Pourquoi le Liban reste silencieux face aux contrats d’exploration pétrolière controversés de la Syrie

Le Tungsten Explorer, un navire de forage à explorer pour le pétrole et le gaz, est vu au large des côtes libanaises le 15 mai 2020 (Photo de JOSEPH EID / AFP)
Le Tungsten Explorer, un navire de forage à explorer pour le pétrole et le gaz, est vu au large des côtes libanaises le 15 mai 2020 (Photo de JOSEPH EID / AFP)
Un panneau d'affichage dans le sud du Liban présente des photos du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, du guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei (C) et de son fondateur, l'ayatollah Ruhollah Khomeini. (AFP)
Un panneau d'affichage dans le sud du Liban présente des photos du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, du guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei (C) et de son fondateur, l'ayatollah Ruhollah Khomeini. (AFP)
Les eaux libanaises abritent un certain nombre de sites pétroliers et gaziers offshore prometteurs, mais l’empiètement syrien sur ces sites a jusqu’à présent suscité une réaction modérée. (AFP)
Les eaux libanaises abritent un certain nombre de sites pétroliers et gaziers offshore prometteurs, mais l’empiètement syrien sur ces sites a jusqu’à présent suscité une réaction modérée. (AFP)
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Publié le Lundi 12 avril 2021

Pourquoi le Liban reste silencieux face aux contrats d’exploration pétrolière controversés de la Syrie

  • La Syrie a signé avec une société russe un accord d'exploration pétrolière et gazière de quatre ans dans des eaux méditerranéennes que le Liban revendique comme siennes
  • «Le gouvernement et les ministères concernés sont tenus d'avoir une position souveraine et claire», affirme Richard Kouyoumjian

MISSOURI, BEYROUTH : La Syrie a signé avec une société russe un accord d'exploration pétrolière et gazière de quatre ans dans des eaux méditerranéennes que le Liban revendique comme siennes. Les deux blocs à explorer dans le cadre de ce nouveau contrat chevauchent les zones maritimes libanaises d’exploration énergétique, le long de la frontière nord du pays. Pourtant, le Liban n’a pas manifesté la moindre indignation.

Rappelons-nous l’époque, pas si lointaine, pendant laquelle la situation était inversée. Le Liban a délimité ses frontières maritimes en 2011 et, trois ans plus tard, il a proposé des appels d'offres aux sociétés pétrolières et gazières pour le bloc no1, dans le Nord. À juste titre ou non, les Syriens ont décidé de ne pas reconnaître la démarcation libanaise et d’organiser une manifestation.

Le contraste entre ces deux réactions, que sépare une période de sept années, est saisissant aux yeux de l'opposition libanaise.

«Quelle est la position des autorités libanaises officielles sur cette question?» s’interroge Rola Tabsh, une députée du Courant du futur. «Qu’est-ce que ce coma suspect? Nous avons attendu la violation de l'ennemi [Israël] au Sud, mais elle est venue du Nord, d'un pays frère», s’indigne-t-elle.

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Richard Kouyoumjian, ancien ministre et membre actif du parti parlementaire des Forces libanaises, exprime une préoccupation similaire: «Le gouvernement et les ministères concernés sont tenus d'avoir une position souveraine et claire.»

Il appelle «à la reprise des négociations de démarcation dans le Sud, à la fin de la complicité syrienne, du pillage de notre argent et de nos richesses pétrolières».

 

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Les eaux libanaises abritent un certain nombre de sites pétroliers et gaziers offshore prometteurs, mais l’empiètement syrien sur ces sites a jusqu’à présent suscité une réaction modérée. (AFP)

 

Dans le Sud, la ligne de démarcation d’Israël pose problème avec la ligne libanaise, ce qui a conduit à de longues négociations indirectes parrainées par l’ONU et négociées par les États-Unis. Le différend libano-israélien et les négociations qu’il entraîne remonte désormais à plus de dix ans.

Le Hezbollah, milice et parti politique chiite pro-iranien, était contre les négociations, même indirectes, avec Israël sur cette question, mais il y a adhéré à contrecœur. Le règlement du différend frontalier maritime avec Israël demeure essentiel pour préserver la capacité du Liban à attirer les compagnies pétrolières et gazières dans ses eaux.

