L’offensive israélienne à Gaza embrase la diaspora palestinienne

Des manifestants contre la campagne israélienne à Gaza à Istanbul, en Turquie. De tels rassemblements ont eu lieu dans le monde entier. (Photo, AFP/Archives)
Des manifestants contre la campagne israélienne à Gaza à Istanbul, en Turquie. De tels rassemblements ont eu lieu dans le monde entier. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Lundi 24 mai 2021

L’offensive israélienne à Gaza embrase la diaspora palestinienne

  • Le pilonnage intensif et les tirs d'artillerie israéliens ont entraîné le déplacement de 120 000 personnes dans la bande de Gaza
  • La sphère militante a trouvé un appui parmi des influenceurs partout dans le monde, dont les sœurs Bella et Gigi Hadid

DUBAÏ: Les lancements de roquettes, leur interception par le Dôme de fer et les échanges d'artillerie entre l'armée israélienne et le Hamas ont baissé d’un cran, du moins pour l'instant, à la suite d'un accord négocié vendredi par l'Égypte. Mais alors que le sort de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza semble de nouveau sombrer loin des priorités de la communauté internationale, la diaspora palestinienne enflammée ne semble pas près de se s’essouffler.

Pendant onze jours, les images de violence et de destruction de Gaza ont envahi les ondes et les réseaux sociaux. Les Palestiniens ont eu l’occasion de montrer au monde l’effervescence des colonies israéliennes en Cisjordanie, entre autres, et le blocus de Gaza, cette enclave de 2 millions de personnes ravagée par le chômage et la précarité.

Ils ont également rappelé au public international l’existence du processus de paix, aujourd’hui au point mort. Autrefois, un grand espoir les animait de voir les États-Unis résoudre le long conflit israélo-palestinien. Mais Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien à plusieurs reprises depuis 1996, souvent candidat dans des tickets pro-sécurité, ne montre aucun intérêt pour une solution à deux États.

Des manifestants défilent en guise de soutien aux Palestiniens à Bandung, dans l'ouest de Java, le 22 mai 2021. (Photo, AFP/Timur Matahari)

Remplis de colère et de frustration refoulées, des militants internationaux ont organisé des manifestations de Berlin à Paris et même à Tokyo, contre la campagne militaire israélienne à Gaza. Certaines de ces manifestations ont été entachées d'émeutes à Times Square à New York, de barrages routiers à Los Angeles, de violences à Berlin et de provocations antisémites dans les quartiers juifs de Londres.

Récemment, des militants pro-palestiniens, en collaboration avec des activistes de justice sociale, se sont inspirés du mouvement Black Lives Matter (BLM), qui fait sentir sa présence aux États-Unis et dans d'autres régions du monde anglophone depuis le mois de mai de l'année dernière. Ils ont souvent recours aux réseaux sociaux pour organiser et diffuser leur message.

Rim fait partie de la diaspora palestinienne, et ses racines remontent à Haïfa en Israël et à Naplouse en Cisjordanie.

Des manifestants défilent lors d’un «Rallye pour la Palestine» dans le quartier Queens, à New York, le 22 mai 2021. (Photo AFP/Ed Jones)

Un sentiment qu’elle partage sans doute avec bien d’autres, Rim se sent «redevable envers BLM, qui a effectivement notre manière d’aborder la justice sociale. C’est en plus de la solidarité entre noirs et Palestiniens, qui a rehaussé le profil de la cause palestinienne et encouragé les célébrités à s'exprimer avec moins de crainte, un autre catalyseur du mouvement», confie-t-elle à Arab News.

En parlant d’un secteur de Jérusalem-Est à l'intérieur de la Ligne verte que la plupart considèrent occupé par Israël, elle trouve «incroyable l’attention reçue cette fois par Cheikh Jarrah et les habitants grâce au pouvoir des réseaux sociaux».

