Israël: la coalition anti-Netanyahou fixée sur son sort avant le 14 juin

Dans l'intervalle de sept jours, long en politique israélienne, tout est encore possible, M. Netanyahou, chef du parti de droite Likoud, étant déterminé à se battre jusqu'au bout. (Photo, AFP)
Dans l'intervalle de sept jours, long en politique israélienne, tout est encore possible, M. Netanyahou, chef du parti de droite Likoud, étant déterminé à se battre jusqu'au bout. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 07 juin 2021

Israël: la coalition anti-Netanyahou fixée sur son sort avant le 14 juin

  • Ce vote est la dernière étape avant l'installation au pouvoir de la coalition hétéroclite formée in extremis le 2 juin par le chef de l'opposition Yaïr Lapid
  • « Nous savons que Netanyahou met la pression pour retarder ce vote afin de tenter de trouver des déserteurs mais vous devez agir pour le bien de l'Etat pas pour celui de M. Netanyahou », a plaidé M. Bennett

JERUSALEM: Le Parlement israélien a ouvert la voie à de possibles rebondissements en se donnant lundi jusqu'à sept jours pour organiser un décisif vote de confiance au nouveau gouvernement, qui pourrait évincer du pouvoir Benjamin Netanyahou après 12 ans à la tête du pays.

Ce vote est la dernière étape avant l'installation au pouvoir de la coalition hétéroclite formée in extremis le 2 juin par le chef de l'opposition Yaïr Lapid avec deux partis de gauche, deux du centre, trois de droite dont Yamina (radicale nationaliste) et la formation arabe israélienne Raam (islamiste). 

Dans l'intervalle de sept jours, long en politique israélienne, tout est encore possible, M. Netanyahou, chef du parti de droite Likoud, étant déterminé à se battre jusqu'au bout.

D'ailleurs, les membres du nouveau gouvernement espéraient en finir avec ce vote dès ce mercredi. 

Mais le président de la Knesset, le Parlement israélien, Yariv Levin, un proche de M. Netanyahou, a annoncé sous les huées des parlementaires qu'il utiliserait les sept jours requis par la loi, soit « jusqu'au lundi 14 juin » pour organiser cette consultation formelle, sans donner de date précise. 

Dimanche, le futur Premier ministre, le chef de Yamina Naftali Bennett, a appelé M. Levin à ne pas jouer la montre. 

« Nous savons que Netanyahou met la pression pour retarder ce vote afin de tenter de trouver des déserteurs mais vous devez agir pour le bien de l'Etat pas pour celui de M. Netanyahou », a plaidé M. Bennett dans une allocution solennelle, appelant le Premier ministre sortant, son ex-mentor, à cesser de pratiquer la politique de « la terre brûlée ».

« Gouvernement dangereux »

La nouvelle coalition, censée mettre un terme à plus de deux ans de crise politique marquée par quatre élections législatives, a été formée pour évincer M. Netanyahou, Premier ministre le plus pérenne de l'histoire du pays avec 15 ans au total au pouvoir (1996-1999 et de 2009 jusqu'à présent).

« Il n'y a jamais de 100% en politique israélienne, mais ce gouvernement a les plus grandes chances de voir le jour », a déclaré le centriste Yaïr Lapid, juste avant l'annonce du chef du Parlement.

« Ce gouvernement sera formé. Et ce sera un gouvernement de qualité et durable, parce qu'il se fonde sur des éléments positifs: la confiance, la décence et la bonne volonté », a-t-il ajouté.

En vertu d'un accord de rotation, M. Bennett dirigera en premier le gouvernement jusqu'en 2023 avant de céder la place à Yaïr Lapid jusqu'en 2025.

Inculpé pour corruption dans plusieurs affaires, Benjamin Netanyahou, 71 ans, de son côté, a multiplié les mises en garde et les formules de dénigrement contre la nouvelle équipe, jusqu'à en inquiéter les services de sécurité locaux. 

Lundi, il a de nouveau qualifié sur Twitter de « gouvernement de gauche dangereux » la nouvelle équipe.

Aux cris de « traîtres », ses partisans ont multiplié les menaces en ligne ou lors de rassemblements devant les domiciles des dirigeants de la nouvelle coalition.

Un climat qui « rappelle les jours ayant précédé la mort de Yitzhak Rabin », relève le quotidien le plus lu du pays, Yediot Aharonot, en référence à l'assassinat du Premier ministre travailliste israélien en 1995 par un extrémiste juif à la suite des accords d'Oslo sur une autonomie palestinienne.

