L’homme qui a perdu sa langue

Nabil Wakim, arrivé en France à l’âge de quatre ans, a perdu sa langue… Plus précisément, entre ses quatre ans et l’âge adulte, il a perdu l’arabe, sa langue maternelle.
Nabil Wakim, arrivé en France à l’âge de quatre ans, a perdu sa langue… Plus précisément, entre ses quatre ans et l’âge adulte, il a perdu l’arabe, sa langue maternelle.
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Publié le Jeudi 25 août 2022

L’homme qui a perdu sa langue

  • C’est le témoignage de Nabil Wakim, Français d’origine libanaise qui revient sur les raisons qui l’ont poussé à abandonner la langue arabe
  • Il souligne la «honte» qu’il ressentait dès que l’arabe dépassait la sphère privée et s’exprimait en public

PARIS : À partir de son propre vécu, Nabil Wakim, journaliste français d’origine libanaise, a mis le doigt sur un problème qui touche toute une génération de Français. Il se trouve que Nabil Wakim, arrivé en France à l’âge de quatre ans, a perdu sa langue… Plus précisément, entre ses quatre ans et l’âge adulte, il a perdu l’arabe, sa langue maternelle.

Un épisode majeur et complexe sur lequel il revient en détail dans un livre intense, foisonnant et souvent drôle, publié aux éditions du Seuil. Sous le titre L’Arabe pour tous, il aborde son parcours personnel et explique les raisons du syndrome qui l’a touché.

Car la langue arabe est effectivement taboue en France (c’est le sous-titre du livre), pour tout un ensemble de considérations religieuses, politiques, sociales…

Il cherche d’une part à comprendre pourquoi il est devenu réfractaire à une langue qui l’a pourtant bercé dès la naissance au point d’être incapable de la pratiquer. D’autre part, il décortique le contexte particulier à la France, qui incite à refouler l’arabe de la sphère publique. Répondant aux questions d’Arab News en français, Nabil Wakim exprime l’embarras, le rapport équivoque qu’il entretenait avec la langue arabe depuis son arrivée en France.

«J’avais honte»

À cette époque, il parlait bien sûr l’arabe, mais «quelque part entre mes 4 ans et mes presque 40 ans actuellement, j’ai perdu cette langue en cours de route».

«J’avais honte, je n’avais pas envie que mes parents me parlent en arabe dans la rue.» Ce rejet a des raisons multiples.

Sa famille, comme beaucoup d’autres qui ont émigré en France, n’a pas vraiment insisté sur l’apprentissage de l’arabe, qui était une charge qui pesait sur le temps libre que lui laissait le système scolaire français. L’autre raison, est que «quand j’étais adolescent, l’arabe, ce n’était pas cool, ce n’était pas une langue à laquelle je m’identifiais» car pour lui, elle était associée à «des choses négatives» contrairement à d’autres langues comme l’anglais ou l’espagnol qu’il parle couramment.

Ce n’est que plus tard, devenu journaliste et ensuite devenu père, qu’il s’est rendu compte «d’avoir raté quelque chose». L’arabe pouvait être un atout dans son travail au quotidien Le Monde, notamment parce qu’il couvre le secteur de l’énergie.

La paternité est venue accentuer ce sentiment de perte: il est dans l’incapacité de transmettre sa langue maternelle à sa petite fille, Mona. Au fond, pour beaucoup de Français, l’arabe, c’est la langue des immigrés, la langue des pauvres, «c’est ce qui peut justifier ce rejet inconscient» qu’il a ressenti dans son enfance et son adolescence.

Mais ce qu’il croyait être un problème de Libanais, du fait de l’affinité particulière que nombre d’entre eux entretiennent avec la langue française, s’est avéré être celui de beaucoup d’enfants d’immigrés. Inconsciemment, pour les familles de ces enfants, «l’arabe n’apparaissait pas comme un facteur qui permet de progresser» dans le système scolaire et ensuite professionnel.

La langue arabe, une richesse

De plus, en France, il existe une véritable difficulté à apprendre l’arabe dans le circuit de l’école publique. En travaillant sur son livre, Nabil Wakim se rend compte qu’il y a quatre millions de personnes qui parlent l’arabe en France, ce qui en fait la seconde langue du pays.