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Un panneau d'affichage dans le sud du Liban présente des photos du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, du guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei (C) et de son fondateur, l'ayatollah Ruhollah Khomeini. (AFP)

Le Hezbollah a compris qu'il serait tenu responsable si le Liban ne parvenait pas à développer des gisements de pétrole et de gaz offshore en raison de sa rigidité. Toutefois, le groupe a tout de même essayé de lier la question des frontières maritimes à un différend qui concerne la frontière terrestre du Liban avec Israël.

EN CHIFFRES 

Zone libanaise de 750 km2 dans le bloc no1, prétendument allouée par les Syriens à l'exploration pétrolière par les Russes. 

« Le Hezbollah poursuit ses propres intérêts plutôt que ceux du Liban »

Bien qu'Israël se soit complètement retiré du Liban en 2000, le Hezbollah affirme qu'une petite parcelle de terre connue sous le nom de «fermes de Chebaa» fait également partie du Liban et se trouve toujours occupée par Israël. Même si l'ONU pour qui les fermes de Chebaa sont des terres syriennes occupées, a tranché, la question offre au Hezbollah un prétexte pour continuer de s’opposer à Israël et conserver ses armes, longtemps après le désarmement de toutes les autres milices libanaises.

Le Hezbollah – et l'État libanais, qu'il contrôle en grande partie depuis 2008 – s'est montré virulent dans la défense de ses intérêts à l'égard d'Israël. Il est donc frappant pour de nombreux Libanais que le gouvernement ne se soit pas encore prononcé sur les empiétements syriens dans le Nord.

Le contrat syrien avec une société russe comprend au moins 750 miles carrés (1 207 mètres carrés) d'eaux maritimes revendiquées par le Liban. Si des gisements de pétrole et de gaz méditerranéens comparables à ceux d’Israël et de Chypre existent au large des côtes libanaises, les revenus potentiels qui en découlent pourraient aider le Liban à sortir de ses difficultés financières actuelles.

Beaucoup d'argent semble être en jeu, mais ces mêmes dirigeants libanais qui ont l’air tellement déterminés à défendre leurs droits à la frontière avec Israël ne font rien pour enrayer les empiétements syriens. Le gouvernement libanais, sous le joug du Hezbollah, reste silencieux.

Idéalement, selon les analystes, le Liban devrait informer la Syrie de son objection par les moyens disponibles.

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L’ancienne ministre libanaise de l’énergie et de l’eau, Nada Boustani, montre ci-dessus une carte des blocs pétroliers et gaziers en Méditerranée. (AFP)

«Cela pourrait se réaliser par le biais de l'ambassadeur syrien au Liban ou grâce à une visite du ministre libanais des Affaires étrangères en Syrie», explique à Arab News Marc Ayoub, expert des affaires énergétiques du Liban et du Moyen-Orient.

«Si la Syrie refuse de reconnaître cette objection, le Liban doit recourir à l'ONU pour s'opposer à tout processus d'exploration. Il peut demander l'arrêt de l'exploration si le Liban présente des documents qui prouvent la propriété de ces zones.

Naturellement, les États faibles voient constamment leurs droits bafoués. Comme l'a fait remarquer le philosophe grec Thucydide il y a plus de deux mille ans, « les forts font ce qu'ils peuvent et les faibles souffrent ce qu'ils doivent». La puissance de l’État israélien dépasse de loin celle de la Syrie: cette explication semble donc insuffisante. Les dirigeants de Beyrouth n'ont eu aucune difficulté à s'adresser à l'ONU pour obtenir de l'aide dans leur différend maritime contre Israël.

Pour de nombreux Libanais, la véritable explication de la politique de deux poids, deux mesures semble évidente: le Hezbollah poursuit ses propres intérêts plutôt que ceux du Liban, et le Hezbollah est redevable à la Syrie ainsi qu’à l'Iran.

Tant que l'État libanais reste sous l'emprise du Hezbollah et de ses alliés, l'intérêt national libanais passe au second plan. Dans de telles circonstances, même un État aussi faible que la Syrie déchirée par la guerre civile peut profiter du Liban.

Les maux du Liban ne se résument pas au simple fait que son gouvernement ne bougera pas pour protéger sa frontière nord. En dépit de l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth l'année dernière, le Hezbollah a empêché que soient engagées les réformes gouvernementales nécessaires pour attirer un plan de sauvetage financier international pour le pays.