«L’offensive sur Gaza nous a enlevé notre joie de vivre (en tant qu'activistes)», raconte Rim, qui préfère ne pas révéler son nom. «Les Gazaouis ont dénoncé l’intensité des attaques, la technologie de pointe qu’utilise Israël contre eux (…). Israël fait la guerre à Gaza toutes les quelques années, le monde est donc devenu insensible à la brutalité endurée par la population (locale)».

Des manifestants défilent à Berlin le 19 mai 2021 en guise de soutien à la cause palestinienne. (Photo, AFP)

Les dernières hostilités entre le Hamas et l'armée israélienne ont tué 232 Palestiniens, dont 65 enfants, et 12 israéliens. 25 autres ont été tués dans les violences en Cisjordanie.

La faction palestinienne et ses alliés ont tiré plus de 4 300 roquettes sur Israël, interceptés pour la plupart par le système de défense aérienne, connu sous le nom de Dôme de fer. Le pilonnage intensif et les tirs d'artillerie israéliens ont entraîné le déplacement de 120 000 personnes dans la bande de Gaza.

Pour Rim, l'action collective des Palestiniens qui résident en Israël constitue un tournant, et ils ont démontré que la population palestinienne autochtone reste unie même fragmentée.

Samir Mansour se tient devant sa librairie détruite par les frappes aériennes israéliennes dans la ville de Gaza, le 22 mai 2021. (Photo, AFP/Emmanuel Dunand)

Si Rim partage son point de vue au sujet des récents combats via les médias sociaux, elle n'est toutefois pas très active, craignant des répercussions sur sa vie privée. Mais elle estime que quiconque est suivi par un large public sur les réseaux sociaux peut être extrêmement influent.

La sphère militante a trouvé un appui parmi des influenceurs partout dans le monde, dont certains qui sont suivis par un nombre massif d’abonnés. Parmi elles, les sœurs Bella et Gigi Hadid, des mannequins californiennes d’origine palestinienne. Cette dernière compte 10,3 millions d’adeptes sur Twitter.

Les deux influenceuses défendent bons nombres de causes libérales, non seulement celle des Palestiniens. Dans une publication sur Instagram, les sœurs estime qu’on «ne peut pas plaider en faveur de l’égalité raciale, des LGBT, des droits des femmes, condamner les régimes corrompus et abusifs et d’autres injustices, tout en choisissant d’ignorer l’oppression palestinienne».

Les influenceurs et la génération technophile jouent un rôle clé dans la sensibilisation au sujet du peuple palestinien. (Photo, Getty Images)

D'autres personnes d'origine palestinienne, sans être célèbres, sont tout aussi déterminées à attirer l'attention de la communauté internationale sur leur cause.

Dina Dahmash, une Palestinienne qui partage son temps entre Londres et Dubaï, ne mâche pas ses mots sur les réseaux sociaux. Elle admet se sentir impuissante face au déplacement des familles à Cheikh Jarrah et au bilan humain du conflit.

«Ma famille des deux côtés est originaire de Palestine (…) », dit-il à Arab News. «Mon grand-père paternel, Khalil Dahmash, est de Lydda et mon grand-père maternel, le Dr Zaki Abou-Eid, vient d'Al-Chaykh Mouwannis, un village à la périphérie de Jaffa, aujourd’hui Tel Aviv, juste en dessous de l'université».

L'influenceuse Dina Dahmash sensibilise le public au sujet du sort des Palestiniens. (Photo fournie)

Elle raconte que son arrière-grand-père a construit la mosquée Khalil Dahmash à Lydda en 1923, et qui existe toujours aujourd'hui. «Mon grand-père a survécu au massacre de Dahmash, il s'est échappé pieds nus à Ramallah, puis en Syrie, avant de déménager au Koweït pour se faire une vie. Après la guerre du Golfe, nous avons déménagé à Londres où j'ai grandi. Malheureusement, ma famille entière a été expulsée (d’Israël) en 1948, sans aucun moyen de revenir en raison des politiques discriminatoires en vigueur»

«J'ai la chance de pouvoir retourner dans le pays, je peux donc une caméra au service de la diaspora palestinienne, qui n'est pas en mesure de revenir. Jamais un jour ne passe sans que je ne me réveille avec la Palestine en tête, ce dont témoignent mes comptes sur les réseaux sociaux tous les jours, que le sujet soit culturel, politique ou historique».

