La «mascarade» orchestrée pour réélire Assad suscite la colère

Des députés syrien de la prochaine élection présidentielle, au Parlement, dans la capitale Damas, le 18 avril 2021. (Photo, AFP)
Des députés syrien de la prochaine élection présidentielle, au Parlement, dans la capitale Damas, le 18 avril 2021. (Photo, AFP)
Le président syrien Bachar Assad et son épouse Asma ont voté dans un bureau de vote lors des élections législatives à Damas, en Syrie, le 19 juillet 2020. (SANA / Handout via Reuters)
Le président syrien Bachar Assad et son épouse Asma ont voté dans un bureau de vote lors des élections législatives à Damas, en Syrie, le 19 juillet 2020. (SANA / Handout via Reuters)
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Publié le Lundi 19 avril 2021

La «mascarade» orchestrée pour réélire Assad suscite la colère

  • Les Syriens dans les régions frontalières sous contrôle des troupes et des milices turques ne pourront pas voter non plus
  • L'envoyée américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, souligne que «ces élections ne seront ni libres ni équitables

DJEDDAH: Le régime syrien tiendra le 26 mai un scrutin aux résultats prédeterminés afin de réélire Bachar Assad à la présidence, un vote que l'opposition et les États-Unis qualifient de «mascarade».

La date limite du dépôt des candidatures prend fin dans onze jours. Les candidats doivent avoir résidé en Syrie au cours des dix dernières années, un critère qui empêche les principales figures de l'opposition en exil de se présenter.

L’alliance de l’opposition soutenue par la Turquie, et dont les forces contrôlent une partie du territoire dans le nord-ouest de la Syrie où des millions de civils se réfugient loin des bombes d’Assad, rejette l’élection.

«En ce qui nous concerne, le parlement d’Assad n’a aucune légitimité. C’est une mascarade, un effort désespéré pour réinventer ce régime criminel», affirme Moustafa Sejari, membre d’envergure au sein de l’opposition.

L'envoyée américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, souligne que «ces élections ne seront ni libres ni équitables. Elle ne vont pas légitimer le régime d’Assad».

Les ministres des Affaires étrangères de la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, l'Italie et des États-Unis ont appelé au boycott du scrutin qui, selon eux, ne sert qu'à redonner du pouvoir à Assad.

La famille d’Assad et son parti, le Baas, dirigent la Syrie depuis cinq décennies, appuyés par les services de sécurité et l’armée. Le dirigeant est arrivé au pouvoir en 2000 après la mort de son père, Hafez Assad, lui-même devenu président en 1971, un an après un coup d'État militaire.

Cette année marque le dixième anniversaire de la violente répression exercée contre les manifestants qui appelaient à la démocratie, une riposte qui a déclenché une guerre civile et laissé une grande partie de la Syrie en ruine. Le conflit a mobilisé les puissances mondiales, tué des centaines de milliers de personnes et déplacé des millions.

L'opposition et les dirigeants occidentaux exigent qu'Assad, qu'ils accusent de crimes contre l'humanité, démissionne.

en BREF

Les ministres des Affaires étrangères de la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, l'Italie et des États-Unis ont appelé au boycott du scrutin qui, selon eux, ne sert qu'à redonner du pouvoir à Assad.

Le conflit a mobilisé les puissances mondiales, tué des centaines de milliers de personnes et déplacé des millions.

L'opposition et les dirigeants occidentaux exigent qu'Assad, qu'ils accusent de crimes contre l'humanité, démissionne.

Assad, 55 ans, a remporté la dernière élection en 2014, avec 88% des voix. Depuis, les troupes du régime ont arraché des territoires aux forces de l’opposition avec l’aide militaire de la Russie, de l’Iran et de la milice libanaise guidée par Téhéran, le Hezbollah.

Mais de grandes parties de la Syrie échappent toujours au contrôle du gouvernement, et le vote n'aura pas lieu dans ces régions. Parmi elles, on compte la province nord-ouest d’Idlib, un bastion de l’opposition contrôlé par Hayat Tahrir al-Cham, dirigée par des membres de l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda.

La région d'Idlib et les districts voisins, et qui servent de refuge à d'autres groupes d'opposition, abrite 2,9 millions de personnes, dont les deux tiers sont des déplacés fuyant les violences.

