Les violences entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes depuis début mai

Des roquettes tirées vers Israël depuis la ville de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, sont interceptées par le système de défense aérienne du Dôme de fer israélien le 10 mai 2021 (Photo, AFP)
Des roquettes tirées vers Israël depuis la ville de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, sont interceptées par le système de défense aérienne du Dôme de fer israélien le 10 mai 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 10 mai 2021

Les violences entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes depuis début mai

  • Le 9 mai, le pape François appelle à la fin des heurts. Le secrétaire général de l'ONU exhorte Israël «à cesser les démolitions et les expulsions»
  • Le 10 mais, Washington et Londres condamnent les tirs de roquettes du Hamas et appellent à la «désescalade»

JÉRUSALEM: Des heurts violents, les pires enregistrés depuis des années, opposent depuis une semaine manifestants palestiniens et policiers israéliens faisant des centaines de blessés à Jérusalem-Est, portion palestinienne de la ville sainte annexée par Israël. 

La question de Jérusalem est l'une des principales pommes de discorde entre Israël et les Palestiniens. Le premier estime que toute la ville est sa capitale « indivisible », et les seconds veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. 

Eviction de Palestiniens 

Le 3 mai au soir, des heurts éclatent dans le quartier de Cheikh Jarrah, proche de la Vieille ville à Jérusalem-Est, en marge d'une manifestation de soutien à des familles palestiniennes menacées d'éviction au profit de colons juifs. 

Dix personnes sont blessées, selon le Croissant-Rouge palestinien, et deux Palestiniens sont arrêtés par les forces de sécurité israéliennes. 

Le tribunal de district de Jérusalem avait rendu en début d'année une décision favorable aux familles juives qui revendiquent des droits de propriété dans ce quartier. Depuis, des manifestations ont souvent mené à des affrontements avec les forces de l'ordre. 

Appels internationaux 

Le 5 mai, 22 Palestiniens sont blessés lors de heurts dans un nouveau rassemblement. Onze manifestants sont arrêtés. 

Le 6, Paris, Berlin, Londres, Rome et Madrid demandent à Israël de « mettre un terme à sa politique d'extension des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens occupés », qualifiées d'« illégales », et de cesser les expulsions à Jérusalem-Est. 

Dans la soirée, le ténor de l'extrême-droite israélienne Itamar Ben Gvir se rend dans le quartier de Cheikh Jarrah pour soutenir les colons juifs. Des Palestiniens lancent des projectiles sur une tente censée être le nouveau bureau parlementaire de M. Ben Gvir. 

Quinze Palestiniens sont arrêtés après des affrontements avec les forces de sécurité. 

Le 7, les Nations unies exhortent Israël à mettre fin à toute expulsion forcée de Palestiniens, avertissant que ses actions pourraient constituer des « crimes de guerre ». 

Heurts sur l'esplanade des Mosquées 

Ce même jour, des dizaines de milliers de fidèles se réunissent dans l'enceinte de l'esplanade des Mosquées --appelée Mont du Temple par les juifs-- pour la dernière grande prière du vendredi avant la fin du mois de jeûne musulman du ramadan. 

Selon la police israélienne, des Palestiniens lancent des projectiles sur les forces de sécurité qui répliquent avec des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc. 

D'après le Croissant-Rouge palestinien, au moins 205 Palestiniens sont blessés. La police fait état de 18 blessés dans ses rangs. 

Washington appelle à la « désescalade » et à « éviter » les évictions de Palestiniens. 

Le 8, de nouveaux heurts font une centaine de blessés, dont des mineurs, dans d'autres secteurs de Jérusalem-Est, selon le Croissant-Rouge palestinien. La police israélienne fait également état de blessés dans ses rangs. 

Les quatre membres du quartette pour le Proche-Orient (ONU, UE, USA et Russie) appellent Israël à faire preuve de retenue. 

Report de l'audience sur l'expulsion 

Le 9, le pape François appelle à la fin des heurts. Le secrétaire général de l'ONU exhorte Israël « à cesser les démolitions et les expulsions ». 

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avertit qu'Israël « continuera d'assurer la liberté de culte mais n'autorisera pas des émeutes violentes ». 

La justice israélienne annonce le report d'une audience clé, prévue le lendemain, sur le sort de familles palestiniennes menacées d'éviction. 

Dans la nuit, des ballons incendiaires et sept roquettes sont lancés de Gaza vers le sud du territoire israélien. 

Nouvelles violences 

Le 10, de nouveaux heurts éclatent sur l'esplanade des Mosquées. 331 Palestiniens sont blessés, selon le Croissant-Rouge palestinien. 

La marche de milliers de jeunes Israéliens prévue dans la soirée dans la Vieille ville pour célébrer la « Journée de Jérusalem », marquant la conquête de Jérusalem-Est par Israël en 1967, est annulée. 

Au moins 20 personnes --dont neuf enfants et un commandant du Hamas, selon le mouvement islamiste armé-- meurent dans des frappes israéliennes sur la bande de Gaza, menées en riposte à des roquettes tirées depuis l'enclave. 

Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a franchi « une ligne rouge », déclare M. Netanyahu. « Israël réagira avec force ». 

Washington et Londres condamnent les tirs de roquettes du Hamas et appellent à la « désescalade ». 

