Pompeo: Les Européens "ont choisi de s’aligner sur les ayatollahs"

Les actes des Européens "mettent  en danger le peuple d'Irak, du Yémen, du Liban, de Syrie, et aussi leurs propres concitoyens", a lancé Mike Pompeo (Photo, AFP).
Les actes des Européens "mettent en danger le peuple d'Irak, du Yémen, du Liban, de Syrie, et aussi leurs propres concitoyens", a lancé Mike Pompeo (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 21 août 2020

Pompeo: Les Européens "ont choisi de s’aligner sur les ayatollahs"

  • Les Etats-Unis ont formellement déclenché le "snapback" à l'ONU, une procédure censée rétablir des sanctions internationales contre l'Iran
  • La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ne soutiennent pas l'initiative US et tentent de preserver l'accord de 2015 avec l'Iran

NATIONS-UNIES: Le ton est monté comme rarement entre les deux rives de l'Atlantique, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo allant jusqu'à accuser nommément la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne d'avoir "choisi de s'aligner sur les ayatollahs" au pouvoir dans la République islamique.

Cette accusation américaine intervient alors que les Etats-Unis ont formellement activé jeudi à l'ONU une procédure controversée pour réclamer le rétablissement dans un mois des sanctions internationales contre l'Iran, mais se sont immédiatement heurtés au refus catégorique de leurs alliés européens.

En déplacement à New York, le secrétaire d'Etat a "notifié au Conseil de sécurité" un "non-respect notable par l'Iran de ses engagements" prévus par l'accord conclu à Vienne en 2015 pour l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire.

Les Etats-Unis précisent déclencher ce mécanisme, dit "snapback", en tant que pays "participant" à l'accord de Vienne. La résolution 2231 du Conseil de sécurité qui l'avait entériné désignait en effet comme "participants" tous les signataires initiaux, c'est-à-dire les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Iran.

Or le président américain Donald Trump ayant claqué la porte en 2018 de ce compromis international, la capacité de Washington à se prévaloir de ce statut est contestée sur le plan juridique par la plupart des autres pays, y compris ses alliés européens.

"Défis majeurs"

"La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni notent que les Etats-Unis d'Amérique ont cessé d'être un participant" lors "de leur retrait de l'accord le 8 mai 2018", ont réagi les diplomaties des trois pays dans un communiqué commun.

"Nous ne pouvons donc pas soutenir cette initiative", ont-elles ajouté, soulignant vouloir toujours, "en dépit des défis majeurs engendrés par le retrait des Etats-Unis", "préserver" l'accord signé il y a cinq ans et présenté à l'époque comme l'unique chance d'empêcher un Iran nucléaire.

Donald Trump, qui juge au contraire cet accord "désastreux" et promet d'en obtenir un "meilleur" en exerçant une "pression maximale" sur Téhéran, a déjà rétabli et même durci toutes les sanctions américaines. En riposte, les autorités iraniennes ont commencé à revenir sur leurs engagements nucléaires, notamment en termes d'enrichissement d'uranium.

Tout en reconnaissant les "efforts extensifs et la diplomatie exhaustive" menés par les Européens pour ramener la République islamique dans le droit chemin, ses violations "persistent", affirme dans sa lettre Mike Pompeo, estimant que "les Etats-Unis n'ont donc aucun autre choix" que d'activer le "snapback".

Il reproche à Paris, Londres et Berlin de n'avoir pas voté, la semaine dernière, en faveur de la résolution américaine pour prolonger l'embargo sur les armes conventionnelles visant l'Iran, qui expire en octobre. Le texte n'a été approuvé que par deux pays du Conseil de sécurité sur 15.

"Echec du leadership"

"Leurs actes mettent en danger le peuple d'Irak, du Yémen, du Liban, de Syrie, et aussi leurs propres concitoyens", a lancé Mike Pompeo à l'égard des Européens. "L'Amérique ne va pas se joindre à cet échec du leadership", a-t-il martelé.

Théoriquement, le "snapback", un processus complexe prévu par la résolution de 2015, devrait permettre le retour du reste des mesures punitives internationales dans 30 jours, de manière presque automatique. Parmi elles, l'embargo sur les armes et les sanctions liées à l'enrichissement d'uranium.

Mais selon plusieurs observateurs, l'ambassadeur indonésien pourrait, après consultation des autres membres du Conseil, classer sans suite la plainte américaine.

Donald Trump pourrait néanmoins clamer dans 30 jours, au moment de l'Assemblée générale des Nations unies, que les sanctions internationales sont à nouveau en vigueur.

Cela augure de vifs débats et batailles juridiques voire judiciaires.

Si les sanctions étaient de facto de retour, l'Iran pourrait acter la mort définitive de l'accord de 2015. Mais il pourrait aussi décider d'attendre de voir si Donald Trump remporte un second mandat à la présidentielle du 3 novembre.