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La présence et l’influence dominantes du Hezbollah au sein du gouvernement assèchent les investissements et l’aide au développement. (AFP)

La présence et l’influence dominantes du Hezbollah au sein du gouvernement assèchent les investissements et l’aide au développement, d’autant que certains craignent de se heurter aux sanctions anti-iraniennes s’ils traitent avec un acteur aussi étroitement lié à l’Iran. La présence du Hezbollah sur les listes terroristes occidentales complique énormément les choses pour le pays.

Néanmoins, les combattants du Hezbollah continuent de s'impliquer ouvertement dans la guerre civile syrienne auprès du régime d'Assad. Chacun sait par ailleurs que les conseillers du Hezbollah se rendent au Yémen pour aider les Houthis et que des membres du Hezbollah continuent de mener divers complots terroristes à Chypre, en Géorgie, en Argentine, en Asie du Sud-Est, entre autres.

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Les tensions du Liban avec son voisin du sud, Israël, souvent à la demande du Hezbollah et de ses soutiens iraniens, l’ont amené à fermer les yeux sur les activités de son autre voisin, la Syrie. (AFP)

La politique étrangère du Liban est maintenant si étroitement alignée sur celles de l’Iran et de la Syrie que le pays esquive les réunions et les votes de la Ligue arabe s’il y perçoit un risque que soit critiquée l’attitude de l’Iran dans la région. Le soutien financier du Golfe arabe se tarit chaque fois que le Liban vote en faveur de l'Iran dans les forums internationaux ou refuse de condamner des opérations comme celle de l'attaque iranienne de 2016 contre les missions diplomatiques saoudiennes.

En principe, les partis libanais devraient en outre se méfier particulièrement de la Syrie. Les nationalistes syriens convoitent depuis longtemps le Liban, considérant ce pays comme une partie de la Syrie que les colonialistes français ont injustement tronquée de la grande Syrie.

Après la fin de la guerre civile libanaise en 1991, la Syrie a continué à occuper le Liban pendant plus d'une décennie. Pendant cette période, les Syriens n'avaient même pas d'ambassade dans le pays. Cela s’explique par le fait que, du point de vue syrien, le Liban fait partie de la Syrie; or les ambassades sont réservées aux pays étrangers.

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Le ministre libanais de l'Énergie, Cesar Abi Khalil (2-D), reçoit un document du directeur général de Total, Stéphane Michel, le 9 février 2018 (AFP)

Le fait que le Liban ne soit pas parvenu à protester contre l’exploration pétrolière et gazière de la Syrie dans des eaux qui, selon lui, lui appartiennent, est d’autant plus alarmant. Quel est l’intérêt d’avoir son propre État s’il ne tente même pas de contrer les empiétements de son voisin?

Du point de vue des intérêts nationaux libanais, le pays pourrait profiter d’une dimension des tensions avec Israël au Sud – en particulier à propos de ce problème qui n’en est pas un, les 22 km2 des fermes de Chebaa – et d'une défense de principe accrue de sa souveraineté contre la Syrie «sœur» au Nord.

Par ailleurs, si la situation économique était bonne au Liban, on pourrait peut-être occulter cette soumission flagrante aux empiétements syriens. Malheureusement, elle continue de péricliter.

Si ce Liban assoiffé de ressources n’est même pas en mesure de défendre ses revendications contre un État syrien extrêmement affaibli, alors l'avenir se présentera sous un mauvais jour une fois que Damas se sera refait une santé.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


"Sortir de la destruction et de la mort" : des Gazaouis à la plage comme avant la guerre

Des enfants palestiniens jouent sur une plage à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 17 avril 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo AFP)
Des enfants palestiniens jouent sur une plage à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 17 avril 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo AFP)
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  • Une météo estivale a offert mercredi un moment de répit aux Gazaouis déplacés à Deir el-Balah, dans le centre du territoire palestinien,
  • "Les enfants étaient heureux", assure Naji Abou Waseem, lui aussi déplacé de Gaza-ville. "C'était notre but, les sortir de la destruction et de la mort, de l'atmosphère de la guerre, même s'ils entendent tout le temps des explosions et les avions"

Deir El-Balah (Territoires Palestiniens) : Une météo estivale a offert mercredi un moment de répit aux Gazaouis déplacés à Deir el-Balah, dans le centre du territoire palestinien, qui par centaines se sont baignés dans les eaux encore fraîches de la Méditerranée pour se laver des affres de la guerre.

