Trafic de drogue : un rapport de l'ONU conforte les allégations du patron de la mafia turque

Un rapport de l'ONU semble confirmer les allégations d'un patron de la mafia turque en exil concernant l'implication du gouvernement dans un système international de trafic de cocaïne. (Photo, AFP/Archives)
Un rapport de l'ONU semble confirmer les allégations d'un patron de la mafia turque en exil concernant l'implication du gouvernement dans un système international de trafic de cocaïne. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Samedi 29 mai 2021

Trafic de drogue : un rapport de l'ONU conforte les allégations du patron de la mafia turque

  • Le rapport semble confirmer les informations de Peker concernant l'implication de membres du gouvernement turc dans un système international de trafic de cocaïne
  • L'ancien Premier ministre turc et actuel chef adjoint de l’AKP au pouvoir, Binali Yildirim, nie les allégations concernant les voyages suspects de son fils au Venezuela

DJEDDAH: Un rapport de l'ONU semble confirmer les allégations d'un patron de la mafia turque en exil concernant l'implication du gouvernement dans un système international de trafic de cocaïne.

Selon Sedat Peker, qui vit à Dubaï, le fils de l’ancien Premier Ministre turc Binali Yildirim s’est rendu à plusieurs reprises à Caracas, au Venezuela, en janvier et en février pour élaborer une nouvelle route commerciale pour la drogue après la saisie de près de cinq tonnes de cocaïne l’année dernière par le gouvernement Colombien.

Le rapport de l'ONU, publié en février, indique que le trafic de drogue dans le monde a adopté de nouvelles méthodes en utilisant des équipements de protection individuelle (EPI) comme couverture pour faciliter de tel trafic.

Toutefois, Yildirim a nié carrément les affirmations de Peker en signalant que son fils, Erkan, s'était rendu au Venezuela pour livrer personnellement des tests de la Covid-19 et des équipements de protection à ceux dans le besoin.

«C'est une insulte de nous lier à la drogue», a affirmé Yildirim, qui est maintenant le chef adjoint du Parti de la justice et du développement au pouvoir, à la presse à Istanbul le 23 mai.

Mais il y a eu du scepticisme quant à ses commentaires car le Venezuela avait un faible nombre de cas de la Covid-19 au moment de la visite de son fils.

Le journaliste Cuneyt Ozdemir a révélé un tweet officiel de l'ambassade de Turquie à Caracas du 7 décembre 2020 qui montrait le fils prenant des photos avec la délégation qui s'est rendue au Venezuela dans le cadre d'une visite officielle.

Le professeur Sevil Atasoy, membre turc de l’Organe international de contrôle des stupéfiants des Nations Unies, a déclaré que le rapport de février montrait comment la pandémie avait transformé le trafic de drogues illicites.

«Les trafiquants ont commencé à utiliser le courrier ou les services postaux, même des masques de protection, des gants et des désinfectants pour donner l'impression qu'ils échangeaient du matériel médical plutôt que de la drogue», a-t-elle souligné.

Le rapport indique que les plus grandes quantités de drogue ont été saisies en Iran, en Afghanistan, au Pakistan et en Turquie.

«La route des Balkans, qui passait par l'Iran, la Turquie et les pays des Balkans en route vers les marchés de destination en Europe occidentale et centrale, est restée la principale voie de trafic d'opiacés originaires d'Afghanistan», a-t-il ajouté.

Les partis d’opposition turcs n’ont pas tardé à demander au gouvernement de rendre des comptes sur les relations commerciales avec le Venezuela depuis l’année dernière, suggérant que ces liens pourraient servir de couverture en vue de faciliter le trafic de drogue.

Le parti séparatiste DEVA, fondé par l'ancien conseiller économique turc et l'ancien confident du président Recep Tayyip Erdogan, Ali Babacan, a récemment interrogé le gouvernement sur la raison de la suppression de la taxe imposée sur le fromage vénézuélien, suite aux affirmations de Peker selon lesquelles la Turquie faisait partie d’un important système de trafic de cocaïne en provenance du pays sud-américain.

En août dernier, la Turquie a autorisé, par décret présidentiel, l'importation de produits alimentaires, notamment toutes sortes de fromages, en provenance du Venezuela exemptés de droits de douane.

La décision a été prise après la visite du ministre turc des Affaires étrangères au Venezuela une semaine auparavant, alors que le décret avait été critiqué par les représentants du secteur agricole turc à l'époque, qui affirmaient que cela nuirait à leur industrie.

Le principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple, a également demandé au ministre turc du Commerce quels hommes politiques et leurs proches étaient impliqués dans les importations de fromage en provenance du Venezuela.

Peker est un allié qui est devenu ennemi du gouvernement et un infâme chef du crime organisé qui a fui le pays avant une enquête criminelle à son encontre.

Il a publié des vidéos qui ont eu l’effet d’une bombe sur YouTube au cours des dernières semaines et qui ont ébranlé la scène politique intérieure de la Turquie et porté de graves accusations contre des politiciens et des bureaucrates actuels et anciens associés au gouvernement.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.