Dahmash tente élargir le cercle de protestation au-delà du réseau déjà engagé dans la lutte. «Je suis reconnaissante d'avoir pu créer un dialogue avec des non-Palestiniens et leur expliquer notre cause», dit-elle.

Des membres de la communauté palestinienne au Chili manifestent contre les frappes à Gaza le 19 mai 2021, devant l'ambassade d'Israël dans la capitale Santiago City. (Photo, AFP)

Dana Aker, une Palestinienne qui partage son temps entre Dubaï et Toronto, au Canada, a créé une page Instagram avec un ami, intitulée «OurPalestinianStories». Elle y encourage les gens, qu'ils vivent en Palestine ou à l'étranger, à illustrer leur vie sous l'occupation ou leurs visites.

«Je me rends compte que les gens sont vraiment connectés aux histoires (plus) qu'aux images de décès ou aux statistiques», dit-elle. «J’ai pu observer leur impact positif (…) et j’ai déjà changé le point de vue de nombreuses personnes, rien qu’en relatant certaines de mes propres expériences».

Les racines d’Aker sont profondément ancrées en Palestine, car la branche paternelle de sa famille vit toujours à Ramallah et Naplouse, la ville de Cisjordanie dont elle est originaire. Pour certains parents, comme son oncle qui travaille comme chirurgien dans un hôpital de Jérusalem, les derniers combats entre Israël et le Hamas ont nui à leurs moyens de subsistance car ils n'ont pu se rendre au travail.

Des membres de la communauté palestinienne au Chili manifestent le 19 mai 2021 devant l'ambassade d'Israël dans la capitale, la ville de Santiago, contre les opérations militaires d'Israël à Gaza. (Photo, AFP)

Ça les a grandement affectés, dit-elle à Arab News. «C'était véritablement épuisant, déchirant et étouffant».

Aker affirme que la communauté internationale doit tenir Israël pour responsable de ses actions. «Il y a eu beaucoup de déclarations générales de la part des gouvernements du genre «la paix doit être établie». Mais ils devraient faire en sorte que ça arrive. Les mots ne valent rien; ils ne font rien. Ils doivent cesser de financer ou de fournir des armes à l'armée israélienne, et arrêter le vol de terres palestiniennes et la terreur infligée à la population».

Elle blâme ce qu'elle appelle l'ignorance pour s'attaquer à la racine du conflit. «J'ai même entendu des amis juifs affirmer que mes publications les font considérer (la situation) sous un angle différent», poursuit-elle, «les gens meurent et c’est un fait. Les gens minimisent toujours ce qui se passe en Palestine. Nous devons, en tant que Palestiniens, faire notre possible pour nous faire entendre, et c'est la première fois de ma vie que je perçois réellement une différence», ajoute-t-elle.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".

 


Liban: l'armée annonce six arrestations après une attaque visant des Casques bleus

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
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  • L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban
  • "Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité

BEYROUTH: Six personnes ont été arrêtées au Liban, soupçonnées d'être impliquées dans une attaque d'une patrouille de Casques bleus jeudi dans le sud du pays, qui n'a pas fait de blessés, a annoncé l'armée libanaise samedi.

L'incident s'était produit jeudi soir, selon un communiqué de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) quand "des Casques bleus en patrouille ont été approchés par six hommes sur trois mobylettes près de Bint Jbeil". "Un homme a tiré environ trois coups de feu sur l'arrière du véhicule. Personne n'a été blessé".

L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban, où, déployée depuis 1978, elle est désormais chargée de veiller au respect du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

"Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité.