Un incendie, visible à plus de deux kilomètres à la ronde, se déclare dans l'enceinte de l'esplanade des Mosquées, où se trouvent des milliers de fidèles pour la prière du soir. 

 


Jordanie: 4 condamnations à 20 ans de prison dans une affaire liée aux Frères musulmans

La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
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  • La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale"
  • Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie"

AMMAN: La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale", dans une affaire liée aux Frères musulmans récemment interdits.

Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie".

Quelques jours plus tard, elles ont interdit toutes les activités des Frères musulmans et fermé leurs bureaux, imputant à cette confrérie islamiste des "activités de nature à déstabiliser le pays", notamment la fabrication et le stockage de roquettes et explosifs.

Selon un communiqué, la Cour de sûreté de l'Etat a prononcé des peines de 20 ans de prison contre quatre des 16 accusés et les a condamnés à une amende non précisée.

Ils ont été reconnus coupables de "détention d'explosifs, d'armes et de munitions avec l'intention de les utiliser illégalement, et d'avoir commis des actes susceptibles de perturber l'ordre public et de mettre en danger la sécurité" nationale.

Le communiqué n'a pas précisé si parmi les personnes condamnées figuraient des membres des Frères musulmans.


Déploiement des forces de sécurité près de Damas après des violences meurtrières

Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
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  •  Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir
  • Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences

DAMAS: Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir, l'ONU dénonçant ces violences "inacceptables" mais aussi l'intervention militaire d'Israël.

Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences contre cette minorité.

Ces affrontements ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait plus de 1.700 morts, en grande majorité parmi la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

Déclenchés lundi soir dans la localité à majorité druze de Jaramana, les heurts entre groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et combattants druzes se sont étendus mercredi à Sahnaya, faisant 22 morts -tous des combattants- selon les autorités et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les combats à Jaramana ont fait 17 morts d'après l'OSDH.

Les forces de sécurité ont annoncé leur déploiement à Sahnaya pour "rétablir l'ordre" après les violences impliquant les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam chiite dont les membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Les autorités syriennes ont averti qu'elles "frapperaient d’une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie". Elles ont accusé des "groupes hors-la-loi" d'avoir attaqué "des postes et barrages" des forces de sécurité aux abords de Sahnaya, une localité située à 15 km au sud-ouest de Damas et où vivent des druzes.

Le pouvoir du président Ahmad al-Chareh a dans ce contexte réaffirmé son "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze". Il a aussi exprimé "son rejet catégorique de toute ingérence étrangère" après l'intervention militaire israélienne.

- Sécurité rétablie -

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus tombent sur nos maisons", a raconté à l'AFP Samer Rafaa, un habitant de Sahnaya, durant les violences. "Où sont les autorités? Nous les implorons d'assumer leur rôle. Les gens meurent."

Un accord mardi soir entre des représentants du gouvernement et les responsables druzes de Jaramana a mis fin aux affrontements dans cette localité.

Mercredi, un responsable de la région de Damas, Amer al-Cheikh, a affirmé que la plupart des membres des "groupes hors-la-loi avaient été neutralisés" à Sahnaya et que la sécurité y avait été rétablie. Il a en outre fait état de deux morts dans la frappe israélienne menée dans la région de Sahnaya.

L'attaque contre Jaramana, une banlieue de Damas, a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet. L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message.

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, s'est dit "alarmé" par le "potentiel d'escalade" après les violences et exigé que cessent les attaques israéliennes.

Les druzes d'Israël forment une minorité arabophone d'environ 150.000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l'armée et la police par rapport à leur nombre.

- "Alliés locaux" -

Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israël Katz ont annoncé conjointement que l'armée avait mené "une action d'avertissement" contre un "groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de Sahnaya".

L'armée israélienne a annoncé que ses forces étaient prêtes à frapper des cibles du pouvoir syrien si "la violence contre la communauté druze persistait".

Elle a en outre affirmé avoir évacué trois druzes syriens, blessés dans les heurts près de Damas, vers Israël.

"En se plaçant en protecteur de la communauté druze, Israël espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain (...)", estime Michael Horowitz, un analyste indépendant.

Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt a appelé les druzes à "rejeter toute ingérence israélienne".

Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d'ouverture envers les druzes.

Début mars, après des escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Les dignitaires druzes avaient rejeté les menaces israéliennes.


Hajj: arrivée des premiers pèlerins turcs en Arabie saoudite

L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj. (SPA)
L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj. (SPA)
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  • Les autorités ont mobilisé un personnel qualifié, multilingue et équipé des technologies les plus récentes pour faciliter les procédures d’entrée
  • Elles sont également prêtes à accueillir les pèlerins arrivant par voie terrestre, maritime ou aérienne

Médine: Les premiers vols transportant des pèlerins du Hajj en provenance de Turquie ont atterri mercredi à l’aéroport international Prince Mohammed ben Abdelaziz de Médine. Le grand pèlerinage islamique se déroulera cette année du 4 au 9 juin.

Selon l’Agence de presse saoudienne (SPA), les autorités ont mobilisé un personnel qualifié, multilingue et équipé des technologies les plus récentes pour faciliter les procédures d’entrée. Elles sont également prêtes à accueillir les pèlerins arrivant par voie terrestre, maritime ou aérienne.

L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com