"Aujourd'hui, c'était l'occasion pour nous d'aller à la mer. A cause de la forte chaleur, la tente est comme un four, et l'air est comme le feu", raconte à l'AFP Mahmoud Al-Khatib, 28 ans, qui a dû fuir la ville de Gaza, au nord, avec sa femme et ses enfants.

En attendant le jour où ils pourront rentrer chez eux, ils vivent dans un camp, sous des tentes chauffées à blanc par le soleil d'avril et un mercure qui a atteint les 34°C mercredi à Deir el-Balah.

"Les enfants étaient heureux", assure Naji Abou Waseem, lui aussi déplacé de Gaza-ville. "C'était notre but, les sortir de la destruction et de la mort, de l'atmosphère de la guerre, même s'ils entendent tout le temps des explosions et les avions".

Un photographe de l'AFP a saisi ces instants de calme et de joie simple, une denrée rare dans le petit territoire palestinien ravagé par six mois de frappes aériennes incessantes et de combats acharnés entre Israël et le Hamas.

Des hommes étendus sur le sable, les regards au large, devisent à quelques pas d'enfants bravant les vagues ou barbotant sur l'estran. Un petit groupe de femmes et de jeunes filles en tunique longue et hijab posent pour la photo.

Un cheval, un chien s'ébrouent dans l'eau. Des gamins piaffent d'aise, juchés sur un chameau.

Des adolescents tapent dans le ballon, d'autres volleyent, de plus jeunes sautillent sur un improbable trampoline.

Selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007, femmes et enfants sont les premières victimes de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, qui a fait près de 39.000 morts, majoritairement des civils.

Originaire d'un quartier du nord de Gaza, Oum Ramadan, son mari Younis Abou Ramadan, leurs enfants et petits-enfants vivent eux aussi sous des tentes, "comme dans une boîte de sardines", résume-t-elle.

"Nous avons passé la journée à la plage", raconte Younis Abou Ramadan. "Nous avons essayé d'oublier ce que nous vivons, mais c'est difficile".

L'offensive militaire israélienne a été déclenchée par les attaques sanglantes et sans précédent perpétrées le 7 octobre par des commandos infiltrés du Hamas dans le sud d'Israël qui ont fait 1.170 morts, en majorité des civils, d'après un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels israéliens.

Leur massacre commis, les assaillants ont enlevé 250 personnes. Dans le cadre d'une trêve d'une semaine fin novembre, une centaine d'otages, dont 80 Israéliens ou binationaux, ont été libérés en échange de 240 prisonniers palestiniens.

Israël estime que 129 otages restent captifs dans la bande de Gaza, dont 34 sont morts.


Les rois de Jordanie et de Bahreïn discutent de coopération arabe régionale

Le roi Abdallah II de Jordanie et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, à Aqaba. (Petra)
Le roi Abdallah II de Jordanie et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, à Aqaba. (Petra)
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  • La réunion a mis en lumière l’importance du prochain sommet de la Ligue arabe, qui devrait être inauguré à Manama, le 16 mai
  • Le roi Hamad a félicité la Jordanie pour son rôle au niveau de la promotion de la paix dans la région et son soutien aux causes arabes et islamiques, en particulier la question palestinienne

AMMAN: Le roi Abdallah II de Jordanie et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, se sont rencontrés, mercredi, à Aqaba, pour discuter de la solidarité et de la coordination arabes, rapporte l’Agence de presse jordanienne.

La réunion a mis en lumière l’importance du prochain sommet de la Ligue arabe, qui devrait être inauguré à Manama, la capitale du royaume de Bahreïn, le 16 mai, à la lumière des défis auxquels la région fait désormais face.

Le roi Abdallah a salué les efforts déployés par Bahreïn pour organiser l’événement.

Lors de la réunion, à laquelle a également participé le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdallah, les dirigeants ont insisté sur les liens étroits entre la Jordanie et Bahreïn et ont exprimé leur engagement à poursuivre la coopération et l’intégration économique.