Mais paradoxalement, dans l’enseignement secondaire, seulement 14 000 élèves apprennent l’arabe chaque année, soit 0,2 % des élèves en France.

Le livre est loin d’être une sorte de procès fait à sa famille ou au système scolaire français. C’est plutôt une sorte de réflexion qui aboutit au constat que la langue arabe est une richesse, un accès à une culture, à un patrimoine «qui est aussi le mien».

On a donc intérêt collectivement à revaloriser la langue et les cultures du monde arabe «parce qu’elles font aussi partie de l’Histoire de France et de beaucoup de Français».

Parler plusieurs langues est une véritable richesse qui permet une meilleure compréhension du monde, et il serait dommage de s’en priver.

D’ailleurs, parmi les différentes immigrations qui existent en France, que ce soit espagnole ou portugaise ou asiatique, «ce sont les immigrés d’origine arabe qui transmettent le moins leur langue à leurs enfants».

C’est quelque chose qui interpelle et «j’ai interrogé beaucoup de personnes d’origines différentes qui racontent tous la même chose», dans le livre.

Pour eux, la langue arabe «est confinée dans l’espace domestique», c’est-à-dire que tous comprennent certaines phrases élémentaires du genre «range ta chambre» ou «finis ton assiette» ce qui en fait «la langue de la maison et parfois aussi celle des sentiments».

Mais dès qu’on engage une discussion sur différents sujets et «surtout dès qu’on sort de la maison, on passe au français».

Aimer sa double identité

Tout ceci renvoie à une question très profonde et très française soit «est-ce qu’on peut être Français et être autre chose en même temps?» Est-ce qu’on peut manier «plusieurs identités sans qu’elles soient en concurrence?» Ceci est étroitement lié à la vision qui prévaut en France de ce qu’est «être Français».

La France s’est construite avec une très belle idée d’égalité républicaine qui fait qu’on est tous Français, on est tous identiques, mais on est Français et pas autre chose. Il serait intéressant de s’interroger «sur la manière d’être Français et Arabe en même temps».

D’ailleurs, pendant un séjour aux États-Unis, il était souvent présenté comme étant «franco-arabe», ce qui le surprenait au début parce que «je ne me suis jamais défini comme tel».

Mais tout bien considéré, «j’ai trouvé que c’est une bonne définition» pour quelqu’un qui aime la France, sa culture, ses cultures, sa gastronomie, son mode de vie, sa littérature... «mais en même temps, j’aime le Liban et j’aime le monde arabe».

Aimer et assumer cette double identité est d’ailleurs possible. C’est en tout cas son choix de vie comme celui de nombreuses personnes dans sa situation avec qui il s’est entretenu dans le cadre du livre.

À défaut d’avoir retrouvé sa langue maternelle, qu’il ne désespère pas de reconquérir un jour, Nabil Wakim s’est au moins réconcilié avec elle.


Pierre Hermé à Abu Dhabi : un an d’innovation et d’inspiration au Majlis

Le Majlis au Rosewood Abu Dhabi, théâtre des délices sucrés de Pierre Hermé. (Photo: Arab News en français)
Le Majlis au Rosewood Abu Dhabi, théâtre des délices sucrés de Pierre Hermé. (Photo: Arab News en français)
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  • Avec son Majlis installé au Rosewood Abu Dhabi, Pierre Hermé offre un espace où la pâtisserie française rencontre l’hospitalité émirienne
  • L’expansion internationale de la Maison s’accélère, portée par une stratégie qui mise sur des implantations majeures en Europe, en Asie et au Moyen-Orient, confirmant l’ambition mondiale de la marque

ABU DHABI: Dans une ville connue pour son attrait pour l’art, la culture et la gastronomie, Pierre Hermé célèbre le premier anniversaire de son Majlis au Rosewood Hotel à Abu Dhabi. Un jalon symbolique pour la Maison, dont la présence croissante dans la région accompagne l’intérêt toujours plus marqué des Émirats pour le savoir-faire français.

« Notre présence ici est très importante, car elle permet d’étendre le rayonnement de la marque au Moyen-Orient », confie Pierre Hermé à Arab News en français. « Abu Dhabi est une destination essentielle dans notre stratégie de développement. »

Un dialogue culinaire avec les Émirats

Depuis son ouverture, le Majlis n’a cessé d’affiner sa compréhension du goût local. Pierre Hermé observe les habitudes de consommation, échange avec ses équipes et puise de nouvelles idées dans les ingrédients emblématiques de la région.

