Sondage: Les Turcs convaincus par les propos de Sedat Peker, parrain de la mafia

Ancien PM Binali Yildirim. (Photo, AP)
Ancien PM Binali Yildirim. (Photo, AP)
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Publié le Mardi 01 juin 2021

Sondage: Les Turcs convaincus par les propos de Sedat Peker, parrain de la mafia

  • SADAT, au su et au vu de la présidence turque, aurait envoyé des armes aux djihadistes d'Al-Nosra en Syrie sous le couvert d’un convoi d'aide
  • Selon Peker, les voyages avaient pour but d’établir une nouvelle route internationale de trafic de drogue entre le pays et la Turquie

DJEDDAH: Un nouveau sondage révèle que la majorité des Turcs croient les allégations de corruption formulées par le parrain de la mafia en exil, Sedat Peker, à l’encontre du gouvernement, même si le premier conseiller à la présidence Oktay Saral l’accuse d’être «manipulé par les ennemis de la Turquie».

«Notre État fera le nécessaire», prévient le haut responsable,

Depuis des semaines, l'allié devenu ennemi du gouvernement turc diffuse des vidéos ou il dit dénoncer la corruption et la mauvaise gouvernance au sein du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir. Il aborde particulièrement le sujet du trafic de drogues et d'armes illégales, ainsi que la coopération de longue date entre les hauts fonctionnaires turcs et les extrémistes d’al-Nosra en Syrie.

Dans les huit vidéos, Peker ouvre une boîte de Pandore qui livre de «profonds secrets d’État», et assouvi ainsi sa vengeance contre les dirigeants qui ont lancé des poursuites pénales contre lui et ont perquisitionné son domicile.

La firme de sondage turque Avrasya révèle dans sa dernière enquête que 75% des personnes sondées estiment les affirmations de Peker exactes.

L'enquête a été menée à la fin du mois en cours, auprès de 2 480 répondants de tous les horizons politiques.

Le sondage précise que 95% des répondants des partis d'opposition croient que les politiciens touchés par les accusations devraient démissionner. Une proportion qui chute au tiers parmi les partisans du parti au pouvoir et son allié nationaliste.

Lundi, le quotidien d’opposition Cumhuriyet a rapporté que les données douanières turques contredisent l'ancien Premier ministre et actuel vice-président de l'AKP, Binali Yildirim. Il avait affirmé que son fils Erkam avait fourni une aide pour la Covid-19 au Venezuela en décembre.

Ses fréquentes visites dans le pays ont suscité la controverse. Selon Peker, les voyages avaient pour but d’établir une nouvelle route internationale de trafic de drogue entre le pays et la Turquie.

Selon les registres douaniers entre le 1er octobre et le 31 décembre de l'année dernière, Cumhuriyet a prouvé qu'aucune expédition de masque ou de kit de test n'a été effectué à partir de la Turquie en direction du Venezuela. Seuls 1 500 kits ont été envoyés à Caracas au cours de cette période, mais dans une transaction commerciale entre deux sociétés non associées à Yildirim.

D’après Cumhuriyet, soit Yildirim n'a pas envoyé de masques et de kits de test au Venezuela, soit le transfert a eu lieu par des canaux illégaux.

Peker raconte que le fils de l'ancien Premier ministre s'était rendu dans ce pays d'Amérique latine avec l'intention de mettre en place une nouvelle route, à la suite de la saisie de 4,9 tonnes de cocaïne à destination de la Turquie par les autorités colombiennes le 9 juin.

Cependant, dans un discours de presse le 23 mai, Yildirim, affirme que son «fils est effectivement allé au Venezuela, mais pas en janvier ou février. Il y est allé en décembre de l'année dernière. Il a distribué des kits de test, des masques et d'autres articles à ceux qui en avaient besoin, dans le cadre de la lutte contre la Covid-19».

Les journaliste Fehim Taskin déplore «l’adoption d’un style et d’une énergie mafieux à part entière, plus profondément enraciné que jamais, au sein des branches exécutives du gouvernement turc».

«L'intérieur se reflète sur l'extérieur», dit-il.

Dans la dernière vidéo de Peker, où il mentionne les transactions de la Turquie en Syrie et en Libye, le chef de la mafia, qu’on soupçonne de se terrer à Dubaï, parle d'un groupe paramilitaire nommé SADAT. Ce dernier, au su et au vu de la présidence turque, aurait envoyé des armes aux djihadistes d'Al-Nosra en Syrie sous le couvert d’un convoi d'aide envoyé aux combattants turkmènes syriens.

Les allégations ont suscité l’ire du gouvernement turc et des chefs de la SADAT, qui ont nié les allégations.

«Peker montre qu'il agit sous les ordres des ennemis de la Turquie et des alliances nationales perverses avec ces déclarations ridicules», a déclaré le conseiller présidentiel Saral.

«Notre État fera le nécessaire, et toutes les puissances reconnaîtront que ce pays ne sera pas entaché par de tels actes absurdes», a-t-il ajouté.

