Un ancien salarié de Facebook révèle des tentatives d'espionnage de Téhéran

Le logo de Facebook est visible sur un téléphone dans cette illustration photo prise à Washington DC, le 10 juillet 2019. (Fichier/AFP)
Le logo de Facebook est visible sur un téléphone dans cette illustration photo prise à Washington DC, le 10 juillet 2019. (Fichier/AFP)
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Publié le Mercredi 26 août 2020

Un ancien salarié de Facebook révèle des tentatives d'espionnage de Téhéran

  • Le Canado-Iranien Behdad Esfahbod explique les pressions qu’il a subies dans le but de le forcer à espionner ses proches et il parle des conséquences dramatiques de cet épisode sur sa vie
  • En rendant son histoire publique, Esfahbod affirme qu’il a voulu reprendre le pouvoir sur le régime et à le montrer tel qu’il est vraiment

LONDRES: Un ancien ingénieur logiciel chez Facebook dénonce les tortures psychologiques qui lui ont été infligées par les services secrets iraniens. Il explique les pressions qu’il a subies dans le but de le forcer à espionner ses proches et il parle des conséquences dramatiques de cet épisode sur sa vie.

Le Canado-Iranien Behdad Esfahbod était un ingénieur logiciel de haut vol chez Facebook. Icône de la communauté technologique iranienne, il était très apprécié des jeunes Iraniens qui remplissaient régulièrement les amphithéâtres pour l’entendre parler.

Cependant, il révèle dans une publication sur son blog personnel que son statut de superstar parmi les jeunes Iraniens passionnés de technologie n’a pas pu le sauver lorsque les services secrets l’ont kidnappé dans les rues de Téhéran et ont tenté de le faire chanter pour qu’il espionne ses amis.

En rendant son histoire publique, Esfahbod affirme qu’il a voulu reprendre le pouvoir sur le régime et à le montrer tel qu’il est vraiment.

« Téhéran et ses agents, ajoute-t-il, sont des agresseurs professionnels et, comme tout agresseur, leur plus grande crainte est que je les dénonce. Alors, c’est ce que je fais… »

Enlevé dans les rues de Téhéran alors qu’il rendait visite à sa famille, Esfahbod raconte qu’il a été emmené à la célèbre prison d’Evin, que son portable a été confisqué, qu’il a été victime de torture psychologique et a subi des interrogatoires pendant sept jours. « J’ai été détenu à l’isolement pendant sept jours et interrogé quotidiennement, dont une fois pendant plus de six heures », confie-t-il.

Des agents des services secrets du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) l’ont menacé de dix ans de prison pour des motifs fallacieux.

Sa seule issue était « d’accepter d’espionner ses amis, des activistes iraniens et toute personne cherchant à contourner le voile de la censure sur Internet en Iran qui coupe le pays du reste du monde », affirme-t-il.

Il explique que, sous la contrainte, il a dû accepter l’accord pour pouvoir quitter le pays en vie et avoir une chance de raconter son histoire.

Mais le calvaire d’Esfahbod n’a pas cessé après sa fuite hors d’Iran. Les agents du service de renseignements du CGRI l’ont poursuivi sur Instagram pour qu’il commence à espionner. Lorsqu’il a ignoré leurs demandes, ils ont saturé de messages tous ses comptes sur les réseaux sociaux.

Alors qu’aujourd’hui Esfahbod explique clairement qu'il n'espionnera pas pour Téhéran, il est terrifié pour sa famille qui est toujours dans le pays.

« Ils m’ont dit : Tu as un frère aux États-Unis et une sœur ici. Te souviens-tu de l’avion que nous avons abattu ? Te souviens-tu que nous avons déclaré qu’il s’agissait une erreur humaine ? La même chose pourrait t’arriver ainsi qu’à ta famille », a-t-il rapporté.

« Quel sera leur prochain coup ? Vont-ils faire pression sur ma famille, l’emprisonner et la torturer ? Je ne sais pas de quel acte inhumain ils sont capables contre mon entourage ».

Tandis qu’Esfahbod attendait le prochain coup de Téhéran, les fondations de sa propre vie se sont effondrées. Les séquelles du traumatisme subi lors de son incarcération ne lui permettent plus de travailler chez Facebook. Il a renoncé à son contrat d’1,5 million de dollars par an et il a également rompu avec sa compagne. Isolé et paranoïaque, sa santé mentale s’est rapidement détériorée au point de le faire plonger dans la « folie totale ».

Son histoire a touché les jeunes Iraniens, consternés par leur gouvernement. « J'explose de colère quand j’entends ce qu'ils ont fait à Behdad Esfahbod », lit-on dans une publication Twitter d'un Iranien, Mohammed Hossein Hajivandi.

L’utilisateur Ali Rastegar a écrit sur Twitter : « Pourquoi n’y a-t-il aucune limite à vos crimes et à vos “conneries”? N’avons-nous pas le droit de réussir dans un autre pays sans espionner pour vous ? »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com  


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk