Les consommateurs américains hésitent entre reprise économique et crainte de l'inflation

Les Américains, dont beaucoup ont profité du télétravail pour s'éloigner durablement des centres-villes, ont ainsi acheté plus de voitures, mais moins de vêtements. (Photo, AFP)
Les Américains, dont beaucoup ont profité du télétravail pour s'éloigner durablement des centres-villes, ont ainsi acheté plus de voitures, mais moins de vêtements. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 15 mai 2021

Les consommateurs américains hésitent entre reprise économique et crainte de l'inflation

  • Les ventes au détail ont stagné en avril par rapport au bond réalisé en mars grâce aux chèques versés par le gouvernement fédéral
  • Paradoxalement, la confiance des consommateurs s'est dégradée en mai, alors qu'elle avait atteint en avril son niveau le plus élevé depuis le début de la crise

WASHINGTON : La consommation fait une pause aux États-Unis après l'euphorie liée aux chèques de relance et à une vaccination effrénée et les consommateurs s'inquiètent de voir les prix grimper, donnant à l'opposition un argument supplémentaire contre les investissements voulus par le président Joe Biden.

Les ventes au détail ont stagné en avril par rapport au bond réalisé en mars grâce aux chèques versés par le gouvernement fédéral, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Commerce.

Les Américains, dont beaucoup ont profité du télétravail pour s'éloigner durablement des centres-villes, ont ainsi acheté plus de voitures, mais moins de vêtements.

« Ne vous y trompez pas, une consommation plus forte est à venir », avertit Lydia Boussour, analyste pour Oxford Economics, qui anticipe, pour l'ensemble de l'année, une « augmentation record de 9,6% des dépenses", soit "la meilleure performance depuis 1946 ».

Ils devraient, de plus en plus, dépenser moins en biens, mais plus en services.

« Les gens fatigués d'être enfermés commenceront à dépenser pour des concerts en plein air, des événements sportifs et des voyages en avion », note Yelena Maleyev, économiste pour Grant Thornton. 

La reprise économique est en effet lancée aux États-Unis, et l'activité reprend, avec plus d'un tiers de la population entièrement vaccinée.

Inflation durable ou temporaire ?

Paradoxalement, la confiance des consommateurs s'est dégradée en mai, alors qu'elle avait atteint en avril son niveau le plus élevé depuis le début de la crise, selon l'enquête de l'Université du Michigan publiée vendredi.

En effet, les Américains s'inquiètent désormais des prix qui ont commencé à augmenter. Cela devrait durer au moins plusieurs mois. Or, les salaires ne suivent pas nécessairement.

Cependant « les dépenses de consommation continueront de progresser (...) en raison de la demande refoulée (pendant la pandémie) et du niveau d'épargne record », selon Richard Curtin, l'économiste chargé de cette enquête.

« Cette combinaison (...) fait le lit d'une psychologie inflationniste, favorisant des raisons d'acheter à l'avance (avant que les prix n'augmentent encore plus, NDLR) et une hausse du coût de la vie pour les salariés », avertit l'économiste.

L'inflation a commencé à s'accélérer aux États-Unis, portée par un ensemble de facteurs, à commencer par les goulets d'étranglement dans la production et la livraison au niveau mondial.

De très nombreuses entreprises ont averti qu'elles augmenteraient leurs prix pour compenser une partie de ces coûts supplémentaires.

Mais beaucoup d'économistes pensent que cela ne sera que temporaire.

La Banque centrale américaine (Fed) n'est pas encore prête à resserrer sa politique monétaire pour freiner la hausse des prix, car cela pourrait mettre à mal la reprise économique et pénaliser les plus vulnérables, qui n'en ont pas encore profité. 

« Long chemin à parcourir »

« Les prix augmentent parce que nous étions à des niveaux inhabituellement bas en raison de la pandémie. (...) Bon nombre de ces secteurs ne sont même pas revenus là où ils étaient auparavant », a souligné vendredi Cecilia Rouse, présidente du Conseil des conseillers économiques du président, à la Maison Blanche.

« Nous ne voulons sincèrement pas voir notre économie dans une sorte d'hyperinflation, mais il est trop tôt pour tirer cette conclusion étant données la profondeur et la nature de cette récession économique », a-t-elle ajouté.

Et « il manque toujours huit millions d'emplois » par rapport au niveau pré-Covid, « nous avons un long chemin à parcourir », a-t-elle encore souligné, faisant écho aux propos de Joe Biden.

Les créations d'emplois ont été très décevantes en avril, un argument en faveur des deux gigantesques plans d'investissements présentés par le président américain, d'un total de près de 4 000 milliards de dollars sur 10 ans. Ils doivent permettre de créer des emplois et assurer une reprise durable.

Malgré ce chômage toujours élevé, les entreprises peinent à recruter et doivent proposer des salaires plus élevés.

Il reste en effet des craintes quant à la Covid et des problèmes de gardes d'enfants, tant que les écoles n'ont pas complètement rouvert. Et les allocations chômage généreuses incitent beaucoup de personnes à se laisser du temps avant de reprendre un emploi.

Plusieurs gouverneurs d'Etats républicains ont d'ores et déjà annoncé qu'ils réduiraient ou supprimeraient ces aides supplémentaires.

La cheffe des économistes de la Maison Blanche a par ailleurs averti que le caractère inédit de cette crise compliquait les prévisions.

Il a par exemple suffi d'une simple annonce pour désormais prévoir « une offre excédentaire de masques mais insuffisante en rouge à lèvres », a-t-elle plaisanté, les Américains entièrement vaccinés ayant, depuis jeudi, l'autorisation de retirer leur masque.

 


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com