Certains anciens journalistes de Cumhuriyet ont été emprisonnés pour avoir signalé des expéditions d'armes turques envoyées vers la Syrie déchirée par la guerre via l'agence de renseignement turque, MIT, en 2015.

Peker a promis de publier d’autres vidéos sur l’élite politique turque dans un avenir proche. Il devrait parler de sa relation avec le président turc Recep Tayyip Erdogan dans le prochain clip, qui sortira ce week-end.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'armée israélienne va frapper Gaza-ville avec «une force sans précédent», appelle la population à évacuer

Ci-dessus, de la fumée s'échappe lors d'un bombardement israélien sur le territoire palestinien assiégé, le 19 septembre 2025. (AFP)
Ci-dessus, de la fumée s'échappe lors d'un bombardement israélien sur le territoire palestinien assiégé, le 19 septembre 2025. (AFP)
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  • L’armée israélienne prépare une offensive massive sur Gaza-ville, appelant les civils à fuir vers le sud, déjà surchargé de déplacés, au milieu de bombardements intensifiés
  • La communauté internationale, dont l’ONU, Paris et Londres, condamne fermement cette escalade, qualifiée d’intolérable et destructrice, alors que les accusations de génocide se multiplient

Jérusalem: L'armée israélienne s'apprête à frapper Gaza-ville avec une "force sans précédent", a-t-elle déclaré vendredi, appelant la population à évacuer la zone déjà massivement bombardée depuis mardi et le début d'une offensive majeure largement décriée par la communauté internationale.

"Les forces israéliennes vont continuer leurs opérations avec une force sans précédent contre le Hamas et d'autres organisations terroristes", a affirmé sur X le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, le colonel Avichay Adraee, appelant la population à évacuer.

Il a enjoint ceux restés dans la ville, située dans le nord de la bande de Gaza, à "rejoindre les centaines de milliers de résidents qui ont évacué vers la zone humanitaire dans le sud" du territoire palestinien ravagé par la guerre.

"Nous n'avons nulle part ou aller", témoigne auprès de l'AFP Oum Mohamed al-Hattab, une Palestinienne du camp de réfugiés de Chati, dans l'ouest de Gaza-ville.

"Mes sept enfants et moi vivons encore dans des tentes dans l'ouest de la ville après que l'occupation (l'armée israélienne) a bombardé notre maison", ajoute-t-elle.

"Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur pour mes enfants", confie Layla Azzam, 34 ans, qui vit avec ses trois enfants à Tel al-Hawa dans le sud de Gaza-ville.

"Nous n'avons même pas de tente, nous voulons être en sécurité, arrêter la guerre", poursuit-elle.

La Défense civile de Gaza, sous l'autorité du Hamas, a fait état de 13 morts dans des frappes israéliennes vendredi.

L'ONU estimait fin août à environ un million le nombre d'habitants dans la ville de Gaza et ses environs. L'armée israélienne a affirmé que "plus de 350.000" personnes avaient fui la zone.

- Exode massif -

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Israël mène ces derniers jours d'intenses bombardements sur Gaza-ville, provoquant de nouveaux déplacements de la population vers le sud.

La route côtière longeant la bande de Gaza est saturée de personnes fuyant vers le sud, à pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, leurs affaires entassées à la hâte, rapportent des journalistes de l'AFP sur place.

L'offensive sur Gaza-ville a valu à Israël de nombreuses et sévères condamnations à l'international. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déploré une situation "moralement, politiquement et légalement intolérable" à Gaza.

Paris de son côté a exhorté Israël à "mettre fin à cette campagne destructrice", tandis que Londres l'a qualifiée de "totalement irresponsable et épouvantable".

Mardi, une commission d'enquête indépendante mandatée par l'ONU a établi qu'Israël commettait un génocide contre les Palestiniens à Gaza. Les autorités israéliennes ont nié.

Fort du soutien américain, Israël avait annoncé mardi le début de cette nouvelle campagne terrestre et aérienne à Gaza-ville, déclarant vouloir y anéantir le Hamas, dont l'attaque du 7 octobre 2023 en Israël a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

En riposte à l'attaque, Israël a lancé une offensive dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire dans le petit territoire, où quelque deux millions de Palestiniens assiégés ont été plusieurs fois déplacés depuis le début de la guerre il y a bientôt deux ans.

En Cisjordanie, l'armée israélienne a par ailleurs annoncé vendredi avoir arrêté une cellule "terroriste", soupçonnée d'un tir de roquette dans cette région.

Selon l'armée, trois suspects ont été arrêtés et des "dizaines de roquettes et des explosifs" ont été trouvés dans un bâtiment, situé dans un village proche de Ramallah en Cisjordanie occupée.


