Le Mossad reconnaît à demi-mot son implication dans les attaques nucléaires iraniennes

L’ex-chef du Mossad a quasiment reconnu qu’Israël est impliqué dans les attaques nucléaires iraniennes. (Photo DR)
L’ex-chef du Mossad a quasiment reconnu qu’Israël est impliqué dans les attaques nucléaires iraniennes. (Photo DR)
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Publié le Samedi 12 juin 2021

Le Mossad reconnaît à demi-mot son implication dans les attaques nucléaires iraniennes

  • Les propos de Yossi Cohen constituent un témoignage hors du commun de l’ancien patron de l'agence secrète
  • En juillet 2020, une mystérieuse explosion a détruit l'assemblage de la centrifugeuse avancée de Natanz, explosion que l'Iran a ensuite imputée à Israël

DUBAΪ: L’ex-chef des services de renseignement israéliens du Mossad a quasiment reconnu que son pays était impliqué dans les récentes attaques visant le programme nucléaire iranien et un scientifique militaire.

Les propos de Yossi Cohen, au cours de l’émission d’enquête Uvda sur la chaîne israélienne Channel 12 diffusée jeudi soir, constituent un témoignage extraordinaire de l’ancien chef de l’agence secrète, dans ce qui semble être les derniers jours du règne du Premier ministre, Benjamin Netanyahou.

Il avertit également très clairement les autres scientifiques du programme nucléaire iranien qu'ils pourraient eux aussi devenir la cible d'assassinats alors même que les diplomates à Vienne tentent de négocier les conditions pour sauver l’accord nucléaire avec les puissances mondiales.

«Si le scientifique est prêt à changer de carrière et à ne plus nous nuire, alors oui, parfois nous lui offrons une issue», déclare M. Cohen.

Parmi les attaques majeures ayant visé l'Iran, aucune n'a frappé plus durement que les deux explosions survenues l'année dernière dans l’installation nucléaire de Natanz. Des centrifugeuses enrichissent l'uranium sur ce site depuis un hall souterrain conçu pour les protéger des frappes aériennes.

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Deux explosions ont frappé l’année dernière la centrale nucléaire iranienne de Natanz, ci-dessus. (Organisation atomique iranienne – aeoinews via AFP)

En juillet 2020, une mystérieuse explosion a détruit l'assemblage de la centrifugeuse avancée de Natanz, que l'Iran a ensuite imputée à Israël. En avril 2021, une autre explosion a par la suite détruit l'une des salles d'enrichissement souterraines.

À propos de Natanz, l'intervieweur a demandé à Yossi Cohen dans quel endroit il emmènerait les journalistes s'ils pouvaient s'y rendre, ce dernier a répondu «à la cave» où «les centrifugeuses tournent».

«Ça ne ressemble plus à ce que c'était avant», ajoute-t-il.

M. Cohen n'a pas directement revendiqué les attaques, mais il n’a pas été loin de le faire. Le journaliste Ilan Dayan, en voix off, a également donné une description détaillée de la façon dont Israël a introduit les explosifs dans les couloirs souterrains de Natanz.

«L'homme responsable de ces explosions, c’est de plus en plus clair, s'est assuré de fournir aux Iraniens la fondation en marbre sur laquelle sont placées les centrifugeuses», déclare-t-il. «Lorsque les Iraniens installent cette fondation dans le complexe de Natanz, ils ignorent qu'elle contient déjà une énorme quantité d'explosifs.»

L’assassinat de Mohsen Fakhrizadeh, un scientifique iranien à l’origine du programme nucléaire militaire de Téhéran il y a des décennies, a également été abordé au cours de l’interview. Les agences de renseignement américaines et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) estiment que l'Iran a abandonné ses recherches afin de se doter d'une arme nucléaire en 2003. L'Iran maintient depuis longtemps que son programme est pacifique.

Alors que Yossi Cohen, devant la caméra, ne revendique pas l’assassinat, Ilan Dayan décrit M. Cohen comme ayant «personnellement orchestré toute la campagne». Le journaliste explique qu’une mitrailleuse télécommandée fixée à une camionnette a tué Mohsen Fakhrizadeh avant de s’autodétruire.

M. Cohen a évoqué les efforts israéliens afin de dissuader les scientifiques iraniens de participer au programme, certains ayant quitté leur travail après avoir été avertis, même indirectement, par Israël. Quand Ilan Dayan a demandé à M. Cohen si les scientifiques comprennent les implications s'ils ne s'arrêtent pas, ce dernier a répondu: «Ils voient ce qui arrive à leurs amis.»

L'opération israélienne de saisie de documents d'archives du programme nucléaire militaire iranien a également été un sujet abordé durant l’émission. Selon M. Cohen, 20 agents, dont aucun Israélien, ont saisi du matériel dans 32 coffres-forts, puis scanné et transmis les documents avant de les extraire avec succès.

«Il était important pour nous que le monde voie cela, mais cette opération devait également tenir lieu d’avertissement auprès des dirigeants iraniens: “Chers amis: un, vous avez été infiltré. Deux, nous vous surveillons. Trois, l'ère des mensonges est révolue”», précise Yossi Cohen.

Les médias israéliens sont soumis à une politique datant de plusieurs décennies qui exige que les journalistes soumettent à la censure militaire les articles portant sur des questions de sécurité. Le fait que les propos de M. Cohen aient apparemment passé la censure suggère qu'Israël voulait lancer un nouvel avertissement à l'Iran dans le cadre des négociations nucléaires de Vienne.

L'Iran s'est plaint à plusieurs reprises des attaques d'Israël. L'ambassadeur d'Iran auprès de l'AIEA, Kazem Gharibabadi, a averti pas plus tard que jeudi que ces incidents «non seulement recevront une réponse décisive, mais ne laisseront certainement pas d'autre choix à l'Iran que de reconsidérer ses mesures de transparence et sa politique de coopération».

La mission de l'Iran auprès des Nations unies n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire sur les propos de M. Cohen, qui a été remplacé par l'ancien agent David Barnea. Au cours de l'interview, Yossi Cohen a reconnu qu'il pourrait un jour briguer le poste de Premier ministre.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.