Aux USA, vaccination rime avec créations d'emplois

La reprise économique s'installe grâce à l'assouplissement des restrictions, et les créations d'emplois ont fleuri en mars, apportant un souffle d' « espoir », selon le président américain. (Photo, AFP)
La reprise économique s'installe grâce à l'assouplissement des restrictions, et les créations d'emplois ont fleuri en mars, apportant un souffle d' « espoir », selon le président américain. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 03 avril 2021

Aux USA, vaccination rime avec créations d'emplois

  • Biden a toutefois appelé vendredi à ne pas « baisser la garde » face à la pandémie
  • S'élevant à 916 000, le nombre d'emplois créés le mois dernier est bien supérieur aux attentes

WASHINGTON : La campagne de vaccination accélérée, voulue par Joe Biden, commence à porter ses fruits sur l'économie. La reprise s'installe grâce à l'assouplissement des restrictions, et les créations d'emplois ont fleuri en mars, apportant un souffle d' « espoir », selon le président américain.

L'hôte de la Maison Blanche a toutefois appelé vendredi à ne pas « baisser la garde » face à la Covid-19.

S'élevant à 916 000, le nombre d'emplois créés le mois dernier est bien supérieur au consensus annoncé des analystes (627 000) et proche des estimations les plus optimistes (un million).

« Les chiffres publiés aujourd'hui sont une bonne nouvelle », a commenté Joe Biden lors d'une brève allocution depuis la Maison Blanche.

« Il y a de l'espoir, enfin, pour de nombreuses familles », a-t-il ajouté.

« Mais nous avons encore un long chemin à parcourir pour remettre notre économie sur les rails après la pire crise économique depuis près d'un siècle », a-t-il cependant prévenu alors que le nombre d'emplois est toujours inférieur de 8,4 millions à celui du pic observé avant la pandémie.

A ce rythme-là, il faudra encore des mois avant un retour au niveau de début 2020.

De plus, la reprise est inégale, avec des minorités moins bien loties.

« Le rapport sur l'emploi de mars est une preuve irréfutable que, sous les démocrates du Congrès et le président Biden, l'aide est là », avait réagi plus tôt la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

« Plus de 100 millions de doses de vaccins ont été injectées, plus de 100 millions de chèques ont été envoyés », a-t-elle énuméré.

Ce sont les secteurs des loisirs, de l'hôtellerie et de la restauration, ceux-là mêmes qui avaient été terrassés il y a un an par la pandémie, qui ont dynamisé l'emploi (+280 000), selon les statistiques du département du Travail.

Le secteur de la construction, qui avait pâti du mauvais temps en février, a engrangé 110 000 nouveaux emplois.

De bon augure

Ces données de mars sont de bon augure, alors qu'elles ont été recueillies au début du mois, avant que la plupart des Etats n'élargissent l'accès aux vaccins contre le Covid-19 et avant que de nombreux Américains ne commencent à recevoir des chèques de 1 400 dollars du gouvernement fédéral dans le cadre du dernier plan d'aide de 1 900 milliards de dollars.

En d'autres termes, la croissance de l'emploi devrait être encore plus rapide en avril.

En mars, le taux de chômage est lui tombé à 6% contre 6,2%. Il a, certes, beaucoup baissé depuis le sommet atteint en avril 2020 (près de 15%) mais il reste supérieur aux 3,5% de février 2020, a relevé le ministère.

La baisse du chômage est aussi à interpréter avec prudence puisque ce taux ne tient pas compte des millions de personnes ayant quitté le marché du travail en raison notamment de la fermeture prolongée des écoles.

Le plus grand risque pour l'économie américaine reste la pandémie elle-même.

« Je vous en supplie : ne laissez pas les progrès accomplis au prix d'énormes efforts partir en fumée », a exhorté Joe Biden. « Nous devons finir le travail », a-t-il insisté.

Les cas de coronavirus augmentent à nouveau dans une partie du pays alors que de nombreux Etats ont rouvert restaurants, salles de cinémas, salles de sport et spas par exemple.

Le pays enregistre encore en moyenne 62 000 cas par jour.

Mais nombre d'économistes ne croient pas à la possibilité d'un nouveau ralentissement de l'emploi comme cela avait été le cas à l'automne avec une nouvelle vague d'infections.

Car la campagne de vaccination bat son plein : au cours de la semaine écoulée, en moyenne 2,9 millions d'injections de l'un des trois vaccins autorisés dans le pays ont été réalisées chaque jour.

Avec plus d'Américains vaccinés, l'activité du pays retrouve de la vitalité.

Le secteur du voyage devrait amorcer son décollage alors que les autorités sanitaires américaines ont donné leur feu vert vendredi aux voyages pour les personnes vaccinées, tout en maintenant le port du masque et la distanciation sociale.

Si la reprise s'installe, l'administration Biden a fort à faire pour réduire les inégalités.

Le taux de chômage des personnes noires a peu évolué en mars, à 9,6% contre 5,4% pour les blancs.

Le salaire horaire moyen a diminué, reflétant l'embauche de travailleurs à bas salaires.

Cette semaine, Joe Biden a promis la création de millions d'emplois « bien rémunérés », en dévoilant un plan d'investissements massifs dans les infrastructures de plus de 2 000 milliards de dollars sur huit ans, qui doit toutefois encore être adopté par le Congrès.

 


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.