans un raid israélien jeudi dans la capitale Sanaa, contrôlée par les rebelles.

Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a indiqué mercredi que les rebelles avaient tiré deux missiles visant des cibles dans la région de Tel-Aviv, dans le cadre de leur "réponse à l'agression israélienne de notre pays".

"Nos opérations vont se poursuivre et s'intensifier dans les temps à venir", a-t-il ajouté.

Dans un discours télévisé dimanche, le chef des rebelles Abdelmalek al-Houthi avait assuré que "le ciblage d'Israël par des drones et des missiles" allait continuer et s'intensifier.

Ahmad Ghaleb al-Rahwi est le plus haut responsable politique connu des insurgés à avoir été tué dans des raids israéliens depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Après le début de cette guerre, les Houthis, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont lancé drones et missiles en direction du territoire israélien, la plupart interceptés, et mené des attaques contre des navires présentés comme liés à Israël au large du Yémen.

En riposte, l'armée israélienne a mené des frappes contre des cibles des Houthis, des alliés de l'Iran, ennemi juré d'Israël.

 


Liban: la Finul dénonce une «grave attaque» de drones israéliens contre des Casques bleus

La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a fait état mercredi de l'une des attaques israéliennes "les plus graves" contre son personnel depuis le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais. (AFP)
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a fait état mercredi de l'une des attaques israéliennes "les plus graves" contre son personnel depuis le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais. (AFP)
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  • Selon la Finul, "une grenade est tombée à moins de 20 mètres et trois autres à environ 100 mètres du personnel et des véhicules de l’ONU"
  • La Finul affirme que "l'armée israélienne avait été informée à l’avance des travaux de dégagement" qu'elle effectuait dans la zone, et ajoute que "les opérations ont été suspendues après l'incident"

BEYROUTH: La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a fait état mercredi de l'une des attaques israéliennes "les plus graves" contre son personnel depuis le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat à cette déclaration de la Finul.

"Hier matin, des drones de l'armée israélienne ont largué quatre grenades à proximité de Casques bleus de la Finul, qui dégageaient des barrages routiers entravant l’accès à une position de l’ONU proche de la Ligne bleue", la ligne de démarcation fixée par l'ONU entre Israël et le Liban, a déclaré la mission de l'ONU dans un communiqué.

"Il s’agit de l’une des attaques les plus graves contre le personnel et les biens de la Finul" depuis novembre, a-t-elle ajouté, sans faire état de blessés.

Selon la Finul, "une grenade est tombée à moins de 20 mètres et trois autres à environ 100 mètres du personnel et des véhicules de l’ONU".

La Finul affirme que "l'armée israélienne avait été informée à l’avance des travaux de dégagement" qu'elle effectuait dans la zone, et ajoute que "les opérations ont été suspendues après l'incident".

La mission, qui fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978, a également dénoncé "une violation grave de la résolution 1701 (qui a servi de base à l'accord de cessez-le-feu, ndlr) ainsi que du droit international".

Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé jeudi de prolonger une dernière fois le mandat de la Finul et, sous pression des Etats-Unis et d'Israël, de programmer son retrait en 2027.

Un cessez-le-feu conclu sous médiation américaine, a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit entre le Hezbollah et Israël, dont deux mois de guerre ouverte, au terme duquel le mouvement libanais est sorti fortement affaibli.

Cet accord prévoit que seules l'armée libanaise et la force de paix de l'ONU soient déployées dans le sud du pays, à la frontière avec Israël, y excluant la présence à la fois du Hezbollah et de l'armée israélienne.

Mais celle-ci continue de maintenir des troupes dans cinq positions frontalières jugées stratégiques dans le sud du Liban et mène régulièrement des frappes principalement contre des sites et des cadres du Hezbollah.