En attendant, Washington est plus isolé que jamais sur ce dossier, et le Conseil de sécurité plus divisé que jamais.

Dans un mémo, le département d'Etat américain a assuré être dans son bon droit, estimant que toute autre lecture créerait "un précédent dangereux qui pourrait menacer la portée de toute décision du Conseil de sécurité".

Les Européens ont aussi motivé leur opposition à la démarche américaine par la nécessité de "préserver l'autorité et l'intégrité du Conseil de sécurité".


Le chef du Hamas Haniyeh à Istanbul pour rencontrer Erdogan

Ismail Haniyeh (à gauche), chef du bureau politique du mouvement islamiste palestinien Hamas basé à Doha, s'adresse à la presse après une réunion avec le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian (à droite) à Téhéran le 26 mars 2024. (Photo par AFP)
Ismail Haniyeh (à gauche), chef du bureau politique du mouvement islamiste palestinien Hamas basé à Doha, s'adresse à la presse après une réunion avec le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian (à droite) à Téhéran le 26 mars 2024. (Photo par AFP)
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  • M. Erdogan a confirmé vendredi ce premier tête-à-tête depuis juillet 2023, tout en restant extrêmement discret sur son objet: «Gardons l'ordre du jour pour nous et M. Haniyeh» a-t-il glissé aux journalistes
  • M. Haniyeh est arrivé en soirée à la tête d'une délégation de son mouvement dans la mégapole turque, l'un de ses lieux de résidence depuis 2011, mais où il ne s'est rendu officiellement qu'une seule fois, en janvier, depuis le début de la guerre à Gaza

ISTANBUL, Turquie : Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh est reçu samedi à Istanbul par l'un de ses plus fervents soutiens, le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui tentera d'imposer sa médiation entre Israël et le mouvement palestinien.

Pour cette première rencontre officielle depuis le début de la guerre le 7 octobre, les deux hommes se retrouveront au palais de Dolmabahce sur le Bosphore à 14H00 (1100 GMT), a indiqué une source officielle à l'AFP.

M. Erdogan a confirmé vendredi ce premier tête-à-tête depuis juillet 2023, tout en restant extrêmement discret sur son objet: «Gardons l'ordre du jour pour nous et M. Haniyeh» a-t-il glissé aux journalistes.

Le Hamas a pour sa part simplement indiqué que la guerre dans la bande de Gaza serait au menu des entretiens, dans un communiqué diffusé vendredi soir à l'arrivée de son chef.

M. Haniyeh est arrivé en soirée à la tête d'une délégation de son mouvement dans la mégapole turque, l'un de ses lieux de résidence depuis 2011, mais où il ne s'est rendu officiellement qu'une seule fois, en janvier, depuis le début de la guerre à Gaza.

Il avait alors rencontré le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, avec lequel il s'est longuement entretenu mercredi à Doha.

M. Fidan recevait pour sa part samedi matin le ministre égyptien des affaires étrangères, Sameh Choukri et les deux responsables devaient s'exprimer à la mi-journée devant la presse.

- Frontières de 67 -

Lors de sa visite à Doha, a spécifié M. Fidan mercredi, les représentants du Hamas lui «ont répété qu'ils acceptent la création d'un État palestinien dans les frontières de 1967» donc, implicitement l'existence de l'Etat d'Israël, «et de renoncer à la lutte armée après la création de l'État palestinien».

«Le Hamas n'aura alors plus besoin d'avoir une branche armée et continuera d'exister en tant que parti politique», avait détaillé M. Fidan qui s'était dit «heureux de recevoir un tel message».

Le ministre turc disait également s'être fait l'écho auprès de ses interlocuteurs des «inquiétudes des Occidentaux» pour qui le Hamas est un mouvement terroriste «qu'ils comparent à Daech», acronyme arabe désignant le groupe Etat islamique.

La Turquie, qui se veut le fer de lance du soutien à la cause palestinienne, apporte un appui solide et constant aux responsables du Hamas, mais elle s'est trouvée écartée de la médiation entre Israël et le mouvement palestinien.

Cette visite de M. Haniyeh intervient au moment où le Qatar, qui assume un rôle pivot dans les négociations entre Israël et le Hamas, a dit vouloir «réévaluer» son rôle et alors que les négociations pour arracher une trêve et la libération des otages israéliens piétine.

Les négociateurs qataris ont été particulièrement froissés par les critiques israéliennes et celles de certains démocrates américains.

La Turquie pourrait donc en profiter pour tenter de reprendre la médiation au nom de ses bonnes relations avec le Hamas.

Cependant, Sinan Ciddi, chercheur associé à la Fondation pour la défense des démocraties (FDD), basée à Washington, se montre circonspect et ne prédit à M. Erdogan qu'un rôle «très limité», au côté d'autres médiateurs, en raison du rejet qu'il suscite de la part d'Israël.

