Les manifestants turcs «font face à une menace croissante de violence policière»

Au total, 4771 violations ont été enregistrées au cours des quatre années jusqu'en 2019, les procureurs turcs ayant intenté des poursuites contre 4907 personnes pour avoir pris part à des manifestations publiques, selon le rapport. (Photo, AFP/Reuters)
Au total, 4771 violations ont été enregistrées au cours des quatre années jusqu'en 2019, les procureurs turcs ayant intenté des poursuites contre 4907 personnes pour avoir pris part à des manifestations publiques, selon le rapport. (Photo, AFP/Reuters)
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Publié le Lundi 31 mai 2021

Les manifestants turcs «font face à une menace croissante de violence policière»

  • Des groupes de défense des droits ont affirmé que cette décision compromettrait la responsabilité de la police lors des manifestations
  • Au moins 999 personnes ont été condamnées à un total de 13 370 mois de prison

ISTANBUL: Des milliers de manifestants turcs ont été poursuivis ces dernières années dans un contexte de répression gouvernementale du droit de réunion, a révélé un nouveau rapport de la Fondation turque des droits de l’homme.

Au total, 4771 violations ont été enregistrées au cours des quatre années jusqu'en 2019, les procureurs turcs ayant intenté des poursuites contre 4907 personnes pour avoir pris part à des manifestations publiques, selon le rapport.

Au moins 999 personnes ont été condamnées à un total de 13 370 mois de prison.

Les manifestants ont été accusés d'appartenance à un groupe terroriste, d'endommagement de biens publics, de résistance à la police ou d'insulte au président.

Le rapport indique qu'environ 4 900 manifestants ont été victimes de violences policières, dont certains ont perdu la vie.

La violence a eu lieu principalement pendant les manifestations contre le conflit kurde ou le licenciement d'agents publics à la suite de la tentative de coup d'État ratée de 2016.

«La destruction du processus de démocratisation en Turquie révèle des violations profondes et systématiques du droit de réunion et de manifestation», note le rapport.

La Cour constitutionnelle de Turquie a récemment mis en lumière le cas d’un manifestant, Erdal Sarikaya, qui a été éborgné lors des manifestations antigouvernementales du parc Gezi en 2013. Seize policiers impliqués dans les violences n'ont pas été poursuivis.

En Turquie, les agents publics ne peuvent pas faire face à une enquête pénale sans l'approbation des autorités.

Sarikaya a poursuivi les autorités pour sa blessure causée par une cartouche de gaz lacrymogène tirée par la police.

En Bref

• Le rapport de la Fondation turque des droits de l’homme indique qu’environ 4 900 manifestants ont été victimes de violences policières, dont certains ont perdu la vie.

• La violence a eu lieu principalement pendant les manifestations contre le conflit kurde ou le licenciement d'agents publics à la suite de la tentative de coup d'État ratée de 2016.

Le tribunal a ordonné à l'État de verser une indemnité à Sarikaya et a ordonné une enquête sur la police responsable de la blessure.

Lors des manifestations du parc Gezi, 11 manifestants ont été tués et plus de 8 000 personnes blessées, tandis qu'il y a eu plus de 3 000 arrestations.

En avril, la fondation des droits de l'homme a révélé que 23 étudiants avaient été tués et 720 blessés lors de manifestations en Turquie entre 2015 et 2019.

Les policiers turcs ont violé les droits de réunion des étudiants principalement sur les campus universitaires, selon le rapport.

Récemment, des centaines d’étudiants ont été arrêtés et des dizaines d’entre eux ont été victimes de violences policières lors d’une répression policière contre la prestigieuse université Bogazici du pays au milieu de manifestations contre le recteur de l’université politiquement nommé.

La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, blessant des étudiants ainsi que des journalistes.

En avril, une nouvelle directive a interdit aux citoyens d'enregistrer des images de la police pendant les manifestations. Tous les enregistrements audiovisuels de la police lors des manifestations sont désormais considérés comme illégaux car ils auraient violé la vie privée des forces de police.

Les groupes de défense des droits ont affirmé que cette décision compromettrait la responsabilité de la police lors des manifestations.

Selon un récent rapport de Human Rights Watch, les allégations de mauvais traitements, de brutalités policières et de torture ont considérablement augmenté ces dernières années.

Une femme turque a été détenue pendant une journée le 19 mai après un entretien de rue dans lequel elle a attaqué «ceux qui mangent les parts des autres», un idiome turc courant signifiant que certaines personnes bénéficient de biens qui ne leur appartiennent pas.

Elle a été détenue après avoir partagé ses allégations sur les réseaux sociaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com