Le roi Hamad a félicité la Jordanie pour son rôle au niveau de la promotion de la paix dans la région et son soutien aux causes arabes et islamiques, en particulier la question palestinienne.

Les dirigeants ont souligné la nécessité urgente d’une intervention internationale pour parvenir à un accord de cessez-le-feu à Gaza, et ils ont appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre des mesures immédiates pour protéger les civils, garantir l’acheminement de l’aide humanitaire et empêcher une escalade du conflit.

Ils se sont également fermement opposés à toute action susceptible d’élargir le conflit, notamment l’offensive terrestre israélienne à Rafah ou le déplacement des Palestiniens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attaque du Hezbollah contre un centre de commandement militaire israélien: quatorze blessés

Les services d’urgence répondent à un incident survenu dans le contexte des hostilités transfrontalières en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, près de la région d’Arab al-Aramche, dans le nord d’Israël, le 17 avril 2024. (Reuters)
Les services d’urgence répondent à un incident survenu dans le contexte des hostilités transfrontalières en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, près de la région d’Arab al-Aramche, dans le nord d’Israël, le 17 avril 2024. (Reuters)
Un Libanais récupère des livres dans une maison détruite par une frappe aérienne israélienne, dans le village de Mansouri, au sud du Liban, le mercredi 17 avril 2024. (Photo AP)
Un Libanais récupère des livres dans une maison détruite par une frappe aérienne israélienne, dans le village de Mansouri, au sud du Liban, le mercredi 17 avril 2024. (Photo AP)
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  • Le Hezbollah «est passé à la vitesse supérieure dans les affrontements, en prenant les soldats israéliens directement pour cible»
  • Les forces israéliennes ont mené des représailles immédiates en lançant des bombes au phosphore sur la zone frontalière

BEYROUTH: Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, a lancé, mercredi, «une attaque combinée avec des missiles guidés et des drones explosifs contre un centre de commandement de reconnaissance militaire à Arab al-Aramche », alors qu’il visait l’armée israélienne au sud de la frontière avec le Liban.

Le groupe a revendiqué la responsabilité de l’opération, qu’il qualifie de «riposte à l’assassinat de plusieurs combattants à Aïn Baal et Chehabiya, dans le sud du Liban».

Les médias israéliens ont annoncé qu’«un drone kamikaze a ciblé un rassemblement de l’armée israélienne à Arab al-Aramche, dans l’ouest de la Galilée, faisant au moins six victimes».

Ils ajoutent: «Un hélicoptère de l’armée israélienne a été touché alors qu’il venait en aide aux blessés à Arab al-Aramche.»

Le centre médical Galilée à Nahariya indique avoir accueilli quatorze blessés.

Le Hezbollah a récemment adopté de nouvelles tactiques. Selon une source sécuritaire, ces techniques «ont été utilisées la semaine dernière, lorsque le Hezbollah a fait usage d’engins explosifs visant des soldats israéliens à la frontière, blessant quatre membres de la brigade Golani».

La source ajoute que le Hezbollah «est passé à la vitesse supérieure dans les affrontements, en prenant les soldats israéliens directement pour cible».

Les forces israéliennes ont mené des représailles immédiates en lançant des bombes au phosphore sur la zone frontalière.

Cette région comprend les banlieues de Rachaya al-Fekhar, Fardis, Al-Habbariyeh, Alma al-Chaab, Dhaïra, Marwahine et Yarine, ainsi que la ville de Nabatieh, où une maison appartenant à la famille Sayyed a été détruite.

Aucune victime n’a été signalée lors de ces incidents, mais la région frontalière a été témoin de l’assassinat par l’armée israélienne de deux figures importantes.

Le Hezbollah a annoncé la mort d’Ismaël Youssef Baz, un haut commandant de l’organisation, tandis que le mouvement Amal – un allié du Hezbollah – déplore la mort de Hussein Kassim Karcht.

Les médias israéliens rapportent que M. Baz, qui a été tué dans sa voiture à la suite d’une attaque de drone, était «le commandant du secteur côtier du Hezbollah».

«Il travaillait à la planification de tirs de roquettes et de missiles antichars en direction d’Israël depuis la côte libanaise. Au cours de cette guerre, il a organisé et planifié la mise en œuvre de plusieurs attaques contre Israël», est-il également indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com