« Je travaille actuellement sur l'agave pour un macaron, c’est une saveure intéréssante », raconte-t-il. « Comme la date, le citron noir ou d’autres produits locaux, ce sont des saveurs qui nourrissent mon inspiration. »

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Pierre Hermé à Abu Dhabi, à l’occasion du premier anniversaire du Majlis. (Photo: Arab News en français)

Cette curiosité dépasse les frontières de l’émirat : pandan, citronnelle, herbes et épices alimentent un répertoire qui se renouvelle constamment. À l’approche des fêtes, une série de nouveautés arrivera au Majlis : bûche mandarine-pain d’épice, bûche chocolat noir–citron noir, macarons à la truffe blanche ou noire, marron-gingembre, ou encore pain d’épice et mandarine.

L’innovation au cœur de la Maison Hermé

Pour celui que l’on surnomme le « Picasso de la pâtisserie », l’innovation repose avant tout sur l’inspiration. « Elle peut venir d’un ingrédient, d’une discussion, d’une démarche artistique… », explique-t-il. Ainsi, la célèbre tarte Infiniment Vanille est née après la découverte d’une exposition d’Yves Klein : « Comme Klein a créé sa couleur, j’ai voulu composer ma propre saveur de vanille, avec la vanille du Mexique, du Madagascar, et de Tahiti »

Le premier anniversaire du Majlis est aussi l’occasion de présenter deux créations exclusives issues de la gamme Gourmandises Raisonnées, approche qui revisite la pâtisserie dans une version plus légère en sucres et en gras, sans compromis sur la saveur.

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Le choux Orphéo. (Photo: Arab News en français)

« La gourmandise raisonnée, c’est un travail sur la réduction de sucre et de gras, mais toujours en ayant le goût en ligne de mire », précise-t-il, rappelant que l’innovation et la créativité ne se font jamais au détriment de l’expérience gustative.

Les nouveautés du jour : le choux Orphéo, intense en chocolat et une crème Chantilly sans contenir un gramme de crème, et la tarte Infiniment Fruit de la Passion, éclatante de pureté aromatique.

Pierre Hermé poursuit également son travail sur les pâtisseries végétales – sans lait, sans beurre, sans crème, sans œuf. Il cite ainsi la tarte chocolat-blé noir, le baba Ispahan ou encore « La Rose des Sables », au lait d’amande et à la rose.

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La tarte Infiniment Fruit de la Passion. (Photo: Arab News en franç​​​ais)

Un savoir-faire coordonné entre Paris et Abu Dhabi

Derrière chaque vitrine colorée du Majlis, la coordination entre Paris et Abu Dhabi est millimétrée.

Les recettes sont conçues dans les ateliers parisiens, puis transmises et mises en œuvre sur place :

  • Nicolas Durousseau, chef pâtissier exécutif, forme et accompagne Florian Kraemer, chef pâtissier exécutif du Rosewood Abu Dhabi ;
  • Aux côtés du chef exécutif Liborio Colonna, Anaïs Dutilleul supervise la partie salée;
  • Des allers-retours réguliers assurent une parfaite maîtrise des standards de la Maison.

« La transmission est essentielle dans nos métiers. Depuis mes débuts, j’ai formé de nombreux pâtissiers. C’est un devoir », rappelle Hermé, fidèle à l’héritage de son apprentissage chez Lenôtre dans les années 1970.

Un lieu devenu rendez-vous pour gourmets

Niché au cœur du Rosewood Hotel, le Majlis offre un accès direct à la boutique, un espace intime et chaleureux, ainsi qu’une carte fidèle à l’offre parisienne. Les vitrines multicolores, la précision des créations et l’élégance du service séduisent une clientèle émirienne et internationale.

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Pierre Hermé entouré de son équipe au Majlis, aux côtés du directeur général du Rosewood Abu Dhabi. (Photo: Arab News en franç​​​ais)

Le directeur général du Rosewood Hotel, Remus Palimaru, se félicite de cette collaboration qui s’inscrit dans la montée en puissance d’Abu Dhabi en matière de gastronomie haut de gamme.