Israël reprend ses attaques contre les bastions du Hezbollah au sud et au nord du fleuve Litani

L'armée israélienne a demandé aux habitants de plusieurs régions du Sud-Liban d'évacuer les lieux avant des frappes aériennes imminentes sur des cibles du Hezbollah. (Dossier)
L'armée israélienne a demandé aux habitants de plusieurs régions du Sud-Liban d'évacuer les lieux avant des frappes aériennes imminentes sur des cibles du Hezbollah. (Dossier)
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  • Nawaf Salam : « Comment est-il possible qu’Israël continue à pratiquer l’intimidation et les attaques ? »
  • Le Commandement de l’armée libanaise affirme avoir enregistré « plus de 4 500 violations de la souveraineté libanaise par voie terrestre, aérienne et maritime depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessation des hostilités »

BEYROUTH : L’armée israélienne a lancé jeudi soir une série de frappes aériennes visant des zones situées au sud et au nord du fleuve Litani, après avoir émis des avertissements urgents demandant aux habitants de s’éloigner de six sites désignés.

Cette tactique rappelle celle employée lors de la guerre israélienne contre le Hezbollah commencée en octobre 2023, et qui s’est conclue par un accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024.

Les frappes ont ciblé les environs de la ville de Dibbin ainsi que trois localités à Mays Al-Jabal. Des rapports initiaux indiquent qu’un ressortissant syrien aurait été blessé. Une maison à Kfar Tibnit a également été visée.

Une seconde vague de frappes a touché la région du district de Tyr, notamment Burj Qalāya et Al-Shahabīya.

« Le timing de ces attaques est significatif, car il coïncide avec les préparatifs du Hezbollah pour commémorer le premier anniversaire des assassinats de ses deux secrétaires généraux, Hassan Nasrallah et Hashem Safieddine », a déclaré une source sécuritaire libanaise au Arab News. « C’est une manière pour Israël de rappeler au parti qu’il reste une cible. »

La source s’attend à une intensification des attaques israéliennes à l’approche du 27 septembre, date marquant un an depuis la mort de Nasrallah.

Le Premier ministre Nawaf Salam a été informé des menaces israéliennes, puis des attaques, lors d’une session du Cabinet. Il a déclaré : « La position du gouvernement libanais reste l’engagement envers la cessation des hostilités et la participation aux réunions du mécanisme. »

Il a poursuivi : « La question légitime aujourd’hui est : Où est l’engagement d’Israël envers ces mécanismes ?
Comment est-il possible de continuer à pratiquer l’intimidation et les attaques alors que ces réunions sont censées garantir la mise en œuvre complète de la Résolution 1701 et la cessation des hostilités ? »

Le Cabinet a appelé la communauté internationale — en particulier les signataires de l’accord de cessation des hostilités — à exercer une pression maximale sur Israël pour qu’il cesse immédiatement ses attaques et reprenne les négociations diplomatiques. En vertu des termes de l’accord et du mécanisme de surveillance, Israël s’était engagé à plusieurs obligations, dont le retrait des territoires libanais occupés, la fin des attaques, et la libération des prisonniers.

L’armée israélienne a confirmé les frappes au Liban dans un communiqué, affirmant avoir visé « des cibles militaires appartenant au Hezbollah ».

Le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a publié une vidéo sur les réseaux sociaux affirmant que ces frappes étaient « en réponse aux tentatives interdites du Hezbollah de reconstruire ses activités dans la région ».

Avant les frappes, Adraee s’est adressé aux habitants des zones ciblées : « Vous vous trouvez dans des bâtiments utilisés par le groupe terroriste Hezbollah. Pour votre propre sécurité, vous devez quitter immédiatement ces bâtiments ainsi que ceux qui les entourent et vous éloigner d’au moins 500 mètres. Rester sur place vous expose à un danger mortel. »

La route de Kfar Tibnit-Nabatiyeh Al-Fawqa a été fortement embouteillée en direction de Nabatiyeh et des villes voisines, en raison du déplacement de résidents menacés. L’accès à Kfar Tibnit a été fermé pour des raisons de sécurité publique.

L’armée israélienne a également ciblé la région de Baalbek dans la nuit de mercredi, tuant Hussein Saifo Sharif et blessant plusieurs autres personnes. L’armée israélienne affirme que Sharif était « un important trafiquant d’armes opérant depuis le Liban et fournissant des cellules en Syrie planifiant des attaques contre Israël ». Elle ajoute : « Ses activités constituent une violation des accords entre Israël et le Liban. »

Le Commandement de l’armée libanaise affirme avoir enregistré « plus de 4 500 violations de la souveraineté libanaise par voie terrestre, aérienne et maritime depuis l’entrée en vigueur de l’accord… y compris des lancers de cocktails Molotov et le bombardement de maisons. »

Il a précisé que les attaques de jeudi « sur les villages du sud et les civils dans des zones peuplées ont fait des morts et des blessés », et a mis en garde : « Ces attaques et violations entravent le déploiement de l’armée dans le sud, et leur poursuite compromettra la mise en œuvre de son plan, à partir de la zone située au sud du Litani. »

Il a ajouté que « le Commandement de l’armée surveille ces violations en coordination avec le Comité de surveillance de la cessation des hostilités et les forces de la FINUL ».

Le commandement a également révélé qu’au cours des « opérations de surveillance technique dans les régions du sud, une unité militaire spécialisée a découvert et démantelé un dispositif d’espionnage camouflé installé par l’ennemi israélien dans la zone de Labbouné-Tyr ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.