Marche annulée 

Nadav Argaman, le patron du Shin Beth, le service de sécurité intérieure, a d'ailleurs mis en garde les responsables politiques contre « une augmentation des discours incitant à la violence, notamment sur les réseaux sociaux ».

Des discours, selon lui, qui peuvent être « compris par certaines personnes ou certains groupes comme un permis pour commettre des violences » pouvant aller jusqu'à entraîner des « blessures mortelles ».

Un événement plus qu'un autre faisait redouter une flambée de violence et de possibles retournements politiques: la controversée « marche des drapeaux » initialement prévue jeudi à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé par Israël, à l'appel de figures de l'extrême droite.

Mais la manifestation a finalement été annulée après le refus de la police d'approuver son tracé. Néanmoins certains députés, dont May Golan (Likoud), ont annoncé qu'ils marcheraient quand même jeudi.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a lui menacé d'une nouvelle escalade si la marche était maintenue. « Nous espérons que la journée de jeudi ne devienne pas » un nouveau 10 mai, a lancé un ténor du Hamas, Khalil al-Hayya, en référence au début de l'escalade entre le Hamas et Israël qui a mené à une guerre de 11 jours.

 


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
Short Url
  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Short Url
  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.


Gaza: le Hamas et le Jihad islamique annoncent rendre le corps d'un otage

Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont annoncé mardi qu'elles allaient rendre le corps d'un 26e otage mort retenu dans la bande de Gaza à 14h00 GMT, après qu'Israël a dénoncé leur retard à le faire. (AFP)
Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont annoncé mardi qu'elles allaient rendre le corps d'un 26e otage mort retenu dans la bande de Gaza à 14h00 GMT, après qu'Israël a dénoncé leur retard à le faire. (AFP)
Short Url
  • Le Hamas a depuis libéré l'ensemble des otages vivants enlevés lors de son attaque sanglante en Israël le 7 octobre 2023, et remis - plus tard que prévu - les dépouilles de 25 otages morts, conformément aux termes du cessez-le-feu
  • Il a justifié ces retards par la difficulté à retrouver des corps de personnes décédées sous les décombres laissés par les bombardements israéliens, en l'absence aussi du manque d'engins de déblaiement

GAZA: Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont annoncé mardi qu'elles allaient rendre le corps d'un 26e otage mort retenu dans la bande de Gaza à 14h00 GMT, après qu'Israël a dénoncé leur retard à le faire.

"Les Brigades al-Quds et les Brigades al-Qassam remettront le corps d'un des captifs israéliens, retrouvé au centre de la bande de Gaza", détaille un communiqué conjoint des deux organisations.

Peu avant, Israël avait accusé le Jihad islamique de violer le fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre, en tardant à remettre aux autorités un corps que le groupe avait annoncé avoir localisé lundi.

"A la lumière de l'annonce du Jihad islamique concernant la localisation des restes d'un otage décédé, Israël considère comme grave le retard dans sa remise immédiate. Il s'agit d’une nouvelle violation de l'accord" de cessez-le-feu, avait indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Au début du cessez-le-feu négocié par les Etats-Unis entre Israël et le Hamas, les groupes armés détenaient 20 otages vivants et 28 dépouilles de personnes prises en otage alors qu'elles étaient déjà décédées ou mortes durant leur captivité.

Le Hamas a depuis libéré l'ensemble des otages vivants enlevés lors de son attaque sanglante en Israël le 7 octobre 2023, et remis - plus tard que prévu - les dépouilles de 25 otages morts, conformément aux termes du cessez-le-feu.

Il a justifié ces retards par la difficulté à retrouver des corps de personnes décédées sous les décombres laissés par les bombardements israéliens, en l'absence aussi du manque d'engins de déblaiement.

En échange, Israël a libéré près de 2.000 prisonniers palestiniens et restitué les corps de centaines de Palestiniens morts.

Le Hamas et Israël, qui a mené la semaine dernière des bombardements meurtriers sur le territoire, s'accusent mutuellement ces derniers jours de ne pas respecter la fragile trêve en vigueur après deux ans d'une guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque du 7-Octobre.

De nombreux points restent en suspens sur la mise en oeuvre de l'accord du cessez-le-feu, en particulier sur le calendrier et le déroulé de ces différentes étapes.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 17 novembre une résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour le territoire palestinien, qui prévoit le déploiement d'une force internationale chargée notamment de désarmer le Hamas, qui refuse jusque-là de rendre les armes.

La résolution prévoit aussi la mise en place d'une autorité de transition pour gouverner le territoire, excluant le Hamas, qui a dénoncé un "mécanisme de tutelle internationale" inacceptable.