M. Erdogan a encore estimé cette semaine que les Israéliens «ont surpassé Hitler» dans la bande de Gaza.

«Erdogan ne sera pas le bienvenu» affirme Sinan Ciddi en rappelant que le président turc a comparé Benjamin Netanyahu à «un nazi» et qualifié Israël «d'Etat terroriste»: «Tout au plus pourrait-il être appelé à passer des messages entre les négociateurs palestiniens et Israël», estime-t-il.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes en Israël et plus de 250 personnes ont été enlevées dont 139 se trouvent toujours dans la bande de Gaza. Depuis, les représailles israéliennes ont tué près de 34.000 personnes à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 

 


WhatsApp est utilisé pour cibler les Palestiniens par le biais du système d'IA Lavender d'Israël

Cette révélation n'est que la dernière en date des tentatives de Meta pour réduire au silence les voix pro-palestiniennes. (AFP/File)
Cette révélation n'est que la dernière en date des tentatives de Meta pour réduire au silence les voix pro-palestiniennes. (AFP/File)
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  • La sélection des cibles est basée sur l'appartenance à certains groupes WhatsApp, selon un nouveau rapport
  • L'accusation soulève des questions sur les revendications de l'application en matière de confidentialité et de cryptage

LONDRES : WhatsApp serait utilisé pour cibler les Palestiniens par le biais du système d'intelligence artificielle israélien controversé, Lavender, qui a été associé à la mort de civils palestiniens à Gaza, ont révélé des rapports récents.

Au début du mois, la publication israélo-palestinienne +972 Magazine et le journal en hébreu Local Call ont publié un rapport du journaliste Yuval Abraham, exposant l'utilisation par l'armée israélienne d'un système d'intelligence artificielle capable d'identifier des cibles associées au Hamas ou au Jihad islamique palestinien.

Cette révélation, corroborée par six officiers des services de renseignement israéliens impliqués dans le projet, a suscité l'indignation de la communauté internationale, car elle suggère que Lavender a été utilisé par l'armée pour cibler et éliminer des militants présumés, entraînant souvent des pertes civiles.

Dans un récent billet de blog, l'ingénieur logiciel et activiste Paul Biggar a souligné la dépendance de Lavender à l'égard de WhatsApp.

Il a indiqué comment l'appartenance à un groupe WhatsApp contenant un militant présumé peut influencer le processus d'identification de Lavender, soulignant le rôle essentiel que jouent les plateformes de messagerie dans le soutien des systèmes de ciblage d'IA tels que Lavender.

« Un détail peu discuté dans l'article sur l'IA Lavender est qu'Israël tue des personnes sur la base de leur appartenance au même groupe WhatsApp qu'un militant présumé », a écrit Bigger. « Il y a beaucoup de choses qui ne vont pas ».

Il explique que les utilisateurs se retrouvent souvent dans des groupes avec des inconnus ou des connaissances.

Paul Biggar a également suggéré que la société mère de WhatsApp, Meta, pourrait être complice, sciemment ou non, de ces opérations.

Il a accusé Meta d'avoir potentiellement violé le droit humanitaire international et ses propres engagements en matière de droits de l'homme, soulevant des questions sur les revendications de confidentialité et de cryptage du service de messagerie de WhatsApp.

Cette révélation n'est que la dernière en date des tentatives de Meta pour réduire au silence les voix pro-palestiniennes.

Avant même le début du conflit, le géant de Menlo Park a été accusé de faire deux poids deux mesures en faveur d'Israël.

En février, le Guardian a révélé que Meta envisageait d'étendre sa politique d'incitation à la haine au terme « sioniste ».

Plus récemment, Meta a discrètement introduit une nouvelle fonctionnalité sur Instagram qui limite automatiquement l'exposition des utilisateurs à ce qu'elle considère comme un contenu « politique », une décision critiquée par les experts comme un moyen de censurer systématiquement le contenu pro-palestinien.

Répondant aux demandes de commentaires, un porte-parole de WhatsApp a déclaré que l'entreprise ne pouvait pas vérifier l'exactitude du rapport, mais a assuré que « WhatsApp n'a pas de portes arrière et ne fournit pas d'informations en vrac à un gouvernement. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Irak: une «explosion» sur une base militaire fait un mort et des blessés

