Animaux morts ou traumatisés: à Gaza, un choc de plus pour les amis des bêtes

Au sud de la ville, Adel al-Wadia, 30 ans, raconte avoir essayé de nourrir les chiens du principal refuge de l'enclave, son fondateur ne pouvant y accéder en raison des bombardements. (Photo, AFP)
Au sud de la ville, Adel al-Wadia, 30 ans, raconte avoir essayé de nourrir les chiens du principal refuge de l'enclave, son fondateur ne pouvant y accéder en raison des bombardements. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 01 juin 2021

Animaux morts ou traumatisés: à Gaza, un choc de plus pour les amis des bêtes

  • De nombreux animaux de compagnie ont également été touchés, une source d'anxiété supplémentaire pour leurs propriétaires
  • «Ma chatte est terrifiée depuis la guerre. Elle refuse de manger et ses poils tombent»

GAZA: Dans la panique au moment de frappes israéliennes sur Gaza, Nerimane a abandonné ses perruches et ses deux poissons. Pour la fillette comme pour de nombreux Gazaouis, la souffrance voire la mort des animaux a constitué une peine supplémentaire.

Le dernier conflit de 11 jours entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir de la bande de Gaza, a avant tout constitué une tragédie humaine.

Du 10 au 21 mai, 254 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes sur Gaza, parmi lesquels 66 enfants et des combattants, selon les autorités locales. Et les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait 12 morts en Israël, parmi lesquels un enfant, une adolescente et un soldat, d'après la police. Plus de 1 900 personnes ont aussi été blessées dans l'enclave.

Mais de nombreux animaux de compagnie ont également été touchés, une source d'anxiété supplémentaire pour leurs propriétaires.

La petite Nerimane, 9 ans, est inconsolable depuis qu'elle a perdu un de ses deux poissons d'aquarium. "J'étais si triste quand Hooriya ("sirène" en arabe, NDLR) est morte que j'ai pleuré au moment de l'enterrer dans le champ", raconte-t-elle.

Le 13 mai, ses voisins ont reçu l'appel d'un officier israélien pour leur annoncer une frappe imminente contre une banque à proximité de leur maison dans la bande de Gaza.

La famille fuit sans tarder mais, peu après, Nerimane commence à s'inquiéter pour Alloosh et Malloosh, deux perruches offertes par son père pour son sixième anniversaire, ainsi que ses poissons Hooriya et Hoor ("beauté" en arabe).

En revenant chez elle, elle découvre son lit renversé, la tenue qu'elle avait préparée pour la fête du Fitr --marquant la fin du mois de jeûne musulman du ramadan-- couverte de gravats et de verre brisé.

"J'ai entendu Alloosh et Malloosh gazouiller sous les débris et j'ai retrouvé l'aquarium en morceaux", se souvient-elle.

Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, on la voit avec son cousin se réjouir d'avoir sauvé Hoor. Depuis, elle cajole le poisson et ne lâche plus l'aquarium des yeux.

«Ils hurlaient de peur»

D'autres propriétaires d'animaux domestiques se sont eux rués vers la clinique vétérinaire de Mutassem Qaddoura, dans la ville de Gaza.

"Ma chatte est terrifiée depuis la guerre. Elle refuse de manger et ses poils tombent", affirme Amani Abou Shaaban en tenant l'animal contre sa poitrine, dans la salle d'attente. "Même les sonneries de téléphone lui font peur", ajoute-t-elle.

Non loin d'elle, Mutassem Qaddoura examine les chats à la chaîne: patte cassée, déshydratation, malnutrition... la liste est longue.

"L'état des soins vétérinaires est désastreux à Gaza", affirme-t-il. "Nous utilisons des appareils de radiologie faits pour les humains et des vis orthopédiques destinées aux os des enfants."

Au sud de la ville, Adel al-Wadia, 30 ans, raconte avoir essayé de nourrir les chiens du principal refuge de l'enclave, son fondateur ne pouvant y accéder en raison des bombardements.

"Ils hurlaient de peur et de faim, ça m'a rendu triste, alors je me suis risqué à m'approcher autant que possible pour leur donner de la nourriture", dit-il.

Saïd el-Aer, fondateur du refuge, a pu y retourner après l'accord de cessez-le-feu du 21 mai, retrouvant de nombreux chiens affamés et apeurés.

Des dizaines d'animaux se sont échappés durant le conflit et plusieurs d'entre eux ont été blessés: "au moins trois chiens ont besoin d'une opération, dont une qui nécessite une amputation de la patte", regrette-t-il. 

D'autres animaux n'ont pas survécu, dit-il en montrant une zone derrière la barrière qui entoure le refuge: "Là-bas, nous avons enterré un âne et un cheval après les avoir retrouvés morts, tués par un obus."


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.