De Riyad à Dubaï, pourquoi un bon café coûte aussi cher dans la région?

Un café de chez Nightjar à Dubaï coûte 5$. Photo d’archive/Instagram@nightjar.coffee
Un café de chez Nightjar à Dubaï coûte 5$. Photo d’archive/[email protected]
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Publié le Mercredi 21 avril 2021

De Riyad à Dubaï, pourquoi un bon café coûte aussi cher dans la région?

  • Les amateurs de café déplorent souvent le fait que leur latte coûte deux fois plus cher à Dubaï ou à Riyad qu’à l’étranger
  • Les professionnels déplorent les coûts élevés comme les salaires, le loyer, et surtout d’autres frais indirects tels que les frais gouvernementaux

DUBAÏ: Acheter un café dans le Golfe peut être assez cher.

Les amateurs de café déplorent souvent le fait que leur latte coûte deux fois plus cher à Dubaï ou à Riyad qu’à l’étranger.

Ce que nous ne réalisons peut-être pas, cependant, c’est que nous payons pour bien plus que du lait et des grains dans cette tasse de café.

La semaine dernière, une plainte sur le prix d’un flat white (un mélange d’espresso et de mousse, NDLR) à 7$ à Dubaï a enflammé les réseaux sociaux. Les amoureux de café du Koweït, de Bahreïn, d’Arabie saoudite et du Qatar se sont demandé si ce prix est justifié. Mais pourquoi donc le café est-il si cher dans la région?

Nous avons interrogé des propriétaires de cafés pour connaître la réponse.

Leon Surynt, propriétaire de Nightjar Coffee, l’un des cafés les plus populaires de Dubaï qui offre aussi une marque maison très prisée, affirme qu’il est «très difficile» de maintenir la tasse à un prix abordable.

Nightjar importe ses propres grains directement de fermes du monde entier, les torréfie dans son usine située sur l’avenue Alserkal, pour ensuite les vendre aux hôtels et aux cafés du pays.

«Pour gagner de l’argent ici, il faut disposer de plusieurs moyens, à savoir un peu d’Internet, un peu de vente en gros et un peu de café», explique M. Surynt. «Nous vivons dans une société qui a un faible taux d’imposition, mais qui a aussi des coûts de conformité élevés», dit-il.

Selon M. Surynt, si nous décomposons le prix d’un latte à Nightjar, les ingrédients — le lait et le café — et la tasse ne représentent qu’environ 1$ ou 20%. Il estime que les salaires et dépenses des employés ne représentent pas moins de 30%, tandis que le loyer constitue 15 %. D’autres frais indirects, tels que les frais gouvernementaux, la commercialisation, l’administration et la logistique, font que son bénéfice pour ce café au lait est d’environ 4 AED (soit 1$), et c’est sans compter le coût des entreprises de livraison, son propre salaire et les opérations en cuisine.

« Il y a énormément de coûts cachés», souligne M. Surynt.

La situation est la même pour beaucoup d’autres.

Samer Harkous, directeur de développement commercial chez Cypher Coffee, fournit des grains verts et torréfiés à des centaines de cafés aux Émirats arabes unis et à l’étranger.

Cypher n’opère pas de café, mais offre des échantillons dans son usine de torréfaction.

M. Harkous explique que pour fixer le prix des produits de Cypher, le loyer et les frais municipaux doivent être intégrés dans le prix des grains, et qu’un bénéfice doit être réalisé en plus de cela. Le café qui effectue la vente finale doit ensuite ajouter ses propres coûts.

La torréfaction des grains est un processus coûteux et difficile.

L’équipement est importé de l’étranger. Chaque grain demande une méthode de torréfaction différente, méticuleusement enregistrée sur des fiches par le personnel, de la surveillance de la température nécessaire et des niveaux de gaz à l’écoute du « premier craquement».

Les prix des grains eux-mêmes varient. La torréfaction la plus chère de Cypher provient du Yémen (jusqu’à 136$ par kilogramme) et la moins chère, et la plus populaire, provient du Brésil (entre 16$ et 82$ par kilogramme).

Les grains brésiliens sont donc utilisés par les cafés qui veulent limiter leurs coûts, tandis que les grains les plus chers, généralement utilisés par les maisons de café de spécialité, se vendent à un goût plus élevé.

Ali Al-Fahad, fondateur d’Earth Roastery, qui a vu le jour au Koweït en 2014 et s’est répandu dans toute la région depuis, ajuste le prix de son café en fonction du pays où il opère.

Il précise que le Koweït est le pays le plus cher et le plus difficile sur le plan logistique pour une entreprise de café, alors que Dubaï est le plus facile et le moins cher. C’est pourquoi il leur a fallu attendre 2019 pour ouvrir un café. Avant cela, Eath Roastery ne faisait que vendre des grains de café en gros.

«Les affaires ici sont très risquées. Très peu de gens peuvent réussir», dit-il. «Quand nous avons ouvert le café, nous l’avons compris».

