France: l'Académie de médecine préconise de rendre le vaccin anti-Covid obligatoire

Un flacon de vaccin Moderna, pour lutter contre la Covid-19, à l'intérieur de l'usine pharmaceutique Recipharm le 22 avril 2021 à Monts, centre de la France (Photo, AFP)
Un flacon de vaccin Moderna, pour lutter contre la Covid-19, à l'intérieur de l'usine pharmaceutique Recipharm le 22 avril 2021 à Monts, centre de la France (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 25 mai 2021

France: l'Académie de médecine préconise de rendre le vaccin anti-Covid obligatoire

  • L'Académie de médecine française estime indispensable de rendre le vaccin contre la Covid-19 obligatoire pour de nombreuses professions et de vacciner enfants et adolescents
  • Jugeant qu'«une telle obligation ne pourra être instaurée que de façon progressive», elle recommande de rendre tout d'abord «exigible» la vaccination dans toute une série de catégories

PARIS: L'Académie de médecine française estime mardi indispensable de rendre le vaccin contre la Covid-19 obligatoire pour de nombreuses professions et de vacciner enfants et adolescents, seul moyen selon elle d'atteindre « une immunité collective suffisante pour contrôler l'épidémie ».  

Déjà évoquée il y a quelques mois en France, la question de l'obligation vaccinale se heurtait alors à la pénurie de vaccins et aux incertitudes sur leur niveau d'efficacité, mais « avec un taux d'efficacité de 90% à 95% contre les formes graves de Covid-19, les vaccins actuellement homologués en France (...) remplissent les conditions qui permettent de recourir à l'obligation vaccinale », juge l'institution.  

« Les mesures individuelles (gestes barrière) et collectives (couvre-feu, confinement) sont incapables de contrôler dans la durée » l'épidémie de Covid-19, « redoutable, en particulier socialement », argumente l'académie.  

Or « le dynamisme de la campagne va se heurter à l'obstacle des hésitants et des opposés à la vaccination », deux catégories estimées chacune à 15% de la population, poursuit-elle.  

Il sera donc « très difficile d'obtenir avant la fin de l'été un taux de couverture vaccinale qui assurerait une immunité collective suffisante pour contrôler l'épidémie, soit 90% de la population adulte ou 80% de la population totale (enfants inclus) », estime l'organe consultatif, qui se prononce sur les questions de santé publique et d'éthique médicale.  

Jugeant qu'« une telle obligation ne pourra être instaurée que de façon progressive », elle recommande de rendre tout d'abord « exigible » la vaccination dans toute une série de catégories, à commencer par les professions essentielles (enseignants, professions de santé, police et fonction publique en général, services d'approvisionnement en alimentation, eau, énergie, argent liquide et matériel informatique).  

L'académie estime qu'il faudrait également appliquer cette obligation aux « activités professionnelles comportant un contact avec le public » (commerces, restauration, hôtellerie, établissements culturels et sportifs), « en préalable à toutes les activités comportant déplacements ou rassemblements » (voyages internationaux, cures thermales, événements associatifs), aux étudiants « avant la rentrée universitaire 2021 » et aux donneurs de sang.  

Elle ajoute que « la vaccination contre le Sars-CoV-2 aux adolescents et aux enfants devrait être envisagée dès que les protocoles vaccinaux seront homologués dans ces tranches d'âge », en dépit du fait que « la Covid-19 est généralement bénigne dans le jeune âge », car cette extension est « nécessaire pour l'acquisition d'une immunité collective ».  

En France, les vaccins protégeant contre 11 maladies sont obligatoires chez les nourrissons. 


Emmanuel Macron en appelle à la CDC, aux investisseurs privés et à l'Europe pour financer les entreprises

Le président français Emmanuel Macron (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron (Photo, AFP).
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  • M. Macron s'exprimait dans un message vidéo diffusé lors de la conférence annuelle de l'opérateur boursier Euronext
  • Premières concernées: les entreprises petites, moyennes et de taille intermédiaire (les PME et ETI), qui attirent actuellement moins les investisseurs

PARIS: Le président français Emmanuel Macron veut faciliter le financement des entreprises, en faisant appel à la Caisse des dépôts (CDC) et aux investisseurs privés, et en relançant le projet européen d'union des marchés de capitaux, a-t-il déclaré mardi.

