Tunisie : Impasse totale au sommet de l’État

Une guerre de tranchées oppose depuis plusieurs mois le président de la République (photo), le chef du Parlement et du gouvernement. FETHI BELAID / AFP
Une guerre de tranchées oppose depuis plusieurs mois le président de la République (photo), le chef du Parlement et du gouvernement. FETHI BELAID / AFP
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Publié le Vendredi 09 avril 2021

Tunisie : Impasse totale au sommet de l’État

  • La décision d’établir une nouvelle Cour constitutionnelle en Tunisie est au cœur des tensions au sommet de l’État
  • Une guerre de tranchées oppose depuis plusieurs mois le président de la République, le chef du Parlement et du gouvernement

TUNIS: La rupture est aujourd’hui totale entre d’une part le président de la République, et d’autre part le chef du Parlement et du gouvernement.

Depuis trois mois, le président de la République, le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le chef du gouvernement s’affrontent pour le partage d’un pouvoir a priori clairement réparti par la Constitution de 2014. Le pays a vécu le 5 mars 2021 une nouvelle péripétie dans cette guerre sans merci qui entrave le bon fonctionnement des institutions, en pleine pandémie de Covid-19, et de grave crise économique et financière.

Ce jour-là, le président Kaïs Saïed a renvoyé à l’ARP le projet de loi relatif à la Cour constitutionnelle, voté quelques jours plus tôt. Le texte législatif vise à accélérer la mise en place de cette instance, en abaissant de 145 à 131 – sur un total de 217 – le nombre de députés requis pour l’élection de 4 membres par le Parlement, les 8 autres étant nommés par le Conseil supérieur.

Dialogue national

Le président justifie son refus de ce projet de loi, estimant que le délai d’un an fixé par la Constitution de janvier 2014 pour créer la Cour constitutionnelle a été largement dépassé. En réalité, il soupçonne l’actuelle majorité de vouloir mettre en place cette institution uniquement pour avoir la possibilité de le démettre.

Pourtant, fin mars, les Tunisiens ont cru entrevoir le bout du tunnel, lorsque Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a annoncé que Kaïs Saïed ne s’opposait plus au dialogue national visant à mettre d’accord acteurs politiques, économiques et sociaux sur une sortie de crise et un plan de sauvetage de l’économie. L’espoir n’aura duré que quelques jours. Le blocage du processus de création de la Cour constitutionnelle a en effet remis le feu aux poudres.

C’est le président de la République qui a déclenché cette guerre de positions. Opposé à un régime parlementaire amendé, instauré par la Constitution de 2014, il est partisan d’un système à la Kadhafi, baptisé Jamahiriya («république des masses»). La majorité parlementaire ne lui étant pas acquise, M. Saïed a cherché, comme le défunt président Béji Caïd Essebsi avant lui, à s’emparer des prérogatives – bien plus importantes – du chef du gouvernement en nommant à ce poste un homme acceptant d’être un Premier ministre dans l’ombre d’un hyperprésident de fait.

Guerre des chefs

Profitant de l’échec du mouvement islamiste Ennahdha à former le premier gouvernement après les législatives de 2019, le chef de l’État a imposé un premier candidat, Elyes Fakhfakh. Après la démission de ce dernier le 15 juillet 2020, le président a de nouveau privé les partis de la coalition parlementaire de choisir son successeur et leur a imposé Hichem Mechichi. Et il n’a pas tardé à regretter son choix. Car, à l’instar de Youssef Chahed, l’homme adoubé par feu Béji Caïd Essebsi, qui s’était retourné par la suite contre son mentor, l’actuel chef du gouvernement s’est aussi rebellé contre son «bienfaiteur». Il s’est lui aussi jeté dans les bras du mouvement Ennahdha, déclenchant les hostilités avec l’hôte du Palais de Carthage.

La guerre des chefs s’est durcie lorsque Mechichi, chef du gouvernement depuis septembre 2020, en a écarté le 16 janvier les ministres proches de Kaïs Saïed. Le président a riposté en refusant d’organiser la prestation de serment des nouveaux ministres, dont certains sont suspectés de conflits d’intérêt et d’être mêlés à des affaires de corruption. La rupture est consommée. Saïed et Mechichi ne se sont pas rencontrés depuis deux mois et demi. Leur dernier échange, par courrier, remonte à fin janvier.

Idem pour les présidents de la République et du Parlement. Leur dernière rencontre avec le chef du gouvernement ­remonte au 5 décembre 2020. Et ce n’est guère étonnant, car, selon le jargon marxiste, la contradiction principale est entre Rached Ghannouchi – président du parti islamiste Ennahdha – et Kaïs Saïed. Le chef du gouvernement, lui, n’est qu’accessoire dans cette querelle.

La stratégie de la confrontation permanente et totale adoptée par le président commence à lui coûter cher. Ses rares alliés, en particulier l’UGTT, le Parti du peuple et le Courant démocratique, commencent à se démarquer de lui. Ils estiment en effet qu’il en fait trop et entrave la bonne marche des institutions. Au risque d’aggraver les risques d’un effondrement du pays.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com