A Damas confronté au virus, soins intensifs saturés et listes d'attente qui s'allongent

Des Syriens soupçonnés d'être infectés par le Covid-19 reçoivent un traitement à l'hôpital Mouwasat, dans la capitale Damas, le 31 mars 2021. (LOUAI BESHARA / AFP)
Des Syriens soupçonnés d'être infectés par le Covid-19 reçoivent un traitement à l'hôpital Mouwasat, dans la capitale Damas, le 31 mars 2021. (LOUAI BESHARA / AFP)
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Publié le Vendredi 02 avril 2021

A Damas confronté au virus, soins intensifs saturés et listes d'attente qui s'allongent

  • Des patients nécessitant des soins intensifs ont même dû être transférés de la capitale vers d'autres provinces
  • Citant des statistiques officielles, le rapport faisait état de 654 contaminations parmi le personnel médical, dont 29 décès

DAMAS : Aux urgences à Damas, une septuagénaire luttant contre le coronavirus attend qu'un lit se libère en soins intensifs. Dans la capitale syrienne, le secteur médical est dépassé par l'explosion des contaminations.

Gémissant et respirant avec difficulté, la patiente a été placée sous oxygène. Accompagnée par son fils, elle est allongée sur un lit, sous la lumière blafarde d'une pièce carrelée, où les malades et leurs proches se côtoient dans une proximité inquiétante.

"Nous recevons beaucoup de cas qui ont besoin de respirateurs ou de soins intensifs", confirme la docteur Asmaa Sbayni, deux masques chirurgicaux sur le visage, son stéthoscope et un oxymètre autour du cou.

"Il y a des cas pour lesquels on ne peut rien faire", poursuit avec émotion la médecin de 26 ans. "Ils meurent devant nous".

A la mi-mars, les unités de soins intensifs mobilisées pour le coronavirus à Damas ont atteint un taux d'occupation de 100%, s'était alarmé le ministère de la Santé.

Des patients nécessitant des soins intensifs ont même dû être transférés de la capitale vers d'autres provinces.

Aux urgences de l'hôpital al-Mouwasat, Mme Sbayni inscrit au registre les données d'une dizaine de malades dont elle s'est occupée en une seule journée.

"Nous recevons parfois plus de 40 cas par jour, c'est plus que ce que nous pouvons traiter", déplore-t-elle.

Ces dernières semaines, les autorités ont plusieurs fois évoqué une hausse des contaminations, pressant le public de respecter les mesures sanitaires de protection.

Augmentation quotidienne

Officiellement, les zones contrôlées par Damas -- environ deux tiers du pays en guerre -- ont enregistré 19.000 cas de Covid-19, dont un peu plus de 1.200 décès.

Médecins et organisations onusiennes estiment toutefois que le nombre de cas est bien plus élevé. Et ce notamment en raison du nombre limité de tests, explique le bureau onusien de la coordination des affaires humanitaires (Ocha).

Si l'année dernière le gouvernement a imposé des restrictions sur les déplacements et les ouvertures des commerces, il a été contraint de lever ces mesures, dans un pays déjà confronté à une grave crise économique.

L'hôpital al-Mouwasat est l'un des principaux établissements mobilisés à Damas pour lutter contre le coronavirus. Dans son bureau, son directeur Essam al-Amine suit en direct sur des écrans la situation en soins intensifs et dans son service d'isolement doté de 70 lits. Son téléphone sonne sans cesse. 

"Nous n'avons pas encore atteint le pic", met en garde le médecin. "Les chiffres augmentent quotidiennement".

Les établissements de santé accueillent "uniquement les cas les plus graves", explique-t-il. Mais "des dizaines de cas", souffrant de symptômes plus légers, "se soignent à domicile, après avoir été suivis par un médecin spécialisé".

Les chiffres officiels ne traduisent que "les résultats des tests PCR réalisés dans les hôpitaux et pour les voyageurs", reconnaît-il.

"La Syrie est en état de guerre et soumise à un siège", ajoute le directeur, en allusion aux sanctions. "Elle ne dispose pas de tests de dépistage en grande quantité".

"Chance de survie" 

Fin février, Damas a lancé les vaccinations de quelque 2.500 soignants, grâce à des doses envoyées par "un pays ami".

Par le biais de Covax, l'initiative de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour les pays les plus pauvres, les zones gouvernementales et du nord-est (sous contrôle kurde) doivent recevoir dans un premier temps 912.000 doses du vaccin AstraZeneca.

Initialement prévue en avril, la livraison a été retardée "au moins jusqu'à mai", a indiqué à l'AFP la directrice du bureau de l'OMS pour la Syrie, Akjemal Magtymova.

Un récent rapport onusien rappelait "la fragilité du système de santé syrien et son manque de personnel", la guerre n'ayant pas épargné les infrastructures médicales.

Citant des statistiques officielles, le rapport faisait état de 654 contaminations parmi le personnel médical, dont 29 décès.

A l'hôpital al-Mouwasat, le médecin spécialisé en septicémie Ali Rostom ne cache pas son soulagement en apprenant qu'un patient a quitté les soins intensifs. Il demande aux infirmiers de stériliser le lit pour y installer un nouveau malade et lui garantir une "chance de survie".

Lui aussi évoque "une explosion des cas".

"Les lits en soins intensifs ne sont jamais vides", confirme son collègue Bassam Quaider. "Il y a toujours des gens sur les listes d'attente".

Instinctivement, il baisse la voix quand arrive une ambulance, sirène hurlante. "Le corona n'est pas à prendre à la légère".


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
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  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com