Bastion du Hezbollah, le sud du Liban subit ces dernières semaines des bombardements réguliers de la part d'Israël, qui assure viser des cibles du mouvement chiite et l'accuse d'y reconstituer ses infrastructures, en violation de l'accord de cessez-le-feu.

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre.

Mercredi, le quartier général de la Finul a accueilli à Naqoura, près de la frontière avec Israël, de premières discussions directes, depuis des décennies, entre des responsables israélien et libanais, en présence de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le président libanais, Joseph Aoun, a annoncé de prochaines discussions à partir du 19 décembre, qualifiant de "positive" la réunion tenue dans le cadre du comité de surveillance du cessez-le-feu, disant que l'objectif était d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban.


Les efforts pour panser les «profondes divisions» de la Syrie sont ardus mais «pas insurmontables», déclare Guterres

Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
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  • Antonio Guterres salue "la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", "la résilience et le courage" des Syriens
  • La transition offre l'opportunité de "forger une nation où chaque Syrien peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité"

NEW YORK : Les efforts pour guérir les "profondes divisions" de la Syrie seront longs et ardus mais les défis à venir ne sont "pas insurmontables", a déclaré dimanche le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à l'occasion du premier anniversaire de la chute du régime Assad.

Une offensive surprise menée par une coalition de forces rebelles dirigées par Hayat Tahrir al-Sham et des milices alliées a rapidement balayé les zones tenues par le régime à la fin du mois de novembre 2024. En l'espace de quelques jours, elles se sont emparées de villes clés et ont finalement capturé la capitale Damas.

Le 8 décembre de l'année dernière, alors que les défenses du régime s'effondraient presque du jour au lendemain, le président de l'époque, Bachar Assad, a fui la République arabe syrienne, mettant fin à plus de 50 ans de règne brutal de sa famille.

"Aujourd'hui, un an s'est écoulé depuis la chute du gouvernement Assad et la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", a déclaré M. Guterres, saluant la "résilience et le courage" des Syriens "qui n'ont jamais cessé de nourrir l'espoir en dépit d'épreuves inimaginables".

Il a ajouté que cet anniversaire était à la fois un moment de réflexion sur les sacrifices consentis en vue d'un "changement historique" et un rappel du chemin difficile qui reste à parcourir pour le pays.

"Ce qui nous attend est bien plus qu'une transition politique ; c'est la chance de reconstruire des communautés brisées et de guérir de profondes divisions", a-t-il déclaré, ajoutant que la transition offre l'occasion de "forger une nation où chaque Syrien - indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique - peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité".

M. Guterres a souligné que les Nations Unies continueraient à soutenir les Syriens dans la mise en place de nouvelles institutions politiques et civiques.

"Les défis sont importants, mais pas insurmontables", a-t-il déclaré. "L'année écoulée a montré qu'un changement significatif est possible lorsque les Syriens sont responsabilisés et soutenus dans la conduite de leur propre transition.

Il a ajouté que les communautés à travers le pays construisent de nouvelles structures de gouvernance et que "les femmes syriennes continuent de mener la charge pour leurs droits, la justice et l'égalité".

Bien que les besoins humanitaires restent "immenses", il a souligné les progrès réalisés dans la restauration des services, l'élargissement de l'accès à l'aide et la création de conditions propices au retour des réfugiés et des personnes déplacées.

Des efforts en matière de justice transitionnelle sont en cours, a-t-il ajouté, ainsi qu'un engagement civique plus large. M. Guterres a exhorté les gouvernements à soutenir fermement une "transition dirigée par les Syriens et prise en charge par les Syriens", précisant que le soutien doit inclure le respect de la souveraineté, la suppression des obstacles à la reconstruction et un financement solide pour le redressement humanitaire et économique.

"En ce jour anniversaire, nous sommes unis dans un même but : construire les fondations de la paix et de la prospérité et renouveler notre engagement en faveur d'une Syrie libre, souveraine, unie et ouverte à tous", a ajouté M. Guterres.