«Je n'ai plus que toi» ! A Gaza un père et son enfant miraculé

Sur un lit d'hôpital de Gaza, Mohammad Al-Hadidi tient de ses grandes mains qui tremblent son bébé, Omar (Capture d'écran, AFP).
Sur un lit d'hôpital de Gaza, Mohammad Al-Hadidi tient de ses grandes mains qui tremblent son bébé, Omar (Capture d'écran, AFP).
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Publié le Mardi 18 mai 2021

«Je n'ai plus que toi» ! A Gaza un père et son enfant miraculé

  • Au milieu des débris de la maison de leurs proches où ils avaient passé la nuit, ravagée par un missile israélien, les secours ont retrouvé l'enfant de cinq mois
  • La mère, Maha Abou Hattab, et ses quatre autres enfants, Souhayb, 13 ans, Yahya, 11 ans, Abderrahmane, 8 ans, et Oussama, 6 ans, ont tous péri dans le bombardement samedi

GAZA: Sur un lit d'hôpital de Gaza, Mohammad Al-Hadidi tient de ses grandes mains qui tremblent son bébé, Omar, le seul membre de sa famille à avoir survécu à la frappe israélienne qui a tué sa femme et ses quatre autres enfants dans leur sommeil.

« Il ne me reste plus rien, je n'ai plus que toi », répète lundi le père palestinien de 37 ans, en fixant son fils endormi. 

Au milieu des débris de la maison de leurs proches où ils avaient passé la nuit, ravagée par un missile israélien, les secours ont retrouvé l'enfant de cinq mois, accroché aux bras de sa mère morte. 

La mère, Maha Abou Hattab, et ses quatre autres enfants, Souhayb, 13 ans, Yahya, 11 ans, Abderrahmane, 8 ans, et Oussama, 6 ans, ont tous péri dans le bombardement samedi. 

« Ils sont partis retrouver Dieu et, nous, nous ne voulons pas rester ici plus longtemps. Dieu abrège nos souffrances ! », implore le père endeuillé, secoué par un balancement.

La famille avait décidé de passer la soirée de l'Aïd el-Fitr, la fête marquant la fin du mois de ramadan, chez leurs cousins. 

« Les enfants avaient mis leurs beaux habits de l'Aïd, pris leurs jouets et sont allés chez eux pour la fête. »

« Ils ont appelé pour demander s'ils pouvaient rester dormir là-bas (avec leur mère) j'ai dit OK », raconte-t-il avant de marquer un silence.

« Il ne restait rien »

Mohammad Al-Hadidi est rentré seul chez lui et s'est couché. Au milieu de la nuit, il a été réveillé par le fracas d'une explosion qui a fait trembler son quartier, dans le camp de réfugiés d'Al-Shati, l'un des plus peuplés des huit camps que compte la bande de Gaza.

Un voisin l'a appelé pour lui dire que c'était la maison de la sœur de sa femme qui avait été touchée.

« Je me suis précipité là-bas le plus vite que j'ai pu mais quand je suis arrivé sur place, il ne restait rien.... que des ruines. »

Parmi les corps extraits, se trouvaient aussi ceux de sa belle-soeur et de ses quatre enfants, les cousins d'Omar. 

Deux jours après le drame, le petit Omar a toujours le visage tuméfié. Sa jambe gauche, dont les os ont été brisés en trois endroits selon les médecins, est serré dans un plâtre qui paraît trop grand pour son minuscule membre.

Son père le berce entre deux sanglots, glisse sa main sur son crâne recouvert de cicatrices encore rouges, ne le quitte pas des yeux. 

« Tous mes autres enfants ont pris le sein, sauf Omar, qui a refusé dès son premier jour », dit-il soudain. « Dieu nous préparait. »

« Qu'ont-ils fait »

Le père de famille laisse exploser sa rage contre l'armée israélienne, dont les raids aériens ont tué en une semaine au moins 200 Palestiniens dont au moins 59 enfants, et fait plus de 1 300 blessés.

Il accuse l'armée de délibérément viser les civils.

« Qu'ont-ils fait pour mériter d'être bombardés, sans aucun avertissement, sans qu'on leur demande d'évacuer la maison », dit-il en référence à une méthode parfois utilisée par l'armée pour avertir d'une frappe contre une habitation. 

Sur le bombardement dans le camp d'Al-Shati, l'armée affirme avoir ciblé « de hauts responsables » du mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, qui se trouvaient selon elle dans un appartement.

Les secours palestiniens n'ont pas fait état d'autres victimes que les huit enfants et leurs deux mamans. 

L'armée a dit vouloir « examiner l'événement », seule mention de ce type dans la communication militaire depuis le début de son offensive aérienne le 10 mai contre l'enclave sous blocus israélien, en réponse à un barrage de roquettes tirées par le Hamas sur Israël.  

Les organisations de défense des droits humains ont condamné ces frappes qui touchent femmes et enfants, et alors que les deux millions d'habitants de Gaza n'ont généralement pas d'accès à des abris anti-missiles et nulle part pour fuir. 

Omar, lui restera à l'abri encore quelques jours ou quelques semaines à l'hôpital principal de Gaza. 

Dans les bras de son père, le bébé engourdi par l'effet des médicaments, finit par ouvrir ses yeux, l'air ailleurs. 

Son père le fixe et fait une promesse. 

« Quand il reviendra à la maison, je m'occuperai de lui et je l'élèverai, seul. »


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.