Le ministre libanais des Affaires étrangères démissionne après ses commentaires sur le Golfe

Le président Michel Aoun recevant la lettre de démission de Charbel Wehbé mercredi. (@LBpresidency)
Le président Michel Aoun recevant la lettre de démission de Charbel Wehbé mercredi. (@LBpresidency)
Short Url
Publié le Jeudi 20 mai 2021

Le ministre libanais des Affaires étrangères démissionne après ses commentaires sur le Golfe

  • Charbel Wehbé pourrait être emprisonné et condamné à une amende, selon un avocat
  • L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït et le Bahreïn ont convoqué les ambassadeurs du Liban

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères, Charbel Wehbé, a présenté sa démission après avoir suscité une colère et une condamnation généralisées pour avoir suggéré que les pays du Golfe étaient responsables de la montée en puissance de Daëch, ce qui a poussé des avocats à déposer une plainte contre lui pour avoir manqué à ses obligations et « commis des crimes qui menacent l’unité nationale ».

M. Wehbé a fait l’objet de nombreuses critiques de toutes parts pour ses propos, tenus lors d’une interview télévisée lundi. Ces propos ont amené l’Arabie saoudite à remettre une lettre de protestation officielle à l’ambassadeur libanais et le président Michel Aoun à se distancer de lui.

Selon M. Wehbé, sa décision de démissionner est dans l’intérêt du Liban et de son peuple.

« J’espère que ce sujet sera clos une fois pour toutes et qu’il tombera dans l’oubli pour permettre aux relations libanaises avec les pays arabes et les pays amis et frères d’être fondées sur le respect mutuel », ajoute M. Wehbé.

Sa tournée européenne, qui devait débuter jeudi, a été annulée et la ministre libanaise de la Défense, Zeina Akar, a remplacé mercredi le ministre des Affaires étrangères du gouvernement chargé des affaires courantes.

Huit avocats libanais ont déposé une plainte contre M. Wehbé auprès de la Cour de cassation pour « manquement à ses fonctions » et pour avoir « commis des crimes qui menacent l’unité nationale et les relations du Liban avec les pays arabes ».

Cette plainte sera transmise aux autorités et des enquêtes seront menées.

Abdelaziz Jomaa est l’un des avocats qui a déposé la plainte.

« Le code pénal nous permet de poursuivre en justice ceux qui insultent un pays arabe, incitent à la discorde et tentent de compromettre les relations du Liban avec les pays arabes et étrangers », explique-t-il à Arab News. « La reddition de comptes ne doit pas se limiter à des condamnations dans les médias, mais doit également être assurée par des institutions judiciaires indépendantes, car les tribunaux sont le lieu approprié pour aborder ces questions ».

« La simple acceptation de notre plainte par la Cour de cassation est un signe positif. M. Wehbé ne bénéficie d’aucune immunité. Il ne sera donc pas poursuivi devant le tribunal des présidents et des ministres, mais tout comme le reste des Libanais. Il pourrait être condamné à la prison et à une amende. Aucun ministre dans l’histoire du Liban ne s’est jamais comporté de manière aussi atroce ».

Des personnalités politiques et religieuses ont afflué mercredi à la rencontre de l’ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban, Walid Bukhari, pour condamner les propos de M. Wehbé et annoncer leur solidarité avec le Royaume.

Une grande tente a été dressée pour accueillir les visiteurs et les délégations, signe évident de l’attachement aux traditions et à la culture arabes.

« L’Arabie saoudite a gagné le respect de ses alliés et de ses opposants dans la communauté internationale parce que son discours politique est unique, en public comme en privé », déclare M. Bukhari aux journalistes. « Les rumeurs sur la décision de l’Arabie saoudite d’expulser les expatriés libanais ne sont pas vraies ».

Ceux qui se sont entretenus avec M. Bukhari ont réitéré leur condamnation des dommages que Wehbé a causés aux relations du Liban avec les pays arabes, bien que des politiciens et des journalistes estiment qu’il aurait dû être limogé.

Selon le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, ces commentaires manquaient de « décence diplomatique » envers les pays du Golfe en général et l’Arabie saoudite en particulier.

« C’est une position de loyauté et de regret et j’espère qu’elle parviendra au roi Salmane et aux peuples des pays du Golfe. Je pense que c’est la position de tous les Libanais », a indiqué la députée Bahia Hariri à la suite d’une réunion entre la délégation du Courant du Futur et M. Bukhari.

Les propos de M. Wehbé ont failli causer une crise diplomatique entre le Liban et les pays du Golfe, qui ont convoqué les ambassadeurs libanais et déposé des plaintes officielles.

Ce dernier avait déclaré lors d’un entretien avec Al-Hurra TV : « Dans un deuxième temps, quand l’État Islamique (Daëch) est venu, ce sont les pays d’amour, d'amitié et de fraternité qui l’ont importé et installé dans les plaines de Ninive, Anbar et Palmyre ».

Incommodé par les observations d’un invité saoudien pendant l’entretien, Wehbé décide de quitter le plateau de l’émission, mais non sans invectiver auparavant « les Bédouins ».

La vague de protestations suscitée par ces remarques a conduit certains médias à rappeler les erreurs diplomatiques commises par l’administration actuelle, dont les Libanais ont payé le prix, tandis que le Groupe international de soutien au Liban a déploré l’impasse politique persistante concernant la formation d’un nouveau gouvernement.

« Neuf mois se sont écoulés depuis la démission du gouvernement et plus de six mois depuis l’approbation par le Parlement du Premier ministre désigné », a-t-il mentionné mercredi.

Il a exhorté les dirigeants du pays à mettre de côté leurs divergences au profit de l’intérêt national et à cesser de retarder la formation d’un gouvernement « de plein exercice », capable de répondre aux besoins urgents du pays et de mettre en œuvre les réformes essentielles attendues depuis si longtemps.

« La responsabilité d’éviter une crise plus profonde incombe aux dirigeants libanais », a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Short Url
  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Short Url
  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Short Url
  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com