M. Macron s'exprimait dans un message vidéo diffusé lors de la conférence annuelle de l'opérateur boursier Euronext.

Le chef de l'Etat français s'appuie sur une proposition de loi, présentée début mars par le député Renaissance Alexandre Holroyd, sur l'attractivité de la place financière de Paris, et présente de nouvelles mesures pour "faciliter le financement de marché" des entreprises françaises. Un enjeu dans le contexte de transition écologique et numérique qui augmente les besoins.

Premières concernées: les entreprises petites, moyennes et de taille intermédiaire (les PME et ETI), qui attirent actuellement moins les investisseurs, au sein de la Bourse de Paris, que les grandes entreprises.

Pour améliorer cette situation, l'Etat veut mobiliser la CDC (Caisse des dépôts et consignations), via un programme d'investissements de 500 millions d'euros qui servira à prendre des parts dans des fonds d'investissements plaçant de l'argent dans les PME et ETI.

M. Macron veut aussi "examiner les possibilités" de simplification des critères d'éligibilité aux plans d'épargne en action de petites et moyennes entreprises (PEA-PME). Il souhaite également que l'épargne placée dans les plans épargne retraite (PER) et les assurances vie, gérés par des investisseurs institutionnels privés, soit un peu plus dirigée vers les PME et ETI.

Plus de contrôle 


La loi industrie verte prévoyait "une mesure d'orientation" de cette épargne vers les entreprises, "une partie de ce fléchage sera consacrée aux entreprises cotées", a indiqué M. Macron.

D'autres mesures de simplification administrative, notamment pour faciliter les entrées en Bourse, s'ajouteront à ce dispositif et la proposition de loi sur l'attractivité prévoit de favoriser le développement des actions à droits de vote multiples, "une avancée très attendue, en particulier, par nos start-up", selon le président.

Ce mécanisme, courant aux Etats-Unis, permet aux fondateurs d'une entreprise de lever du capital tout en gardant un plus grand contrôle qu'avec des actions ordinaires.

Sur le volet européen, "il est urgent de réaliser des avancées concrètes vers une union des marchés de capitaux au niveau européen", a lancé M. Macron, qui estime que ce sujet "devrait être une priorité pour la prochaine mandature" de la Commission européenne.

La France, a-t-il dit, veut en particulier "discuter avec nos partenaires de produits d'épargne harmonisés au niveau européen pour financer nos entreprises en fonds propres" et "progresser vers une supervision unique" des infrastructures de marché, un deuxième sujet loin d'être consensuel au sein des Etats Membres.


Loger les Français et réduire la bétonisation, c'est possible, selon deux ONG

l est possible de limiter l'étalement urbain et résorber le mal-logement en même temps, à condition de repenser profondément le modèle d'aménagement du territoire. (AFP).
l est possible de limiter l'étalement urbain et résorber le mal-logement en même temps, à condition de repenser profondément le modèle d'aménagement du territoire. (AFP).
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  • Il est possible de limiter l'étalement urbain et résorber le mal-logement en même temps, à condition de repenser profondément le modèle d'aménagement du territoire
  • L'artificialisation des sols, qui a des effets délétères sur la biodiversité, l'environnement et le climat, est due pour près des deux tiers à la construction de logements

PARIS: Il est possible de limiter l'étalement urbain et résorber le mal-logement en même temps, à condition de repenser profondément le modèle d'aménagement du territoire, préviennent les fondations Abbé Pierre et pour la Nature et l'Homme dans un rapport publié mardi.

L'objectif "zéro artificialisation nette" (ZAN), inscrit dans la loi, oblige la France à diviser par deux, tous les dix ans, son rythme de grignotage des espaces naturels par la ville, et à avoir stoppé le phénomène en 2050.

L'artificialisation des sols, qui a des effets délétères sur la biodiversité, l'environnement et le climat, est due pour près des deux tiers à la construction de logements, qui prennent plus d'espace en France qu'ailleurs du fait d'un modèle d'aménagement du territoire ayant favorisé la maison individuelle.

Ce modèle a pu en outre aggraver le mal-logement, notent les fondations, beaucoup de maisons en lotissement ayant été construites à bas coût, avec des conséquences sur leur qualité et leur isolation, et donc sur les finances de leurs occupants.

Les auteurs soulignent également le coût de ce modèle pour les collectivités, l'étalement urbain entraînant des besoins importants en voirie et réseaux d'électricité, gaz et eau, coûteux à construire et à entretenir.