Israël intensifie ses préparatifs en vue d'une offensive sur Gaza-ville

L'armée israélienne se prépare "sur le plan logistique et opérationnel à des opérations de combat étendues et à la mobilisation massive de réservistes", indique un communiqué militaire. (AFP)
L'armée israélienne se prépare "sur le plan logistique et opérationnel à des opérations de combat étendues et à la mobilisation massive de réservistes", indique un communiqué militaire. (AFP)
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  • Un groupe de réservistes a appelé mardi à Tel-Aviv leurs camarades à ne pas répondre à ces appels car "tout acte visant à légitimer la poursuite des hostilités au détriment d'un accord pour les otages (retenus à Gaza, ndlr) est une trahison envers eux"
  • Nombre de ces réservistes quittent leur vie, leur famille et leur travail pour la quatrième ou cinquième fois depuis le début de la guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste sur le sol israélien

JERUSALEM: Israël intensifie mardi ses préparatifs militaires en réintégrant dans ses rangs des milliers de réservistes en vue d'une offensive annoncée sur la ville de Gaza après près de deux années de guerre contre le Hamas palestinien.

Un groupe de réservistes a appelé mardi à Tel-Aviv leurs camarades à ne pas répondre à ces appels car "tout acte visant à légitimer la poursuite des hostilités au détriment d'un accord pour les otages (retenus à Gaza, ndlr) est une trahison envers eux et envers le peuple israélien", selon Max Kresch, un de ces réservistes.

Nombre de ces réservistes quittent leur vie, leur famille et leur travail pour la quatrième ou cinquième fois depuis le début de la guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste sur le sol israélien.

Dans le territoire palestinien ravagé par le conflit, 85 personnes ont été tuées mardi dans des bombardements israéliens, selon la Défense civile, l'organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas.

"Vers une victoire écrasante" 

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante ce bilan.

Malgré une pression croissante, à l'étranger comme en Israël, pour mettre fin à la guerre, le gouvernement israélien a ordonné à l'armée de lancer une offensive sur Gaza-ville, dans le but affiché d'y anéantir le Hamas et de récupérer les personnes enlevées le 7 octobre 2023 et encore retenues à Gaza.

L'armée israélienne se prépare "sur le plan logistique et opérationnel à des opérations de combat étendues et à la mobilisation massive de réservistes", indique un communiqué militaire.

En approuvant fin août les plans militaires pour la conquête de Gaza, le ministre de la Défense Israël Katz avait autorisé la mobilisation d'environ 60.000 réservistes.

"Chers soldats, réguliers et réservistes, tout au long de cette guerre, nous avons pris des décisions très difficiles (...) Mais nous les avons mises en œuvre parce que vous nous avez donnés, à moi et au pays, la force de faire avancer Israël vers une victoire écrasante" contre le Hamas, a dit mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans une vidéo.

Dans une publication sur X mardi, le porte-parole de l'armée israélienne en arabe, Avichay Adraee, a averti les habitants de Gaza de "l'élargissement des opérations de combat vers la ville de Gaza".

L'armée avait affirmé fin août que l'évacuation de Gaza-ville était "inévitable" en vue de l'offensive.

La majorité des plus de deux millions d'habitants de la bande de Gaza assiégée a déjà été déplacée au moins une fois depuis le début de la guerre.

Khalil al-Madhoun, 37 ans, qui vit dans un appartement partiellement détruit dans l'ouest de Gaza-ville, a expliqué avoir tenté deux fois de se rendre dans le sud, mais sans succès. "Le centre et le sud sont complètement surpeuplés", a-t-il dit à l'AFP par téléphone.

Appel à Trump 

Les Nations unies estiment qu'environ un million de personnes vivent dans la ville de Gaza et ses environs, où une famine a été déclarée.

Mardi, des images tournées par une journaliste de l'AFP à Tel el-Hawa, quartier du sud de Gaza-ville montrent des secouristes du Croissant-Rouge sortir des décombres le corps sans vie d'une petite fille, entièrement recouvert de poussière.

"Nous dormions dans nos maisons et soudain nous nous sommes réveillés au bruit des bombardements (...) et avons trouvé la plupart de nos voisins assassinés et blessés", a déclaré à l'AFP Sanaa al-Dreimli, une voisine.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 47 restent retenues à Gaza dont 25 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Des proches d'otages ont imploré mardi le président américain Donald Trump de "conclure un accord" pour ramener leurs proches, dans une conférence de presse à Tel-Aviv.

La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 63.633 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués.