Le grand patron de la mafia turque révèle de nouveaux «graves secrets d’État»

Les enregistrements vidéo du patron de la mafia exilé Sedat Peker sont vues par des millions de personnes. (Photo, Twitter)
Les enregistrements vidéo du patron de la mafia exilé Sedat Peker sont vues par des millions de personnes. (Photo, Twitter)
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Publié le Samedi 22 mai 2021

Le grand patron de la mafia turque révèle de nouveaux «graves secrets d’État»

  • Le chef ultranationaliste de la mafia Sedat Peker a fui la Turquie l'année dernière pour éviter d'être poursuivi
  • Le ministre de l’Intérieur, Suleyman Soylu, se dit «prêt à toute sanction si les liens avec le patron du crime organisé en exil sont prouvés»

ANKARA: Sedat Peker, le chef ultranationaliste de la mafia turque vivant maintenant à Dubaï, a publié de nouveaux enregistrements vidéos qui mettent en lumière les liens étroits entre l'État, les médias et les structures mafieuses, avec le ministre turc de l'Intérieur Suleyman Soylu au centre des révélations sales de graves secrets d'État.

Mercredi, Peker, qui cherche à se venger de ses anciens compagnons, a affirmé que le journaliste pro-gouvernemental Hadi Ozisik faisait la médiation entre Peker et Soylu, incitant les citoyens turcs à demander des comptes au gouvernement.

Peker a également affirmé que Soylu lui avait confié des informations de sécurité et des brouilleurs avant de quitter la Turquie, et l'avait même averti d'une enquête imminente.

Le chef de la mafia a fui la Turquie l'année dernière pour éviter d'être poursuivi, peu de temps avant que son rival Alaattin Cakici ne soit libéré de prison dans le cadre de la loi d'amnistie.

Dans ses enregistrements vidéo, Peker a admis qu'il était le cerveau derrière une attaque collective dirigée contre le journal turc Hurriyet en 2015 à la demande d'un député du parti au pouvoir dans le but d'arrêter la couverture critique du quotidien envers le président Recep Tayyip Erdogan.

«Le député lui a demandé:« Un groupe de notre branche jeunesse peut rendre visite au bâtiment du journal, mais ces jeunes ne sont pas professionnels. Pouvez-vous envoyer vos hommes? ». « J'ai accepté et je les ai envoyés », a déclaré Peker.

L’attaque aurait été un tournant concluant dans la décision du patron de Hurriyet, Aydin Dogan, de vendre les actifs médiatiques de son entreprise à un conglomérat progouvernemental, Demirören.

Pour sa part, Soylu, qui a déposé une plainte pénale contre Peker pour ses accusations, a promis qu'il «était prêt pour tout type de châtiment, y compris la peine de mort» si ses liens avec le chef de la mafia étaient prouvés.

La guerre des mots de Soylu avec Peker, affirmant «que ce dernier est impuissant et impudique en se réfugiant derrière les sous-vêtements de sa femme» lors d'une interview avec la chaîne publique TRT, a attiré la colère des groupes de défense des droits des femmes.

Peker a affirmé que les policiers de sexe masculin avaient fouillé les tiroirs à sous-vêtements de sa femme pendant le raid plutôt que de charger des femmes de faire cette tâche.

Le Parti républicain du peuple (CHP), d’opposition, insiste pour que le ministre de l’Intérieur turc révèle quel député reçoit 10 000 dollars chaque mois de Peker, après que Soylu ait affirmé jeudi que le chef de la mafia envoyait de l’argent à un député sans dévoiler son nom.

«Si cette personne est encore député, nous devrions retirer immédiatement son immunité parlementaire!» a tweeté le vice-président du CHP, Ozgur Ozel.

Les citoyens turcs ont exhorté la justice à enquêter sur ces révélations.

Suleyman Irvan, un universitaire spécialiste en communication de l'Université d'Uskudar, a signalé que cette dernière révélation avait mis en évidence les liens étroits entre certains journalistes et chefs de la mafia.

Irvan a également remarqué que les chaînes médiatiques étroitement associées au gouvernement n'avaient pas eu le courage de couvrir les dernières révélations.

«Par exemple, le quotidien Hurriyet, bien qu'il ait fait l'objet d'une agression collective par le chef de la mafia, n'a pas couvert les déclarations de Peker. Heureusement qu'il existe encore une poignée de médias indépendants qui tiennent les citoyens informés des derniers développements qui les intéressent», a-t-il soutenu.

Dans une interview sur la chaîne d'information indépendante Medyascope, l'éminent journaliste Murat Yetkin a déclaré: «Il est impossible pour le gouvernement de garder le silence sur les diffusions vidéo de Peker car une barrière a été franchie».

En 2016, Peker a menacé des universitaires dissidents en Turquie de «les baigner dans leur propre sang» et les traitant de terroristes.

Un an plus tard, il a remporté un prix pour «l'homme d'affaires le plus charitable» du quotidien pro-gouvernemental Milliyet.

Les diffusions vidéo du patron de la mafia en exil, qui jouit d'une liberté d'expression totale, sans interdiction de sa chaîne YouTube privée, sont vues par des millions de personnes.

Dans ses vidéos précédentes, Peker a ainsi accusé plusieurs hauts fonctionnaires et députés affiliés au gouvernement de viol, de meurtre et de trafic de drogue.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.