Les Syriens dans les régions frontalières sous contrôle des troupes et des milices turques ne pourront pas voter non plus. C’est également le cas de ceux qui vivent dans les zones du nord à majorité kurde, où les forces du régime sont absentes.

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Abbas attendu le 21 mai au Liban pour discuter des camps des réfugiés palestiniens

Des Palestiniens célèbrent la déclaration de cessez-le-feu à Gaza dans le camp de réfugiés d'Ain el-Helweh, à la périphérie du port de Sidon, dans le sud du Liban, le 15 janvier 2025. (AFP)
Des Palestiniens célèbrent la déclaration de cessez-le-feu à Gaza dans le camp de réfugiés d'Ain el-Helweh, à la périphérie du port de Sidon, dans le sud du Liban, le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président palestinien Mahmoud Abbas est attendu le 21 mai à Beyrouth pour discuter de "l'extension de l'autorité" du pouvoir libanais aux camps des réfugiés palestiniens échappant à son contrôle
  • Quelque 250.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban dans ces camps surpeuplés

BEYROUTH: Le président palestinien Mahmoud Abbas est attendu le 21 mai à Beyrouth pour discuter de "l'extension de l'autorité" du pouvoir libanais aux camps des réfugiés palestiniens échappant à son contrôle, a indiqué mardi à l'AFP un responsable gouvernemental.

Quelque 250.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban dans ces camps surpeuplés où sont présents le Fatah de Mahmoud Abbas mais également le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens.

Dans une interview le 30 avril, le président libanais Joseph Aoun avait indiqué que les autorités œuvraient "pour retirer les armes lourdes et moyennes de l'ensemble du territoire libanais" et qu'il devrait évoquer le désarmement des camps palestiniens avec Mahmoud Abbas.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, avait de son côté souligné "la nécessité de remettre les armes illégales (à l'Etat) et de ne pas permettre au Hamas ou à d'autres factions de compromettre la stabilité" du pays.

Le bureau du président palestinien a confirmé la visite de Mahmoud Abbas au Liban le 21 mai, après que les autorités libanaises avaient arrêté des membres du Hamas accusés de tirs de roquettes vers Israël malgré le cessez-le-feu en vigueur.

Selon le responsable gouvernemental libanais qui a requis l'anonymat, Mahmoud Abbas va évoquer avec les dirigeants libanais "les modalités de l'extension de l'autorité de l'Etat à l'ensemble du territoire libanais, dont les camps palestiniens".

En vertu d'un accord de longue date, la sécurité dans les camps de réfugiés palestiniens est assurée par des factions palestiniennes, et l'armée libanaise n'y pénètre pas.

Le Hamas est l'allié du Hezbollah pro-iranien au Liban, qu'un conflit meurtrier a opposé à l'armée israélienne dans le sillage de la guerre entre le mouvement palestinien et Israël à Gaza.

Pendant la guerre au Liban, à laquelle un cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre, le Hamas avait revendiqué des tirs de roquettes sur Israël depuis ce pays.

A la suite de nouveaux tirs non revendiqués à deux reprises fin mars, plusieurs membres du Hamas soupçonnés d'être impliqués dans ces attaques ont été arrêtés par l'armée libanaise ou ont été remis par le mouvement palestinien aux autorités libanaises.

Israël avait riposté à ces tirs en bombardant la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.

Début mai, le Haut conseil de défense, plus haute instance de sécurité au Liban, avait mis en garde le Hamas contre l'utilisation du territoire libanais pour bombarder Israël.

La dernière visite du président de l'Autorité palestinienne au Liban remonte à février 2017.


Une délégation de l'UNESCO visite le géoparc de Riyad Nord après son inscription au réseau mondial

La Sous-Directrice générale de l'UNESCO pour les sciences exactes et naturelles, Lidia Brito, lors de sa visite au Géoparc de Riyad Nord. (SPA)
La Sous-Directrice générale de l'UNESCO pour les sciences exactes et naturelles, Lidia Brito, lors de sa visite au Géoparc de Riyad Nord. (SPA)
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  • Selon un responsable de l'UNESCO, la destination met en valeur la diversité naturelle et culturelle du Royaume.
  • En avril, l'UNESCO a inscrit le géoparc de Riyad Nord et Salma à son réseau mondial de géoparcs.