Néanmoins, pour résorber le mal-logement, il faudrait construire 400.000 nouveaux logements par an, selon la Fondation Abbé Pierre, dont 150.000 logements sociaux - contre 373.000 et 82.000, respectivement, en 2023.

Pour concilier cet objectif avec la sobriété foncière, il faudra davantage densifier, en construisant plus de logements à l'hectare dans les zones pavillonnaires, en surélevant les bâtiments existants ou en développant l'habitat "léger", notent les auteurs du rapport, et pour cela, les collectivités devront disposer de financements accrus.

Pour la construction neuve, il faudra privilégier davantage l'habitat collectif (immeubles), moins consommateur d'espaces, en particulier le logement social, affirment les deux ONG, qui préconisent d'augmenter le financement des HLM.

Elles réclament également de renforcer l'encadrement des loyers et d'encadrer les prix du foncier, tout en luttant contre les logements vacants ou la rétention foncière avec de fortes augmentations de taxes.

Elles suggèrent aussi des mesures pour réduire la part des résidences secondaires dans le parc de logements, et pour limiter le phénomène des meublés touristiques.


Sciences Po: «nous serons intraitables» sur l'antisémitisme, promet la présidente de la Fondation

Laurence Bertrand Dorléac, présidente de la FNSP, instance de gouvernance de Sciences Po Paris (Photo, AFP).
Laurence Bertrand Dorléac, présidente de la FNSP, instance de gouvernance de Sciences Po Paris (Photo, AFP).
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  • Selon la direction, une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a «été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre»
  • Mercredi en Conseil des ministres, le président Emmanuel Macron avait dénoncé comme «inqualifiables et parfaitement intolérables» les propos rapportés lors de la mobilisation pro-palestinienne à Sciences-Po

PARIS: Laurence Bertrand Dorléac, présidente de la FNSP, instance de gouvernance de Sciences Po Paris, a assuré lundi que l'institution serait "intraitable" si des actes antisémites étaient avérés au sein de l'école, et a fait part de "son inquiétude" face à un "raidissement du climat".

Elle faisait référence à des incidents survenus dans le cadre d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine". Les faits allégués, dont les versions divergent, se sont produits le 12 mars lors de l'occupation d'un amphithéâtre par environ 300 militants pro-palestiniens.

Selon la direction, une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a "été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre", et "des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune, NLDR) à l'encontre" de l'association. L'UEJF a dénoncé des propos antisémites.

"Il s'est passé des choses absolument condamnables, en ce sens qu’on ne peut pas empêcher un cours. Il y a 300 associations à Sciences Po, elles doivent demander l'autorisation de se réunir. En l'occurrence, l'amphi Boutmy (amphithéâtre principal de Sciences Po, ndlr) a été occupé par des étudiants, et quelle que soit la cause de ces étudiants, c’est une première erreur", a estimé Laurence Bertrand Dorléac sur France Inter.

Faits condamnables 

"D'autre part, des signalements ont été faits, qui concernent des faits qui sont là aussi condamnables. Si une étudiante a été empêchée d'entrer dans cet amphi au motif qu'elle appartient à une organisation de jeunes étudiants juifs de France, c’est absolument condamnable", a ajouté la présidente de la Fondation nationale des sciences politiques, en charge des grandes orientations stratégiques et de la gestion de Sciences Po.

"Dès le lendemain, une enquête administrative a été décidée. Les premières auditions auront lieu dès ce (lundi) matin. Et d'autre part, un article 40 a été déposé, c'est-à-dire un signalement au procureur de la République", a-t-elle dit. "Ces enquêtes diront ce qui s'est passé exactement. S'il y a eu des actes d'ordre antisémite, nous serons intraitables".

"Je suis très attentive à tous les actes antisémites qui peuvent se produire. Je constate effectivement un raidissement du climat et il est normal que je m'en soucie", a indiqué Mme Bertrand Dorléac.

Mais "attention à ne pas opposer les communautés entre elles et les étudiants entre eux", a-t-elle ajouté, estimant que Sciences-Po "fait l'objet d'un intérêt peut-être disons déraisonnable".

Mercredi en Conseil des ministres, le président Emmanuel Macron avait dénoncé comme "inqualifiables et parfaitement intolérables" les propos rapportés lors de la mobilisation pro-palestinienne à Sciences-Po Paris le 12 mars.