Turquie: L’ancien président se présentera-t-il contre Erdogan?

L'ancien président de la république de Turquie Abdallah Gül, le 28 avril 2018, à Istanbul. (Bulent Kilic/ AFP)
L'ancien président de la république de Turquie Abdallah Gül, le 28 avril 2018, à Istanbul. (Bulent Kilic/ AFP)
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Publié le Mercredi 19 août 2020

Turquie: L’ancien président se présentera-t-il contre Erdogan?

  • Le gouvernement a « vraiment peur » de la candidature d’Abdallah Gül, selon le leader de l’opposition Kemal Kilicdaroglu
  • Des rumeurs circulent en Turquie évoquant l’éventuelle nomination par l’opposition de l’ancien président Abdallah Gül contre le président Recep Tayyip Erdogan aux élections générales de 2023

ANKARA : En 2001, les deux hommes ont fondé le Parti de la justice et du développement (AKP). Entre 2007 et 2014, ils ont dirigé le pays : Gül comme président de la république et Erdogan comme Premier ministre. Cependant, ces dernières années, Gül est devenu un fervent critique de son allié d’hier.

Lors d’une entrevue le 17 août, Kemal Kilicdaroglu, dirigeant du Parti républicain du peuple (CHP), a confié que le gouvernement avait « vraiment peur » de la candidature de Gül.

Toutefois, Gül fait lui aussi l’objet des critiques de certains groups laïcs du pays, pour avoir gardé le silence ces dernières années alors que le pouvoir devenait centralisé, sans que soit mis en place un système de « freins et contrepoids ».

Gül est aussi connu pour être proche du Parti de la démocratie et du progrès  (Deva), fondé à son tour par l’ancienne star de l’économie Ali Babacan. « Ceux qui nous accusent de nous rencontrer chaque semaine sont manipulés et souffrent de troubles psychologiques », a déclaré ce dernier.

Gül, quant à lui, ne fait pas de commentaires sur son éventuel retour lors des élections générales. Pourtant, nombreux sont ceux qui estiment que la Turquie mérite un meilleur adversaire.

Karol Wasilewski, analyste à l’Institut polonais des affaires Internationales basé à Varsovie, voit dans l’éventuelle investiture de Gül par le CHP le reflet des changements que le parti a subis sous l’administration Kilicdaroglu. Ce dernier était convaincu que le CHP devrait être plus ouvert aux valeurs conservatrices, pour mieux concurrencer l’AKP. Il estimait toutefois que la succession d’Erdogan par Gül était une mauvaise idée.

« Dans un premier temps, ils ont intérêt à nommer un candidat accepté par certains électeurs du parti et capable de concurrencer Erdogan. Le maire d’Ankara, Mansur Yavas, ainsi que le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, tous deux de l’opposition, semblent être de meilleurs concurrents, si l’on tient compte de la réputation de politicien incompétent de Gül, incapable de faire face à Erdogan », a confié Wasilewski à Arab News.

« Gül est loin d’être un politicien agressif, capable de gagner face à Erdogan, contrairement au jeune et vigoureux Imamoglu par exemple. »

Pour Wasilewski, désigner Gül découragerait plusieurs sympathisants du CHP de voter, et ce scénario augmenterait les chances d’Erdogan de remporter les élections.

« Ces derniers temps, l’AKP a été l’objet d’une vague de critiques, accusé de ne pas comprendre la nouvelle génération, dont le vote sera sans doute décisif au moment des élections générales de 2023. En nommant Gül, le CHP prouve qu’il ignore lui aussi comment s’adresser aux jeunes électeurs. Je ne crois pas qu’Abdallah Gül puisse les attirer », a-t-il enchaîné.

Certains ont décrit Gül comme le candidat du compromis, qui vaincrait Erdogan en attirant un certain nombre d’électeurs de l’AKP. Cependant, Berk Esen, analyste politique à l’université Bilkent d’Ankara, estime il y a peu de chance que Gül trouve vraiment un écho favorable auprès de la base de l’AKP. Ce discours a été soutenu pendant des années, par les médias progouvernementaux.

« Les électeurs de l’opposition ne lui font pas confiance non plus. Pour eux il est le complice du gouvernement dans plusieurs lois controversées et il est resté trop silencieux depuis la fin de son propre mandat en 2014 », a-t-il confié à Arab News.

Le paysage politique de la Turquie a radicalement changé après la victoire de l’opposition aux élections locales de l’année dernière. Esen remarque les candidats sont plus jeunes, compétents et crédibles dans les rangs de l’opposition. Il est donc peu probable que Gül motive les électeurs de l’opposition ou qu’il remporte des votes de la base de l’AKP.

« Le débat autour des noms n’est pas productif, mais il poussera l’opposition à envisager le processus de nomination des candidats. Il est possible que la direction du CHP se trouve obligée d’aller vers des primaires ouvertes pour choisir son candidat », a-t-il ajouté.

Dimitar Bechev, chercheur à l’Atlantic Council, voit dans la nomination de Gül un choix intelligent, pourvu que l’opposition se rallie pour le soutenir. « De nombreux laïcs lui reprochent d’avoir permis à Erdogan de gagner, a-t-il expliqué à Arab News. Et il n’a pas fait face à Erdogan durant les manifestations contre le gouvernement au parc Gezi en 2013. »

En outre, Gül favorise le dialogue avec les contestataires. Pour Bechev, si les votes de l’opposition se consolidaient pour le soutenir et que les électeurs de l’AKP s’unissaient, le ballotage serait possible. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'écrivain Boualem Sansal ne se pourvoira pas en cassation en Algérie

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
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  • « D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.
  • Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l'unité nationale » en Algérie, ne fera pas de pourvoi en cassation, a appris l'AFP de sources concordantes samedi.