RIYAD : Lidia Brito, la sous-directrice générale de l'UNESCO pour les sciences exactes et naturelles, a visité dimanche le Géoparc de Riyad Nord, faisant l'éloge de cette destination qui préserve à la fois la nature et l'histoire.

En avril, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a désigné le Géoparc de Riyad Nord dans le cadre de son Réseau mondial des géoparcs, qui vise à protéger les sites du patrimoine géologique et à promouvoir le développement durable.

Hussam Zuhair Al-Turki, directeur de l'Initiative saoudienne pour les géoparcs, et Hamoud Alnughaymishi, directeur du secteur des sciences à la Commission nationale saoudienne pour l'éducation, la culture et les sciences, ont accompagné Mme Brito lors de sa visite. 

Ils ont exploré les principales caractéristiques géologiques du géoparc de Riyad Nord, telles que la grotte d'Abu Shaddad et la falaise du bord du monde. Ils se sont également arrêtés pour explorer le village de Ghamra, connu pour ses parcours d'aventure dans la banlieue de Riyad.

M. Brito a déclaré que le géoparc de Riyad Nord mettait en valeur la diversité naturelle et culturelle de l'Arabie saoudite et qu'il renforcerait l'écotourisme dans le royaume, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

En avril, l'UNESCO a désigné le géoparc de Riyad Nord et le géoparc de Salma comme faisant partie de son réseau mondial de géoparcs. Le royaume espère inscrire 13 autres sites au réseau de l'UNESCO, a ajouté la SPA. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Gaza: le plan israélien de distribution d'aide «contraire aux principes humanitaires» selon une ONG norvégienne

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  • Le projet du gouvernement israélien de distribuer de l'aide humanitaire à Gaza dans des centres contrôlés par l'armée est "fondamentalement contraire aux principes humanitaires", a déclaré le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés
  • Israël accuse le Hamas de détourner l'aide humanitaire, et justifie son blocus de la bande de Gaza par la nécessité de faire pression sur le mouvement pour qu'il libère les otages

OSLO: Le projet du gouvernement israélien de distribuer de l'aide humanitaire à Gaza dans des centres contrôlés par l'armée est "fondamentalement contraire aux principes humanitaires", a déclaré lundi à l'AFP le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

"Nous ne pouvons pas et ne voulons pas faire quelque chose qui est fondamentalement contraire aux principes humanitaires", a dit Jan Egeland à l'AFP.

"Les agences des Nations unies et tous les autres groupes humanitaires internationaux ont dit non à cette idée émanant du cabinet israélien et de l'armée israélienne", a-t-il ajouté.

Le cabinet de sécurité israélien estime qu'il y a "actuellement suffisamment de nourriture" dans la bande de Gaza et a consenti à la "possibilité d'une distribution humanitaire" si cela venait à être "nécessaire", a indiqué lundi une source officielle israélienne.

Israël accuse le Hamas de détourner l'aide humanitaire, et justifie son blocus de la bande de Gaza par la nécessité de faire pression sur le mouvement pour qu'il libère les otages.

Selon le responsable de l'ONG norvégienne, le gouvernement israélien "veut militariser, manipuler et politiser l'aide en ne l'autorisant que dans quelques centres dans le sud, un système où les gens seront contrôlés et où il sera impossible d'agir".

Cela "obligera les gens à se déplacer pour obtenir de l'aide, ce qui prolongera la famine parmi la population civile. Nous ne prendrons donc pas part à cela", a ajouté M. Egeland.

"Si l'une des parties tente de contrôler, de manipuler et de rationner l'aide destinée aux civils de l'autre camp, cela va à l'encontre de toutes nos valeurs", a-t-il encore ajouté.

De son côté, le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), a souligné que le "plan qui nous est présenté signifie que de vastes zones de Gaza (...) resteront privées d'approvisionnement".

Les organisations d'aide internationale, de même que les Palestiniens de Gaza, témoignent depuis des semaines d'une situation humanitaire dramatique, notamment en raisons des pénuries de biens de première nécessité.

Le Programme alimentaire mondial (PAM), un des principaux fournisseurs de nourriture dans la bande de Gaza, a annoncé le 25 avril y avoir "épuisé tous ses stocks".