Pour Karim Tabbou, le Hirak va continuer sur sa lancée

Karim Tabbou au milieu des manifestants du Hirak. (Photo, AFP)
Karim Tabbou au milieu des manifestants du Hirak. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 30 avril 2021

Pour Karim Tabbou, le Hirak va continuer sur sa lancée

  • Face à la répression, « le Hirak a encore plus de détermination » et « la jeunesse est décidée à arracher son droit à la vie digne »
  • Reste qu'il est reproché au Hirak de ne pas présenter de propositions politiques concrètes ni de programme électoral

TUNIS : Le mouvement populaire antirégime en Algérie est déterminé à rester dans la rue malgré la « répression » et les « manœuvres de diversion » du régime qui ont convoqué des élections anticipées en juin, a affirmé à l'AFP Karim Tabbou, visage populaire du Hirak.

M. Tabbou, 47 ans, s'est exprimé dans un entretien à l'AFP quelques jours avant son placement en garde à vue et sa libération 24 heures plus tard jeudi sous contrôle judiciaire. Il est accusé par un responsable de l'avoir conspué en public.

Face à la répression, « le Hirak a encore plus de détermination » et « la jeunesse est décidée à arracher son droit à la vie digne », a déclaré ce chef de file de la contestation.

Pour lui, le Hirak, qui rassemble chaque semaine des milliers de manifestants, est désormais « le plus grand parti politique en Algérie. Il a su créer les conditions d'une coexistence, d'une action commune de toutes les tendances qui travaillent pour le changement ».

Né en février 2019 du rejet massif d'un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, ce mouvement inédit, pacifique mais sans véritable leadership, réclame un changement radical du "système" en place depuis l'indépendance en 1962. Il a été suspendu durant la pandémie du coronavirus mais a repris il y a quelques mois.

Karim Tabbou, incarcéré de septembre 2019 à juillet 2020, participe régulièrement aux manifestations hebdomadaires à Alger.

Condamné alors pour « atteinte à l'unité nationale », il savait qu'il ne serait pas à l'abri de nouvelles poursuites judiciaires.

Virulent, il fustige un régime qui « fait appel à un mercenariat médiatique pour faire croire à des risques de retour en arrière, de retour au terrorisme » de la « décennie noire » (1992-2002), arguments déclinés par les médias officiels.

« Pays caserne » 

Reste qu'il est reproché au Hirak de ne pas présenter de propositions politiques concrètes ni de programme électoral.

« Le pouvoir se dresse contre toutes les initiatives. Il y a un appareil répressif prêt à toutes les méthodes pour empêcher le changement », répond l'opposant, coordinateur de l'Union démocratique et sociale (UDS), un parti « non agréé » par le pouvoir.

Karim Tabbou se félicite toutefois des réunions de concertation et des débats de la société civile qui s'organisent dans le pays. « Ils n'ont pas abouti à l'annonce d'une initiative acceptée par tous mais on est sur cette voie. »

" »Les autorités n’arrivent plus à concevoir la vie des gens, la vie politique en dehors de la doctrine sécuritaire. On conçoit le pays comme une caserne », dit-il. Le pouvoir est dans une « logique d’infiltration, de contrôle, de surveillance et de répression ». 

Selon les organisations algériennes de solidarité avec les détenus d'opinion, quelque 65 personnes sont actuellement derrière les barreau, poursuivies en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles.

« Chantage social »

Confronté à l'impasse politique, conjuguée à un mécontentement social et une crise économique née de la chute de la rente pétrolière et aggravée par la pandémie de coronavirus, le président Abdelmadjid Tebboune a décidé de convoquer des élections législatives anticipées en juin.

M. Tebboune est décidé à imposer sa « feuille de route » électorale sans tenir compte des objectifs de la rue: un Etat de droit, une transition démocratique vers une véritable souveraineté populaire et une justice indépendante.

Pour Karim Tabbou, le pouvoir mène des « opérations de diversion pendant que le peuple est soumis à l'épreuve du chantage social (aides sociales sous conditions, ndlr), de la crise de l'huile, du lait, du pain ».

Les principaux partis de l'opposition laïque ont annoncé leur boycott du scrutin, dénonçant une « mascarade électorale ». 

L'UDS de Karim Tabbou, leur emboîte le pas. « Cette élection ne nous concerne pas. » 

« Le pouvoir a mobilisé des moyens colossaux pour tenir une fausse élection présidentielle, un faux référendum et va organiser de fausses législatives », affirme-t-il, en référence aux scrutins caractérisés par des taux d'abstention record, de décembre 2019 et novembre 2020. 

« Il y a un pouvoir qui organise des élections et il y a un peuple dans la rue. »

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.