Un soldat monte la garde à l'entrée du service des urgences d'un hôpital à Hilla dans la province centrale irakienne de Babylone où sont soignés les blessés d'une explosion survenue dans la nuit sur une base militaire irakienne abritant une coalition de groupes armés pro-iraniens, le 20 avril 2024. (AFP)
Un soldat monte la garde à l'entrée du service des urgences d'un hôpital à Hilla dans la province centrale irakienne de Babylone où sont soignés les blessés d'une explosion survenue dans la nuit sur une base militaire irakienne abritant une coalition de groupes armés pro-iraniens, le 20 avril 2024. (AFP)
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  • L'incident sécuritaire en Irak intervient à un moment où les efforts diplomatiques se poursuivent pour éviter un embrasement du Moyen-Orient, sur fond de guerre à Gaza et de tensions ravivées entre Israël et l'Iran
  • Le Hachd al-Chaabi a laconiquement confirmé dans un premier communiqué des «blessés», sans en préciser le nombre, et des «pertes matérielles» dans une «explosion»

BAGDAD, Irak : Une «explosion» nocturne sur une base militaire en Irak a fait un mort et huit blessés, ont annoncé samedi les autorités, des responsables de sécurité évoquant eux un «bombardement» contre les anciens paramilitaires pro-Iran du Hachd al-Chaabi, dans un contexte régional déjà explosif.

Interrogés par l'AFP, un responsable militaire et un responsable du ministère de l'Intérieur n'étaient pas en mesure d'identifier les responsables de ce bombardement qui aurait visé la base de Calso, dans la province de Babylone (centre).

Samedi après minuit, «une explosion et un incendie se sont produits dans la base» faisant un mort et huit blessés parmi les effectifs qui y sont stationnés, selon une cellule média des forces de sécurité irakiennes.

Evoquant des «données préliminaires», «un rapport du commandement de la défense aérienne» et l'inspection des radars, le communiqué officiel assure qu'«il n'y avait pas de drone ou d'avion de combat dans l'espace aérien (..) avant ou pendant l'explosion.»

Dédouanant Washington, le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a lui rapidement annoncé sur X que les Etats-Unis «n'ont pas mené de frappes aériennes en Irak.»

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a assuré «ne pas commenter les informations parues dans les médias étrangers.»

Mais l'incident sécuritaire en Irak intervient à un moment où les efforts diplomatiques se poursuivent pour éviter un embrasement du Moyen-Orient, sur fond de guerre à Gaza et de tensions ravivées entre Israël et l'Iran.

Vendredi avant l'aube, des frappes de drones avaient ainsi visé les environs d'une base militaire dans la région d'Ispahan dans le centre de l'Iran. L'attaque a été imputée à Israël qui, toutefois, ne l'a pas revendiquée.

- «Agression» -

En Irak, un responsable au ministère de l'Intérieur avait initialement fait état d'un bilan «d'un mort et de huit blessés» dans un «bombardement aérien» visant Calso.

S'exprimant sous le couvert de l'anonymat, il assurait que la frappe avait ciblé la Direction des véhicules blindés du Hachd al-Chaabi. «L'explosion a touché le matériel, l'armement, les véhicules», a-t-il précisé.

Un autre responsable militaire s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a lui aussi fait état «d'explosions dans les entrepôts abritant les équipements, en raison du bombardement».

Le Hachd al-Chaabi fait partie intégrante de l'appareil sécuritaire officiel irakien placé sous l'autorité du Premier ministre.

Mais cette institution rassemble plusieurs factions armées pro-Iran qui ont par ailleurs mené, pour certaines, des dizaines d'attaques en Irak et en Syrie contre les soldats américains déployés dans le cadre d'une coalition internationale antijihadistes.

«Nous riposterons à quiconque se trouve derrière cette agression», a mis en garde Abou Alaa al-Walaï, secrétaire-général des Brigades Sayyed al-Chouhada, une des factions qui fait partie du Hachd.

«Ceux qui sont impliqués dans ce crime odieux en paieront le prix», a-t-il martelé dans un communiqué publié sur son compte X.

- «Risques d'escalade militaire» -

Officiellement toutefois, le Hachd al-Chaabi a laconiquement confirmé dans un premier communiqué des «blessés», sans en préciser le nombre, et des «pertes matérielles» dans une «explosion».

L'organisation a précisé qu'une «enquête préliminaire» avait été ouverte et des enquêteurs dépêchés sur le site.

L'incident intervient dans un contexte régional explosif.

Avant les frappes de vendredi en Iran dans les environs d'Ispahan, Téhéran avait mené le 13 avril une attaque inédite aux drones et aux missiles contre Israël. Il s'agissait d'une riposte à une précédente attaque qui avait détruit le consulat iranien à Damas et coûté la vie à sept militaires, dont deux hauts gradés.

La diplomatie irakienne a exprimé vendredi soir sa «forte inquiétude» concernant l'attaque à Ispahan et «mis en garde contre les risques de l'escalade militaire qui menace la sécurité et la stabilité dans la région».

«Cette escalade ne doit pas détourner l'attention de ce qui se passe dans la bande de Gaza, les destructions et les pertes de vie innocentes», a-t-elle fait valoir.

Le Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, se trouve toujours aux Etats-Unis, où il a rencontré en début de semaine le président Joe Biden.