Un an… et déjà tourné vers l’avenir

La première boutique Pierre Hermé Paris a ouvert à Tokyo en 1998, marquant le début de l’expansion internationale de la Maison. Aujourd’hui, elle est présente à travers 95 boutiques dans 20 pays.

L’expansion se poursuit : après Riyad et Abu Dhabi, de nouvelles ouvertures sont prévues en 2025 et 2026 à Düsseldorf, Tachkent, Jakarta, Séoul, Zurich… et d’autres projets sont en cours. Au Moyen-Orient, Pierre Hermé confirme la poursuite du développement, notamment à Dubaï, où « d’autres points de vente ouvriront dans l’année ».

Mais malgré ce rythme soutenu, Hermé garde intacte la passion qui l’animait dès l’âge de neuf ans : « Je n’ai jamais eu l’impression de travailler. Créer ma propre Maison m’a permis de faire ce métier comme je le voulais. » C’est cette même passion qui se retrouve aujourd’hui au Majlis, où chaque dégustation reflète l’esprit créatif de la Maison.

La qualité et l’attention au détail restent au cœur de la démarche du chef. Le sourcing des ingrédients est strict, et toutes les décisions sont prises par Monsieur Hermé lui-même.

Le Majlis, niché dans l’Hôtel Rosewood, offre un cadre convivial et une atmosphère intime.

Alors que le monde connaît des développements à un rythme effréné, les visiteurs du Majlis s’accordent une pause sucrée, le temps d’un café et d’une dégustation signée Pierre Hermé. Une parenthèse, fugace mais précieuse, où le goût devient un lien entre cultures.


Sarah Taibah termine l'année 2025 avec 2 films

 L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première. (Arab News)
L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première. (Arab News)
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  • Taibah joue également dans "A Matter of Life and Death", réalisé par le Saoudien Anas Ba-Tahaf, dont la première aura lieu en décembre au Festival international du film de la mer Rouge à Jeddah
  • Taibah - artiste, écrivain, cinéaste et acteur - a précédemment parlé à Arab News de sa performance dans "Hoba", un film d'horreur émirati réalisé par Majid Al-Ansari, connu pour le film "Zinzana" de 2015, acclamé par la critique

DUBAI: L'actrice saoudienne Sarah Taibah termine l'année 2025 avec une série de films en avant-première.

L'actrice a récemment assisté à la première du thriller psychologique "Hoba" à Abu Dhabi, quelques jours après s'être envolée pour Londres pour une projection du même film au BFI London Film Festival.

Taibah joue également dans "A Matter of Life and Death", réalisé par le Saoudien Anas Ba-Tahaf, dont la première aura lieu en décembre au Festival international du film de la mer Rouge à Jeddah.

Taibah - artiste, écrivain, cinéaste et acteur - a précédemment parlé à Arab News de sa performance dans "Hoba", un film d'horreur émirati réalisé par Majid Al-Ansari, connu pour le film "Zinzana" de 2015, acclamé par la critique.

Elle a déclaré : J'étais très enthousiaste à l'idée de jouer dans "Hoba" pour deux raisons : Premièrement, j'aime bien le réalisateur - je me souviens avoir vu son premier film et j'ai trouvé qu'il faisait les choses différemment. Deuxièmement, j'ai vraiment apprécié qu'il ne m'ait pas cataloguée. Les réalisateurs me confient toujours des rôles très similaires à celui de Sarah, mais Majid a vu autre chose. Le personnage ne pouvait pas être plus différent de moi. Je n'ai jamais été confrontée à un tel défi, non seulement parce qu'elle est la méchante du film, mais aussi parce que cela m'a permis d'expérimenter différentes techniques, de puiser dans quelque chose d'un peu surnaturel, quelque chose dont je n'ai aucune idée de la manière de s'y prendre.

"Hoba" raconte l'histoire d'une femme et d'une mère dévouée, Amani, interprétée par Bdoor Mohammed, dont la vie commence à s'effriter lorsque son mari revient à la maison avec une seconde épouse, Zahra (Taibah), et qu'une force obscure invisible s'infiltre dans son foyer.  

Taibah présentera sa polyvalence au RSIFF, où elle assistera à la première de "A Matter of Life and Death".