« D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.

« Cela signifie que la condamnation est définitive. D'ailleurs, compte tenu de l'état de la justice en Algérie, il n'a aucune chance en cassation pour faire requalifier son infraction », a ajouté l'ancienne ministre.

Des proches de l'écrivain ont ensuite indiqué à l'AFP qu'il avait « renoncé à un recours ».

Sollicité par l'AFP, son avocat français, Me Pierre Cornut-Gentille, a refusé de faire tout commentaire.

Emprisonné depuis plus de sept mois, le romancier et essayiste de 80 ans a vu sa condamnation confirmée en appel mardi. Il dispose en principe de huit jours pour introduire un pourvoi en cassation.

Parmi les faits qui lui sont reprochés par la justice algérienne, figurent notamment des déclarations faites en octobre 2024 au média d'extrême droite français Frontières, dans lesquelles l'écrivain estimait que l'Algérie avait hérité de territoires appartenant jusque-là au Maroc sous la colonisation française.

Selon ses proches, M. Sansal, atteint d'un cancer de la prostate, ne figurait pas parmi les milliers de personnes graciées par la présidence algérienne vendredi, à la veille de la fête de l'indépendance du pays, et rien ne laissait présager une grâce imminente ce week-end.

Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

Noëlle Lenoir estime également qu'il ne faut pas s'attendre à une grâce à l'occasion de la fête de l'indépendance, même si elle a assuré à France Inter « garder l'espoir ». 

« Nous pensons qu'il sera libéré. Il est impossible que l'Algérie prenne la responsabilité de sa mort en prison », a-t-elle avancé.

L'écrivain fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger, le 16 novembre.


334 000 citoyens saoudiens ont reçu une formation à intelligence artificielle

Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
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  • Lancé en septembre 2024, ce programme de formation s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.
  • Lors de la session plénière du Forum, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

RIYAD : Selon l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle, 334 000 citoyens saoudiens ont bénéficié d'un programme gouvernemental leur permettant d'acquérir des compétences en intelligence artificielle.

Intitulé « Un million de Saoudiens dans l'IA », il a été mis en place en septembre 2024 en partenariat avec le ministère de l'Éducation et le ministère des Ressources humaines et du Développement social.

Lors de la session plénière du Forum du secteur à but non lucratif dans l'éducation et la formation 2025, qui s'est tenue à Riyad le 2 juillet, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

Il a déclaré que les partenariats noués par l'autorité avec d'autres agences gouvernementales avaient permis au Royaume de se positionner au niveau mondial en matière d'autonomisation des femmes dans le domaine de l'IA et de sensibilisation de la communauté, a récemment rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Lancée lors du Sommet mondial sur l'IA, l'initiative SAMAI s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.

Il a également cité plusieurs initiatives nationales issues de cette collaboration, notamment l'Olympiade nationale de programmation et d'intelligence artificielle, ou concours ATHKA.

Plus de 260 000 élèves de collèges et de lycées y ont participé et 10 000 d'entre eux se sont qualifiés pour la finale, a-t-il ajouté.

Le directeur de la SDAIA a également cité le programme « Road to ATHKA », qui a formé plus de 570 000 élèves aux concepts de l'IA.

Une autre initiative, intitulée « Future Intelligence Programmers », a permis de former plus de 10 000 enseignants.

La SDAIA et le ministère de l'Éducation ont également créé le Centre d'excellence en éducation.

Il a été conçu pour « institutionnaliser l'intégration technologique dans le secteur de l'éducation, soutenir les initiatives tournées vers l'avenir et tirer parti de l'IA pour améliorer les résultats scolaires ». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : la Défense civile annonce 32 morts dans des raids et tirs israéliens

Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
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  • Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.
  • Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile locale a fait état de 32 Palestiniens tués samedi dans la bande de Gaza, où Israël a étendu son offensive, près de 21 mois après le début de la guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.

Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

Depuis le début de la guerre, déclenchée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, de nombreux Gazaouis déplacés par le conflit trouvent refuge dans des bâtiments scolaires, qui ont été à plusieurs reprises la cible d'attaques israéliennes.

Selon l'armée israélienne, ces attaques visent des combattants du Hamas qu'elle accuse de se cacher parmi les civils.

M. Bassal a également fait état de huit Palestiniens tués par des tirs de l'armée israélienne à proximité d'un centre de distribution d'aide humanitaire, dans le sud du territoire assiégé par Israël.

Quatre Palestiniens, membres d'une même famille, ont été tués par une frappe qui a touché leur tente dans le secteur d'Al-Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza, d'après la même source.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré ne pas être en mesure de faire de commentaires sur des frappes en particulier, en l'absence de coordonnées géographiques précises.

Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias et des difficultés d'accès au terrain à Gaza, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations de la Défense civile.

Vendredi soir, le Hamas a affirmé être prêt à engager « immédiatement » des négociations sur la mise en œuvre d'une proposition de cessez-le-feu parrainée par les États-Unis.

Un responsable gouvernemental israélien a indiqué à l'AFP qu'« aucune décision n'avait été prise à ce stade sur la question ».