Moscou offre son appui à Hariri

Les partisans du parti du Mouvement du Future de Saad Hariri défilent à Saïda en octobre pour célébrer son mandat de former un nouveau gouvernement. (Photo, AFP/Archives)
Les partisans du parti du Mouvement du Future de Saad Hariri défilent à Saïda en octobre pour célébrer son mandat de former un nouveau gouvernement. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Vendredi 28 mai 2021

Moscou offre son appui à Hariri

  • L’initiative de Berri prévoit un cabinet de 24 experts non partisans, sans tiers de blocage pour qui que ce soit
  • Alloush rappelle que «ce qui donne à l'initiative française son poids, c'est surtout l'aide qu'elle devait apporter au Liban»

BEYROUTH: La Russie a réitéré sa «position ferme et son engagement à soutenir la souveraineté, l’indépendance et l’unité territoriale ainsi que la stabilité du Liban».

Moscou a également affiché son soutien à la formation d'un gouvernement par le Premier ministre désigné Saad Hariri.

Ce développement survient au milieu d’initiatives renouvelées de la part du président du Parlement, Nabih Berri, pour inciter à créer un nouvel exécutif après sept mois d'impasse.

La Chambre a réitéré samedi son choix final de Hariri pour former le gouvernement.

Ces propos du Parlement réagissaient à une lettre du Président Michel Aoun qui appelle à remplacer Hariri.

Les tensions entre le parti du président et le premier ministre désigné se sont intensifiées lors de la session plénière samedi.

L’initiative de Berri prévoit un cabinet de 24 experts non partisans, sans tiers de blocage.

L’initiative insiste aussi sur l’apaisement des tensions autour de la répartition des ministères de l’Intérieur et de la Justice.

La médiation de Berri entre Aoun et Hariri est soutenue par le patriarche maronite Béchara Raï, ainsi que par de puissants partis politiques de la classe dirigeante.

Le Vice-Ministre russe des affaires étrangères, Mikhail Bogdanov, a reçu mercredi deux délégués à Moscou: le conseiller du président libanais pour les affaires russes, Amal Abou Zeid, et le représentant spécial de Hariri à Moscou, Georges Chaaban, qui représentent respectivement Aoun et Hariri.

Bogdanov a fait part de la position ferme de son pays, insistant sur le fait que Hariri doit former le prochain gouvernement.

Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué que les réunions se concentrent sur la «mission de former un gouvernement de technocrates dirigé par Hariri et qui soit capable de résoudre les problèmes économiques et sociaux urgents et impérieux du Liban».

La Russie réitère «l’absence d'alternatives pour Hariri dans ce mandat particulier, car il est la personne la mieux placée pour remplir la mission d’obtenir un appui de l’étranger», ajoute le communiqué.

Le communiqué affirme que la situation au Liban n’est guère favorable à davantage de retards. «Tous les signes mettent en garde contre une quasi-catastrophe si une solution politique n’est pas mise en œuvre immédiatement», prévient Moscou.

Le ministère a réitéré «la position ferme et l’engagement de Moscou à soutenir la souveraineté, l’indépendance et l’unité territoriale ainsi que la stabilité du Liban».

Le vice-président du Mouvement du futur, le Dr Mustafa Alloush, a déclaré à Arab News espérer «qu'il était devenu clair pour Aoun qu'il n'obtiendrait jamais de droit de veto au gouvernement» et qu’«il doit accepter les solutions pour le portefeuille de l'intérieur, qu'il insiste pour obtenir depuis si longtemps».

Concernant la différence entre l'initiative russe et l’initiative française, qui n’est toujours pas été mise en œuvre depuis septembre, Alloush rappelle que «ce qui donne à l'initiative française son poids, c'est surtout l'aide qu'elle devait apporter au Liban».

«Mais l'initiative russe n'a pas cette force. Quoi qu'il en soit, attendons de voir ce qui va se passer».

Alloush n'a pas écarté la possibilité pour Hariri de visiter à nouveau le palais présidentiel.

«Cependant, un gouvernement doté d'un droit de veto ne verra jamais le jour au Liban», a-t-il confirmé.

Alloush a de plus ajouté que Berri «cherche à convaincre Hariri de rendre visite au président pour proposer un gouvernement conforme à cette initiative» et que «l'initiative sera présentée au début de la semaine prochaine».

Le 22 octobre, Hariri a été chargé de former un nouveau gouvernement après la démission du Premier ministre de l’époque, Hassan Diab à la suite de l'explosion du port de Beyrouth du 4 août.

Hariri a proposé un gouvernement de 18 spécialistes, conformément à l'initiative française. Aoun a rejeté la proposition en affirmant qu’«elle n'inclut pas les principes fixés par le président ou les normes de la charte contribuant au partenariat national».

Aoun a depuis insisté pour avoir un tiers de blocage au sein du gouvernement, ainsi que le droit de nommer les ministres chrétiens.

Diab a refusé jeudi de signer un projet de décret déféré par la ministre de la Justice Marie Claude Najm pour nommer quatre juges, estimant que «la signature du document ne relève pas du pouvoir du gouvernement intérimaire, et par conséquent, constituerait une violation à la constitution».

Au milieu de la paralysie gouvernementale, le Conseil supérieur de la magistrature a décidé d'arrêter ses travaux à partir de vendredi en raison de l'échec de nommer des remplaçants pour les membres sortants, un échec causé par des désaccords politiques sur les nouveaux candidats.

Par ailleurs, l’avocat général de la Cour de cassation, Ghassan Khoury, a ordonné à la Division de l’information des forces de sécurité intérieure d’arrêter l’avocat Rami Ollaik et de l’amener menotté au bureau d’enquête. Il a récemment été empêché d’exercer ses fonctions au sein du tribunal pour enquête.

Ollaik fait face à une plainte du Conseil supérieur de la magistrature auprès du juge Ghassan Oueidat et est accusé de diffamation, d’écrits diffamatoires et de d’outrage au pouvoir judiciaire.

Ollaik ainsi qu’un groupe de militants, pour la plupart du Courant patriotique libre, ont récemment accompagné la juge Ghada Aoun pendant sa visite pour enquêter sur une société de transfert d'argent. Elle ignorait ainsi la décision d'Oueidat de lui ôter une enquête sur des crimes financiers présumés par cette société de transfert de fonds.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.