Présenté comme une histoire d'amour excentrique, le film se déroule à Djeddah. Il suit la superstitieuse Hayat, interprétée par Taibah, qui est "convaincue qu'une malédiction générationnelle la tuera le jour de son 30e anniversaire".

En outre, l'intrigue met en scène "le brillant mais timide chirurgien cardiaque Yousef (qui) souffre d'un rythme cardiaque lent et ne trouve son seul plaisir que lorsqu'il tient un scalpel. Il est aux prises avec un besoin caché de tuer, qu'il réprime jusqu'à ce qu'il rencontre Hayat.

"Le destin associe la femme qui veut mourir et l'homme qui veut tuer, mettant en œuvre un plan tragique. Tout se met en place jusqu'à ce qu'un amour qui confirme la vie intervienne.

La publicité du film ajoute : "Cette histoire exceptionnelle, animée par un scénario et une distribution pleins d'esprit, utilise les magnifiques paysages de la mer Rouge pour explorer la beauté imprévisible de la vie et des liens.


AlUla lance un projet de documentation des inscriptions

Parmi les sites les plus importants figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanites et d'autres textes anciens d'Arabie du Nord. (SPA)
Parmi les sites les plus importants figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanites et d'autres textes anciens d'Arabie du Nord. (SPA)
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  • La RCU crée un registre numérique complet de plus de 25 000 inscriptions d’AlUla, mettant en lumière 10 langues et écritures issues de différentes périodes historiques
  • Le projet, accompagné de programmes de formation et de publications scientifiques, renforce la préservation et l’étude d’un patrimoine culturel vieux de 3 000 ans

RIYAD : La Commission royale pour AlUla a lancé un projet visant à analyser et documenter plus de 25 000 inscriptions découvertes sur divers sites de la région, datant de l’âge du fer jusqu’à la fin de la période islamique.

La RCU souhaite protéger le patrimoine culturel et faire progresser la recherche sur l’histoire de l’écriture dans le nord-ouest de l’Arabie, a-t-elle annoncé récemment dans un communiqué de presse.

Le projet vise à établir un registre numérique complet des inscriptions d’AlUla grâce à une analyse linguistique et à la numérisation 3D, tout en reliant chaque découverte à son contexte historique et culturel.

La diversité des langues et des écritures — au nombre de 10 — souligne le rôle historique d’AlUla en tant que carrefour des civilisations et centre d’échanges culturels.

Parmi les sites les plus remarquables figure Jabal Ikmah, qui abrite des textes dadanitiques et d’autres inscriptions nord-arabiques anciennes, reconnues par le Registre Mémoire du monde de l’UNESCO en 2023 pour leur valeur documentaire.

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Plusieurs vallées, dont celle de Wadi Abu Oud, recèlent des inscriptions rupestres et des gravures rupestres représentant la vie quotidienne et des symboles tribaux. (SPA)

Jabal Al-Aqra présente également une collection d’inscriptions arabo-islamiques anciennes associées aux routes de pèlerinage, tandis que les chemins reliant Dadan et Hegra comptent parmi les plus anciennes inscriptions arabes liées au commerce et aux voyages.

Plusieurs vallées, dont Wadi Abu Oud, renferment des inscriptions lihyanites et des gravures rupestres représentant la vie quotidienne et les symboles tribaux, offrant un aperçu des interactions humaines avec l’environnement naturel à travers différentes époques.

Parmi les exemples les plus remarquables figure l’inscription de Zuhayr, datant de la 24ᵉ année après l’Hégire. Elle fournit une preuve précieuse de la contribution d’AlUla à la diffusion précoce de l’écriture arabe et de son rôle dans l’enregistrement des transformations historiques qui ont façonné la région.

Le projet inclut également des programmes de formation pour les étudiants en archéologie et les personnes intéressées par le patrimoine documentaire, ainsi que des initiatives de sensibilisation du public.

Les résultats seront publiés dans une série de revues scientifiques spécialisées afin de soutenir la recherche et l’éducation dans les domaines de la langue, de l’histoire et de l’archéologie.

Par cette initiative, indique le communiqué, la RCU réaffirme son engagement à protéger un patrimoine culturel couvrant plus de 3 000 ans.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com