M. Al-Fahad mentionne que les salaires et les frais de visa représentaient les coûts les plus élevés, suivis des loyers et de la logistique.

«Les clients voyagent. Ils recherchent la même qualité et la même expérience qu’en Europe. Mais pour arriver à ce niveau-là, il faut investir davantage».

Quant à Cyrus Woo, vice-directeur de Crust and Crema au Bahreïn, il confie que fixer les prix constituait un sujet «sensible» lors de l’ouverture du café.

«Nous devions être très prudents. Nous n’avions que d’autres cafés auxquels nous pouvions nous comparer, alors nous avons fait une étude de marché, puis nous avons établi nos propres coûts».

Sur les 4$ qu’il faut payer pour un Americano ou les 5$ pour un latte, M. Woo reconnaît que ce que le client paie principalement, ce sont les salaires des employés.

«Si vous tenez compte de la quantité de café et de lait utilisés pour une boisson, les coûts sont minimes», souligne M. Woo.

«Vous payez pour l’ambiance, les frais indirects, la commercialisation, les installations, le loyer, l’assurance, l’équipement et les coûts du travail. Le marché est saturé et les baristas sont en forte demande, alors il faut les payer plus cher».

Selon M. Woo, bien que le café rapporte plus d’argent que la nourriture, le café n’est rentable que si l’établissement «vend beaucoup». «Nous sommes une entreprise à but lucratif. Nous devons être capable de survivre, mais nous ne voulons pas être avides. J’espère que lorsque les gens viennent boire un café, ils comprendront que ça implique beaucoup de choses et qu’ils payent pour l’expérience», ajoute-t-il.

Donc, la prochaine fois que vous payez 7$ pour votre latte et que vous râlez sur le prix, souvenez-vous que vous n’achetez pas juste un café. Vous payez pour votre environnement et pour le salaire de votre barista. Et pour 7$, c’est plutôt raisonnable.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Israël: l'armée annonce que les quatre dépouilles d'otages rendues lundi ont été identifiées

Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
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  • "A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés"
  • L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale

JERUSALEM: Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne.

"A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés, dont les noms n'ont pas encore été autorisés à être publiés par leurs familles, que leurs proches ont été ramenés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Guy Illouz avait été enlevé au festival de musique Nova, théâtre du plus grand massacre (plus de 370 morts) perpétré par les commandos du Hamas le 7 octobre 2023. Etudiant en agriculture, Bipin Joshi avait été enlevé au kibboutz Aloumim.

"Guy Illouz, 26 ans au moment de son décès, a été blessé et enlevé vivant par le mouvement islamiste Hamas. Il est décédé des suites de ses blessures après n'avoir pas reçu de soins médicaux appropriés pendant sa captivité par le Hamas", indique le communiqué de l'armée.

Bipin Joshi, 22 ans au moment de son "enlèvement dans un abri du kibboutz Aloumim par le Hamas, a été assassiné pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre", selon l'armée. Il était le dernier otage non-Israélien captif à Gaza.

L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale.

"Malgré le chagrin [...] le retour de Guy et Bipin [...] ainsi que celui de deux autres otages décédés apporte un certain réconfort aux familles qui ont vécu dans l'incertitude et le doute pendant plus de deux ans", a indiqué dans un communiqué le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza.


Le président égyptien déclare que l'accord sur Gaza «ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité» au Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
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  • M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique"
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient

CHARM EL-CHEIKH: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.

M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.

 

 


Israël dit que Netanyahu n'ira pas au sommet de Charm el-Cheikh pour cause de fête juive

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne se rendra pas au sommet sur Gaza organisé lundi par les Etats-Unis et l'Egypte à Charm el-Cheikh, a annoncé son bureau. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne se rendra pas au sommet sur Gaza organisé lundi par les Etats-Unis et l'Egypte à Charm el-Cheikh, a annoncé son bureau. (AFP)
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  • "Le Premier ministre Netanyahu a été invité par le président américain Donald Trump à participer aujourd'hui à une conférence en Egypte"
  • M. Netanyahu "a remercié M. Trump pour l'invitation mais a déclaré qu'il ne pourrait pas y assister en raison de la coïncidence avec le début de la fête" juive de Simchat Torah ("Joie de la Torah")

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne se rendra pas au sommet sur Gaza organisé lundi par les Etats-Unis et l'Egypte à Charm el-Cheikh, a annoncé son bureau.

"Le Premier ministre Netanyahu a été invité par le président américain Donald Trump à participer aujourd'hui à une conférence en Egypte", indique le Bureau du Premier ministre dans un communiqué.

M. Netanyahu "a remercié M. Trump pour l'invitation mais a déclaré qu'il ne pourrait pas y assister en raison de la coïncidence avec le début de la fête" juive de Simchat Torah ("Joie de la Torah") commençant lundi à la tombée de la nuit, ajoute le communiqué.