Les enfants de Gaza racontent «la peur de mourir»

Aucune étude n'a pu quantifier l'ampleur des traumatismes ou des syndromes de stress post-traumatique laissés ces dernières années chez les enfants de Gaza. (Photo, AFP)
Aucune étude n'a pu quantifier l'ampleur des traumatismes ou des syndromes de stress post-traumatique laissés ces dernières années chez les enfants de Gaza. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 23 mai 2021

Les enfants de Gaza racontent «la peur de mourir»

  • «Les guerres ont semé cette violence à la maison comme à l'école»
  • «Ce conflit donnera nécessairement naissance à une génération agressive, violente et pleine de haine»

GAZA: Les bombardements israéliens se sont tus à Gaza après 11 jours d'un conflit meurtrier. Mais ils laissent traumatisés les enfants de l'enclave palestinienne, exposés ou réexposés à la destruction et à la peur de mourir.

En pleine frappe de l'aviation israélienne sur son quartier de Gaza, Zeina Dabous, 10 ans, a écrit un petit mot laissé sous l'oreiller de sa mère: "Ma maman chérie, j'ai très peur. Si on doit tous mourir, je veux qu'on soit tous enterrés dans la même tombe et je veux rester dans tes bras".

Le témoignage de Zeina, rencontrée par l'AFP la veille du cessez-le-feu qui a mis fin vendredi à l'affrontement meurtrier entre Israël et le Hamas, au pouvoir à Gaza, donne à voir à hauteur d'enfant un basculement dans une réalité aussi terrifiante que difficile à appréhender à cet âge.

"Ils bombardaient tout le temps à côté de notre maison, toutes les rues", raconte-t-elle, expliquant le pourquoi du mot laissé à sa mère: "j'avais peur de mourir".

Le dernier cycle de violences, entamé le 10 mai, a fait 248 morts palestiniens à Gaza, dont 66 enfants et des combattants, selon les autorités locales. 

En Israël, les salves de roquettes tirées depuis l'enclave ont tué 12 personnes, parmi lesquelles un enfant et une adolescente, d'après la police.

Pipi au lit 

A Gaza, où le taux de fécondité est parmi les plus élevés au monde, la moitié des deux millions d'habitants a moins de 18 ans, selon l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance).

Quatre conflits ont ravagé l'enclave sous blocus israélien en moins de 13 ans: en 2009, 2012, 2014 et... en 2021. Zeina avait à peine quatre ans lors de la précédente guerre. 

"Toute une génération ravagée par les conflits répétés", se lamente son grand-père, Saïd Dabous, qui vit sous le même toit. 

Selon l'ONG Save the Children, cette exposition répétée à la violence affecte lourdement la santé mentale des plus jeunes. 

"Les enfants font des crises de terreur, ils souffrent du manque de sommeil, montrent des signes psychiques inquiétants, comme des tremblements, et se remettent à faire pipi au lit", alerte l'ONG spécialisée dans la protection de l'enfance. 

Pour tenter d'apaiser la peur panique de son petit frère de deux ans, Ahmad, après qu'une frappe a détruit leur maison et tué une partie de leur famille dans le quartier Al-Rimal de Gaza, Maïssa Abou Al-Awf, 22 ans, a fait de son mieux. 

"A chaque explosion, il criait et pleurait", se souvient-elle. Et elle lui disait: "ne t'inquiète pas c'est juste un ballon qui a éclaté".

«Génération agressive»

Les corps de 42 personnes, dont 10 femmes et 8 enfants, ont été retrouvés sous les décombres de l'immeuble. 

Leur petite soeur Maram, 7 ans, a survécu, mais deux autres ont péri. "J'étais sous des pierres, j'ai appelé maman à l'aide", raconte-t-elle. 

Dès les premiers jours du conflit, le centre communautaire de Gaza dédié à la santé mentale (GCMHP) a pris les devants et posté sur Facebook un message aux parents: dialoguer, essayer de les distraire en jouant ou en dessinant avec eux, ou même prier.

Aucune étude n'a pu quantifier l'ampleur des traumatismes ou des syndromes de stress post-traumatique laissés ces dernières années chez les enfants de Gaza. Mais le centre spécialisé dit recevoir chaque mois des centaines de nouveaux patients mineurs. 

L'exposition à "un choc violent" suscite très fréquemment "une violence comportementale" en retour, explique Mohammed Abou Sabeh, psychologue du centre.

"Les guerres ont semé cette violence à la maison comme à l'école", constate-t-il et ces problèmes de santé mentale, avec des conséquences possibles sur le développement à l'âge adulte, affectent "un nombre catastrophique d'enfants". 

Et le manque de moyens dans ce territoire surpeuplé et déjà largement dépendant de l'aide internationale ne le rend "pas optimiste" sur les futures prises en charge.

"Ce conflit donnera nécessairement naissance à une génération agressive, violente et pleine de haine", redoute-t-il. 


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi Salmane d’Arabie saoudite admis à l’hôpital pour un contrôle de routine

Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
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  • Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA
  • Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres

DJEDDAH: Le roi Salmane d’Arabie saoudite a été admis au King Faisal Specialist Hospital and Research Centre à Djeddah pour un contrôle de routine, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA.

Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com